En état de poésie 6 : Lubomir Levtchev

Publié le 23 décembre 2011 par Tudry

« Dieu ne ferme jamais à clé », La Différence, 2006

Il n'y a qu'en Dieu et en état de poésie que puissance et colère soient aussi (et surtout) douceur et miséricorde.

« Je me sens comme une fenêtre ouverte

sur deux horizons ;

après l'oiseau

j'attends la pierre.

Alors je deviendrais un système complétement ouvert

sous le son du bris

de l'Etre

du non-être

du non... seulement

et d'autres éclats en verre » (Les états en verre)

Parce que Dieu ne ferme jamais à clé, qu'il n'y a « nul part » en Lui de système clos, de fermeture. L'état de poésie connaît ceci. Les vers de Levtchev connaissent ceci. Parler depuis un lieu totalement ouvert, un lieu non-occupé mais habité. L'état de poésie a à voir avec le quotidien, avec une vision totalement ouverte depuis un lieu légèrement décalé, un éclairage diffus et différent. Une vision ouverte jusqu'à l'absurde qui est la dernière marche avant la transfiguration. Et la lumière invisible pro-vient de l'intérieur... L'ambivalence et l'ironie valent une sorte de théologie apophatique contre un Dieu absent-présent trop imposé par l'extérieur...

« Et toi aussi, coeur en vacation

va donc chercher

un Dieu ouvert 24 heure sur 24

afin qu'il échange tes espaces de vide

contre une nouvelle bouteille... » (Les Bouteilles)

La lumière et la révélation intérieure peuvent se passer de nom même et surtout si elles s'épanchent par les mots.