Loukoums

Publié le 24 décembre 2011 par Hunterjones
"...et la nuit, dans mes rêves, elle m'appelle mon petit lu, ma colombe, mon Jésus, mon loukoum ou ma fève"
   -Dugenou de Thomas Fersen
Dans les flocons qui tombent il y a des larmes.
Dans mon Canada, devenu patriote (!) monarchiste (!!), ultraconservateur (!!!) et militariste (!!!!) le 2 mai dernier, redessiné au crayon gras par des olibrius de l'Ouest au point de ne plus se reconnaître, la neige a drapé le sol après des semaines et des semaines de pluie.
Mais c'est normal diront ceux qui croient alarmistes les gens qui s'inquiètent du réchauffement climatique. Kyoto, on s'en torche. Les bêtes de l'ouest auront poussé l'art du mauvais goût cette année jusqu'à faire adopter la loi C-10 qui abolira le registre des armes d'épaules le jour même de l'anniversaire de la tuerie de la polytechnique, une loi qui fait reculer le progrès de facilement 10 ans. On peut être d'accord ou non avec le registre, ça se discute, mais détruire toutes les infos déjà recueillies sans les partager avec les provinces qui voudraient gérer le sujet tout seul? Ça c'est leur donner un coup de jarnak franchement inutile dans les tibias.
Ces gens fantasment sur la reine! 7.5 millions pour fêter une reine qui a si peu à voir avec nous!!!!!!!!. Ça coûtera le salaire de Scott Gomez pour fêter la reine. Gomez et la reine: même inutilité.
En reniant toute politique environnementalement encline, en suggérant que le castor ne soit plus l'emblême national (pas assez viril) mais que l'ours polaire, gros, bête et dangereux soit le bully le nouvel animal représentant notre pays, en nommant des gens unilingues un peu partout, en quoi n'aurions nous pas raison de vouloir avoir son pays à soi? Nous existons déjà par nous-même en culture, une culture sur laquelle les gens de l'ouest se secoue les pieds. Sans se douter que c'est de la gomme qu'on a collé DANS leurs souliers. Rarement notre pays n'aura autant goûté les années 50.

Brique par brique les conservateurs auront placardé un mur entre eux et nous.
Ben voilà cette année notre pays nous aura été étranger.
Nous aurons passé au travers de ce qui nous apparait comme une réinvention lunaire de notre propre pays.
Dans les flocons qui tombent doucement sur mon chez moi, il y a aussi des larmes de joie. La joie de voir l'étincelle dans les yeux de mes enfants à la vue des cadeaux. Je ne sais pas si eux voient nos étincelles à nous quand le plus vieux revient avec un 100% en maths et en anglais et que la plus jeune obtient 35/37 en français.
On dit que mes yeux à moi changent de couleur parfois. Ils passent de foncé à très foncé. Mais quand je regarde la belle, ils changent encore. Ils deviennent intelligents. Bright Eyes. Et elle...aaah!...elle...I was born right in the doorway.
Ce fût encore une année de l'intranquilité qu'un temps des fêtes ne cessera jamais d'agiter. Le 24 chez le beau-père, le 25 la belle-mère, le 26 chez ma mère, le 27 sur la patinoire, le 28 chez des potes, le 29 chez d'autres potes. Essoufflant. Mais ce sont  là des problèmes de riches. Combien de gens passent cette même période seuls? De quoi ai-je le droit de me plaindre? D'avoir trop d'entourage?
C'est un noël plein d'amour que je vous souhaite. De l'amour infusé de partout. De l'amour injecté dans vos narines, dans vos yeux, dans vos coeur et dans vos oreilles. Comme dans un dessin de Robert Crumb. (J'ai d'ailleurs demandé du Robert Crumb au Père Noël.)
Je passerai ce jour en compagnie des mes proches, les trois mousquetaires de mon bonheur, Twinling, Punkee & Monkee.
Mes soeurs, Janiper Juniper & Greenjelly Jones et leurs kids.
Ma mère, Arizona, et en esprit, papa, Jarvis Jones. Luv U Dad.
Ce sera une splendide soirée.
Tiens, Mon Manteau Matinal encore, pour vos oreilles. Ces gars du Kentucky me font vraiment du bien.
Je vous offre un loukoum pour Noël.
Le loukoum est une friandise faite de pâte à base de miel qui fond dans la bouche. Le mot viendrait du turc lokum, lui-même issu de l’arabe rahat-ul holkum. Il semble que ce soit aussi une corruption du turc lokma, dérivé du persan loqma, signifiant « morceau » et de rahat désignant en turc « tranquillité ».
Une traduction correcte serait donc « morceau de tranquillité ».
Le traducteur en moi vous souhaite un très joyeux noël.
Et plusieurs morceaux de tranquillité.