La déchéance de la nationalité pour les exilés fiscaux?

Publié le 02 janvier 2012 par Copeau @Contrepoints

Un billet d’humeur du Parisien Libéral

Alain Delon lors des funérailles d'État de Vaclav Havel à Prague le 23 décembre 2011.

C’est fou comme un fait divers tel que la présence d’Alain Delon aux cotés du Président de la République à Prague [1] permet à certains de rebondir sur une de leur idée phare : la déchéance de la nationalité pour les exilés fiscaux.

Déchoir de la nationalité les exilés fiscaux, qui propose cela ? Les ususal suspects jacobins ultra étatistes, mais aussi l’UMP. Cf. la proposition signée par Edouard Courtial:

Peut-on se revendiquer français en ne s’acquittant d’impôts que dans des pays étrangers? L’objet de cette proposition de loi est de permettre la perte de la nationalité française pour les citoyens sans domicile fiscal en France.
(Source Le Petit Journal)

Si on comprend bien, un (bon) Français est celui qui paye des impôts en France. 

50% des foyers fiscaux ne payent pas d’impôt sur le revenu, faute d’être imposables. Que proposent les partisans de la déchéance de la nationalité pour les exilés fiscaux ? De déchoir aussi ces millions de ménages français ?

Mélenchon, la fille à papa de Saint Cloud, Montebourg, Courtial et compagnie proposeraient-ils le retour du suffrage censitaire ? Pourquoi pas, mais la France aurait vraiment une autre tête, du moins au niveau de sa représentation politique.

Les franciliens représentent 18% de la population française mais 43% de l’impôt sur le revenu payé en France. Dans une assemblée nationale élue au suffrage censitaire, près de la moitié des élus seraient d’Île de France. Il y aurait forcément 17 élus du XVIeme arr. (20% de l’impôt sur le revenu payé dans Paris pour 7% de la population parisienne) et 15% des députés au total (soit 86) seraient issus de la capitale. Des régions faiblement peuplées ou pauvres n’auraient plus d’élus, faute de citoyens français.

Plus drôle, la question du vote des étrangers aux élections locales ou nationales n’aurait même plus à être discutée : ils n’auraient qu’à présenter leur fiche d’imposition au bureau de vote. Des sans papiers ouvriers du BTP ou des traders fortunés pourraient voter.