Mademoiselle

Par Apollinee

" La cour ne rend pas heureux (...) Et elle empêche qu'on ne le soit ailleurs."

Il est des destins qui supplantent l'imagination des romanciers les plus inventifs. C'est le cas d'Anne-Louise d'Orléans, Mademoiselle, la grande Mademoiselle, Mademoiselle,  fille de Monsieur - Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII - Mademoiselle, petite-fille d'Henri IV - mais oui - Duchesse de Montpensier, par sa mère (décédée à sa naissance)  la plus richissime héritière de France, le parti le plus  prestigieux qu'il fût, promise, un moment,  à son jeune cousin, d'onze ans, son cadet, Louis XIV, futur roi de France.

Oui mais voilà, Mademoiselle a du caractère, de l'orgueil à revendre et surtout un immense besoin de reconnaissance. Ajoutons au portrait qu'elle est un tantinet maladroite, dans ses prises de décisions et la façon de les rendre publiques....

 De ses fiançailles jamais conclues avec Charles, futur roi d'une Angleterre en pleine déconfiture "cromwellienne" à son exil de quelques années en son château de Saint-Fargeau - nous l'avons évoqué sur ce blog, la pucelle d'Orléans s'était ralliée à la Fronde pour combattre Mazarin et soutenir son Gaston de père - Anne-Louise rate ses rendez-vous avec le Destin; on peut même dire qu'elle les bousille copieusement.

 Lâchée par son père, "plus mou qu'une écharpe de laine",  qui se rallie sans mot dire au parti de la Cour, elle ne parvient pas à conclure le mariage tant espéré avec son royal cousin. Ni davantage celui avec le seul, vrai et grand amour de sa vie, Antonin Nompar de Caumont,  ce fieffé opportuniste de Lauzun.

Ce même mariage que notre estimée marquise de Sévigné annonçait à grands cris, dans une lettre... d'anthologie.

Tracé de la plume de Jacqueline Duchêne, spécialiste du Grand Siècle, le roman de "Mademoiselle" est riche en rebondissements.

Mademoiselle, Jacqueline Duchêne, roman, JC Lattès, 1999, 238 pp