On croit qu'on rapporte les images, les idées, les choses qu'on devait ramener d'un pays mais bien souvent, nous en repartons avec des imprévus.
Ce qu'on n'aurait pas dû apprendre, ce qu'il n'était pas nécessaire de connaître.
Prenez la production de Jan Steen.
Un peintre pas typiquement Viennois ni Autrichien. Même pas Austro-Hongrois.
Le peintre Hollandais de base du 17ème siècle, oublié mais toujours bien utile pour compléter une exposition portant sur les paysages de neige.
Non pas explicitement que Jan Steen ait jamais peint une scène de neige mais des réjouissances familiales au moment de Noël...
... un contexte qui apparaissait utile au commissaire de l'exposition portant sur la neige du Kunsthistorisches Museum de Vienne...
... afin qu'il ne puisse subsister aucun doute sur la période préférentielle de l'année où la neige tombe...
... c'est-à-dire plutôt au moment de Noël.
La présence d'un Hollandais parmi la sélection de peintres invités se justifiait d'autant plus qu'on pouvait soupçonner cette exposition, charmante, de n'être qu'un prétexte pour inciter les habitués du Kunsthistorisches Museum de Vienne à venir admirer de nouveau la formidable collection de Bruegel l'Ancien (soit 1/3 de la production totale de l'artiste) dans une nouvelle scénographie.
Parcourant les salles dédiées à l'exposition sur les paysages d'hiver, on percevait que Vienne n'était plus la capitale culturelle de l'Europe, ne parvenant à se faire prêter par les musées internationaux que des oeuvres mineures...
... telle une affreuse toile de Gustave Courbet figurant deux biches courant dans... la neige !
Mais, de mon côté, à cette occasion, je découvrais Jan Steen, dont je décidais que dans l'hypothèse où j'aurais voulu faire exécuter un portrait de mon chien et dans celle où nous aurions vécu à la même époque...
... c'est lui que j'aurais choisi.