[ 15 films ] pour 2011

Par Celine_diane
1) Black Swan de Darren Aronofsky (Etats-Unis)

" Erotisme morbide et vraie/fausse succube hallucinée forment un tout nouveau et traumatisant couple de cinéma, expression de l’étreinte irrésistible d’un film sadique, démentiel, supérieur- sorte d’autopsie viscérale d’une déchéance, en forme d’orgasme. "

2) Drive de Nicolas Winding Refn (Etats-Unis)

" Le cinéaste danois excelle à chaque plan, transforme chaque séquence en œuvre d’art, surprend d’un bout à l’autre, alternant démesure et intimisme, accélérations brutales et lenteur assumée. "

3) Shame de Steve McQueen (Angleterre)

"Le film est un véritable chef d’œuvre, sombre, pessimiste, cru et cruel, dont la brutalité et l’impudeur filent les larmes aux yeux. McQueen parle de solitude et de mépris de soi comme personne ; tranchant, dans le vif, les âmes, les veines, et les cœurs."

4) Animal Kingdom de David Michôd (Australie)

" C’est un premier film et on se croirait chez Scorcese. Epoque Mean Streets. Ou chez James Gray, avec qui Michôd partage cette fascination pour le clan, les liens du sang, le polar familial sauce tragédie grecque. "

5) Une séparation d’Asghar Farhadi (Iran)

" Une première lecture offre un beau drame humain, anxiogène, inattendu. Une seconde dévoile une profondeur sublime, désespérée, résignée mais optimiste : lutte des classes, place de la femme, poids des croyances sur la vie quotidienne. "

6) Putty Hill de Matthew Porterie (Etats-Unis)

" Putty Hill, c’est la quintessence du cinéma indépendant américain. De l’art brut, fascinant, qui ne ment pas. "

7) Polisse de Maïwenn (France)

" Sur un sujet casse-gueule où se côtoient des thématiques dont l’âpreté peut vite se muer en sordide (viols sur mineurs, pédophilie, toxicomanie, prostitution, etc.), elle édifie un chef d’œuvre, bien loin d’un pathos racoleur. "

8) La Permission de minuit de Delphine Gleize (France)

" D’une beauté rare, La Permission de minuit est un sommet de profondeur et de justesse, qui dit tout en peu de mots, qui étreint tout avec naturel, qui filme le quotidien à bonne distance, qui contemple non-dits, froide réalité et personnages travaillés. "

9) Voyez comme ils dansent de Claude Miller (France/Canada)

" Le cinéaste poétise le voyage, transformant ces cinq mille kilomètres ferroviaires- de Montréal à Vancouver- en fouille psychologique poseuse mais incroyablement belle, hantée par une mélancolie poisseuse et une atmosphère éthérée. "

10) This Must Be The Place de Paolo Sorrentino (Italie)

" L’introspection romantique, avec exacerbation du sentiment et du spleen, prend des allures de combat tranquille : lutte contre le port d’armes, contre la vanité américaine, et, choix du pacifisme face à l’esprit vengeur US. La synthèse de l’idéologie new wave, en quelque sorte. "

11) Les Bien-Aimés de Christophe Honoré (France)

" Au fur et à mesure que le temps défile, le film perd en futilité et impertinence ce qu’il gagne en noirceur et chagrin, transformant les villes en personnages à part entière, véritables forces d’impulsion sur des destins désordonnés. "

12) Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (France)

" Au-delà d’une histoire magnifique, contée avec tout autant de férocité que de douceur, Satrapi & Paronnaud font preuve, sur le plan formel, d’une inventivité jubilatoire et courageuse. Ellipses, sauts dans le temps, immersion du fantastique : ils installent un visuel singulier, piquant, profond. "

13) Le Complexe du castor de Jodie Foster (Etats-Unis)

" La dépression, et la famille. A sujets difficiles, œuvre atypique. Il ne fallait pas moins que la solide Jodie Foster, adepte de la thématique familiale et friande des personnages en marge, pour s’atteler à une tâche si peu simple et rendre crédible une histoire complètement dingue sur le papier. "

14) Hugo Cabret de Martin Scorcese (Etats-Unis)

" Un travail d’orfèvre, révolutionnaire parce qu’inédit, faisant la part belle à l’avant - mais sans nostalgie aucune, fougueusement ancré dans son temps. Soit un premier chef d’œuvre ultra moderne, qui fera date. "

15) La Solitude des Nombres Premiers de Saverio Costanzo (Italie)

" Costanzo fait des destins croisés d’Alice et Mattia, dont les traumas de l’enfance viendront hanter leurs cœurs d’adultes, de véritables films d’horreur, optant pour des choix presque radicaux dans la forme : avec, entre autres, de multiples références au giallo."

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A retenir, aussi: Blue Valentine de Derek Cianfrance (USA), Attenberg d’Athina Rachel Tsangar (Grèce), A Dangerous method de David Cronenberg (Canada), Même la pluie de Icíar Bollaín (Espagne), Contagion de Steven Sonderborg (USA), Sucker Punch de Zack Snyder (USA), La Piel que habito de Pedro Almodovar (Espagne), Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu (France), We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay (USA), Somewhere de Sofia Coppola (USA),Beginners de Mike Mills (USA) Essential Killing de Jerzy Skolimowski (Pologne), L’Exercice de l’état de Pierre Schoeller (France), Super 8 de J.J Abrams (USA), Harry Potter et les Reliques de la Mort, Partie 2 de David Yates (USA), Minuit à Paris de Woody Allen (USA), Lourdes de Jessica Hausner (France) et Incendies de Denis Villeneuve (Québec).