La saison régulière en 10 jeux

Publié le 04 janvier 2012 par Sixverges

Le rideau est tombé sur le calendrier régulier dans la NFL. Comme d’habitude, ce fut excitant et imprévisible. Voici donc les 10 jeux qui ont marqué cette campagne. Attention, je ne cherche pas nécessairement des beaux jeux, mais plutôt des moments marquants.

10 ) La fin du mirage à San Diego : Le scénario était usé à la corde : début de saison laborieux, mais poussée irrésistible en deuxième moitié couronné par, puisque personne dans la division était capable de les menacer, une qualification aux séries pour les Chargers. Déjà l'an dernier, une première craque dans l'armure est survenue. Partis trop tard, l'équipe de Norv Turner fut incapable de rejoindre les Chiefs. Ce fut un peu différent cette année, San Diego se forgeant une fiche de 4-1 sans impressionner personne. Les défaites inexplicables sont cependant réapparues. Contre KC en perdant le ballon sur une faufilade servant à se positionner pour le placement victorieux et contre les Raiders suite au manque d'effort de Vincent Jackson. Malgré qu'ils aient effectuée la plus audacieuse transaction de la saison en obtenant Carson Palmer à fort prix, ce n'est pas le Silver & Black qui en a profité, ni les Chiefs d'ailleurs. Sauf que ces formations n'ont plus de complexes et le règne sans partage des Chargers sur l'AFC Ouest est chose du passé. Malheureusement, il semble que ça n'ait pas suffit pour mettre un terme à l'ère Norv Turner à la barre de l'équipe.
9 ) Changement de la garde dans l'AFC Sud : Depuis 10 ans, le verdict était le même dans l'AFC Sud : Indianapolis domine. Avec Peyton Manning sur le banc, la porte était grande ouverte pour qu'un successeur se manifeste. Le problème du prétendant identifié, les Texans de Houston était d'enfin répondre aux attentes, eux qui nous ont habitués à s'effondrer lorsque l'enjeu augmente. L'idée de jumeler Wade Phillips à Gary Kubiak suscitait de légitimes interrogations, mais les Texans ont tôt fait de les effacer. Tôt en saison, ils ont renversé les Steelers, le genre de match qu'ils étaient incapables de remporter auparavant. Puis, malgré des blessures aux éléments clés, ils n'ont cessé de gagner, transformant TJ Yates, le 3e quart-arrière, en héros improbable. Les nombreuses absences semblent finalement les rattraper en fin de saison, mais avec le propriétaire des Colts qui campe clairement son équipe en phase de reconstruction, les Texans ont une fenêtre d'opportunité pour dominer la division pendant quelques années.
8 ) Les Giants à l’image de leur division : Véritable jeu de montagnes russes dans la NFC Est cette année. Les Redskins sont restés dans le manège pour enfants, mais ont quand même eu leurs moments. A Philadelphie, nous avons attendu toute l’année l’éclosion du Dream Team et malgré un sursaut d’orgueil tardif, les prophéties du début de saison semblent bien loin aujourd’hui. Ce sont donc les Cowboys et les Giants qui se sont rendus au photo-finish. Les deux clubs furent impressionnants par moments, pathétiques dans d’autres. La division s’est donc décidée lors des affrontements entre ces rivaux. Si le match du jour de l’an ne passera pas à l’histoire, celui du 11 décembre fut peut être le match de l’année. 8 changements de meneurs dans le match, et, comment finir autrement avec les Cowboys, une tentative de placement manquée pour sceller l’issue du match. Le pire dans tout cela : je ne crois pas que personne ne voudra affronter les Giants en séries. Lorsqu’ils mettent la switch à « on », ils peuvent rivaliser avec n’importe qui.
7 ) Les 49ers redeviennent pertinents : Ça fait quelques années que les 49ers ont, sur papier, l'équipe pour remporter la NFC Ouest. Cependant, conséquence des déceptions à répétitions, le club fut un peu oublié lorsqu'est venu le temps de faire les prédictions cette saison. Mais, sous la gouverne de Jim Harbaugh, 2011 est finalement l'année où les Niners ont atteint leur plein potentiel. Peut être l'ont-ils même excédé. Meilleure unité défensive de la NFL au niveau des points accordés jusqu'à un relâchement lors du dernier match, ils n'ont pas accordé de touchés par la course lors des 14 premières semaines. Leur jeu au sol punitif leur a permis de maintenir une pression offensive suffisante et Alex Smith a su élever son jeu d'un cran dans les moments importants, comme sur ce 4e jeu décisif à Détroit. Ce match, dont la poignée de main à la fin a fait jaser fut important pour les Niners, car c'est celui qui nous a confirmé leurs intentions. Intentions qu'ils nous ont rappelées en dominant Pittsburgh il y a quelques semaines. Cette équipe sera à surveiller en séries.
6 ) La blessure qui a coulé les Bears : Malgré une présence en finale de conférence l'an dernier (ou peut être à cause de sa présence en finale de conférence l'an dernier) Jay Cutler en avait beaucoup à prouver cette saison, particulièrement au sujet de sa résistance à la douleur et à son désir de vaincre. Quelques prestations courageuses derrière une ligne offensive inadéquate ont repoussées les critiques et, profitant aussi de l'excellence de Matt Forte, les Oursons s'imposaient comme des prétendants sérieux dans la NFC. Puis la catastrophe est survenue, non pas sur un sack, mais bien sur un simple plaqué sur un retour d'interception. Fracture du pouce et saison terminée pour Sugar Jay. Caleb Hanie fut pitoyable en relève et lorsque Forte est tombé au combat quelques semaines plus tard, c'en était officiellement fait de la prometteuse saison des Bears.
