Le matériel archéologique retrouvé

Par Arevpam

Nous avons demandé un sondage sur le gisement que nous avions déclaré en 2010.
Il s'agit d'un ensemble de pièces de bois assemblées, d'une portion de quille doublée de plomb et de cuivre, de nombreux clous en place et épars qui confirment la présence d'un bateau modeste.
Cependant le chargement de cette épave a révélé des marques sur des céramiques donnant deux informations : les deux différents types de marques retrouvées sont anglais et les dates indiquées sur ces mêmes marques donnent un terminus post quem de 1856.
Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, le commerce de faïence anglaise, dite aussi « terre de pipe », était très populaire en Provence mais aussi dans le reste du monde. Ces faïences proviennent des ateliers de la région du Strafforshire, à l'image de Davenport et Wood&Bagaley, dont le prince de Galles George IV lui-même appréciait la vaisselle Davenport.
L'épave qui transportait ces céramiques pourrait être une tartane, comme celle qu'on a retrouvé plus au nord de l'Almanarre, qui transportait de la porcelaine bleue et blanche, mais française.
Ce site paraît prometteur pour la connaissance du commerce de cabotage à cette époque, et aussi pour la compréhension du trafic dans le golfe Giens. Cependant, cette épave se situe dans le couloir de forte érosion du double tombolo, et va donc être vouée à disparaître à plus ou moins courte échéance.

Sondage de l'épave du Golfe de Giens

Inventée en début d'année par un des membres de l'association AREVPAM, l'épave située dans le golfe de Giens repose dans 10 mètres d'eau sur le sable.
Le bateau, probablement une Tartane, bateau à voile  latine de type méditerranéen servant à la pêche mais également au transport. Ce type de bateau a disparu vers le  XXe siècle suite à l'apparition des transports routiers et ferrés.
Au mois de Mai, les membres de l'AREVPAM ont établi une expertise archéologique sur le navire, ou tout au moins ce qu'il en reste après avoir été disloquée par l'impact du naufrage et l'érosion du temps.
L'épave est très bouleversée, sa cargaison, tout comme sa structure, a quasiment disparu. Quelques rares fragments de céramique au décor fleuri témoignent d'une partie de la cargaison. Ces céramiques d'origine anglaise -Davenport pour une partie d'entre elles- ont été produites en 1856 comme l'atteste une marque de fabrique. L'angleterre inonde à la fin du XVIIIème siècle la France de ses marchandises. La découverte  d'une brosse à dent témoigne de la vie à bord, et humanise ainsi les restes hétéroclites d'un bateau.
Les raisons du naufrage sont hélas inconnues, le bateau semble t'il était à lége (vide) ou sa cargaison a été renflouée.
Cette épave est une nouvelle opportunité pour enrichir notre programme pédagogique que nous avons implanté auprès des écoles de  la région varoise afin de valoriser notre patrimoine.
Nicolas Ponzone & Lénaïc Riaudel
AREVPAM Association de Recherche et d'Etude du PAtrimoine Méditerranéen
www.arevpam.org

Brosse à dent

Plus d'un siècle de différence.

Le matériel archéologique retrouvé

1/ Bouteille de vin
2/