5 ) Les QB recrues s'imposent : Cam Newton savait très bien qu’il serait ardemment suivi par les médias, beaucoup d’entre eux espérant le voir se planter royalement. Imprécis, tête enflée, JaMarcus Russel no.2, les vautours ne manquaient pas de qualificatifs. Dès son entrée en scène, Newton les a remis à leur place, reléguant aux oubliettes le record de Peyton Manning pour le meilleur début d’une recrue en lançant pour 422 verges. En incluant ses 14 touchés au sol, Newton a terminé l’année avec un extraordinaire total de 35 majeurs. Du côté d'Andy Dalton, la boursouflure médiatique était nettement moindre, mais les pronostics encore plus sombres. En ondes à CBS, l'ancien QB des tigrés Boomer Esiason avait même ironiquement souhaité la bienvenue en avance à Andrew Luck dans "sa famille dysfonctionnelle". Il n'était pas le seul à voir Cincinnati dans la cave, mais le QB roux a défié les attentes et changé la culture de ce vestiaire divisé en un an. La participation aux séries dès cette saison est un bonus un peu circonstanciel, mais avec Dalton, AJ Green, les 2 choix de première ronde gracieuseté des Raiders et une jeune défensive plus que convenable, l'avenir est prometteur dans la jungle.
4) Joe Flacco dompte sa bête noire : Souffre-douleur de plusieurs, le QB aux sourcils fournis n'a pas convaincu ses détracteurs en 2011. Ce gars-là ne sera jamais qu'au mieux un Game Manager efficace. Sauf qu'il a franchi une barre psychologique importante en venant à bout de ses ennemis jurés de Pittsburgh, et ce, deux fois plutôt qu'une. En lever de rideau de cette campagne 2011, lui et les Ratbirds ont pulvérisé les noirs et jaunes, mais la victoire la plus impressionnante est survenue à la semaine 9, au Heinz Field. Tirant de l'arrière en fin de match, Flacco a mené une dernière poussée victorieuse qui nous ferait ravaler nos paroles si elle n'était pas suivie de performances horribles comme celles à Jacksonville ou Seattle. Néanmoins, ces victoires permettent aux Ravens d'obtenir un bye en première ronde et de disputer au moins un match à domicile. Rien ne prouve que Flacco a l'étoffe pour mener une équipe au Super Bowl, mais au moins cette année, il s'est donné une route plus facile pour tenter d'y arriver.
3 ) L'équipe qui dérange : Habituellement, les Patriots sont l'équipe qui polarise le circuit Goodell. Depuis l'arrivée de Rex Ryan, les Jets sont devenus plus abrasifs aux yeux de certains, mais leur saison en dents de scie les écartent un peu de la discussion. En effet, pour être détesté, il faut être bon! 2011 a vu l'éclosion d'un nouveau candidat au titre d'équipe qui dérange, soit les Lions de Détroit. Habitués des bas fonds, les Lions n'ont fait preuve d'aucune humilité à leur entrée dans les ligues majeures. Baveux assumés ils ne semblent respecter personne, une attitude qui part du sommet de la pyramide avec l'entraîneur-chef Jim Schwartz. Ils ont dominé la ligue pour les pénalités de rudesse excessive, ont bousculé les arbitres et le fond du baril fut atteint lorsque Ndamukong Suh (lui-même un joueur controversé) a piétiné Evan Dietrich-Smith des Packers en plein Thanksgiving. Sauf que les félins sont aussi capables du meilleur, surtout grâce à leur attaque dévastatrice. Quatre fois, ils ont surmonté de larges déficits en deuxième demie, incluant à Oakland, sur une dernière drive d'anthologie. Aimez-les ou détestez-les, il faudra composer avec les Lions dans le futur.
2) L’année de l’attaque : L'adage qui dit que la défensive gagne les championnats se révélera peut être vrai si Pittsburgh, San Francisco ou Baltimore se sauvent avec le trophée Vince Lombardi, mais en attendant, 2011 fut l'année de l'attaque. Celle où les 3 meilleures formations du circuit auront eu en commun une attaque dévastatrice, ce qui n'est pas inhabituel pour les meilleurs, mais surtout une défensive poreuse. C'est comme si les Saints, les Packers et les Patriots s'étaient dit, what the heck, n'essayons même pas de les arrêter, mais on va marquer des touchés à chaque possession à la place! L'illustration de cela est le record de verges aériennes de Dan Marino, éclipsé par Brees le lendemain de Noël, mais aussi par Tom Brady dont la chimie avec son TE Rob Gronkowski n'a d'égal que celle qu'il a avec Wes Welker.
1) La Tebow-Mania: Incontestablement, l'année 2011 fut la sienne, pour le meilleur et pour le pire. Dès le camp d'entraînement, il fut l'Élu des partisans, mais pas de John Elway et John Fox. Cependant, après une prévisible accumulation de défaites, Fox décide de confier les rênes de son attaque au Jesusback, dans l'espoir qu'il se plante. Il semble bien parti pour le faire étant atroce durant les 55 premières minutes du match à Miami. Survient alors le premier d'une série de miracles qui le fera passer du statut de quart-arrière à celui de Messie. Lorsqu'il a réalisé cette course pour renverser les Jets à la semaine 11 la folie était à son paroxysme. Trois performances difficiles pour clôturer l'année font croire que la balloune est maintenant dégonflée, sauf qu'il ne faudrait pas oublier que lorsque Tebow s'est amené dans la mêlée pour relancer les siens avec une fiche de 1-4, on parlait plus d'Andrew Luck que d'apparition en séries au Colorado.
Et maintenant, que les choses sérieuses commencent!