Opération Fanboys pour lancer l'année 2012 chez Canal+Cinéma + le doc"Welcome to Fanland"

Par Vierasouto
  
 Mercredi soir au Grand Palais, côté Seine, avaient lieu les voeux 2012 de la chaîne Canal+Cinéma, l'occasion de lancer le premier évènement de l'année : l'opération Fanboys avec, comme à chaque cycle, un doc inédit, ici "Welcome To Fanland" sur l'évolution des fans à travers les âges depuis les débuts du cinéma. Canal+Cinéma, au sens d'un contenu et d'une ligne éditoriale spécifique, est jeune : 7 ans, articulée autour de 5 programmes phare : "Le Cercle" animé par Frédéric Beigbeder qui confesse devoir beaucoup à Canal et peut-être même l'idée de devenir réalisateur pour adapter son livre ("L'Amour dure trois ans") ; "La séance de Mouloud Achour" animé par ce dernier qui livre chaque mois une sélection éclectique de ses coups de coeur et justement en janvier 6 films autour du thème des Fanboys, le doc "Welcome to Fanland" passant après "Kick-ass" lors de la soirée du 31 janvier  ;
"Un Ticket pour deux" animé par le producteur Dominique Besnehard sur le principe qu'un invité vient parler du film d'un autre, le moi de mai de cette année d'élections présidentielles étant labellé spécial politique avec 5 films : "La Conquête", "Le Promeneur du Champ-de-mars", "Il Divo", "Nixon", "Le Caïman" ; les séances "Nouveau genre", certainement l'initiative la plus pointue de la chaîne, animée par Ivan Guyot, son responsable éditorial, qui plonge dans les arcanes du cinéma de genre et en exhume des avant-premières, inédits, découvertes, des films souvent jamais sortis en salle et encore moins en France. Un cinéma de genre qui va frapper fort en avril avec un mois australien et les thrillers "Animal kingdom", "Redhill", "Blame", et, en bonus, l'avant-première des "Chemins de la liberté" de Peter Weir avec Colin Farrell.
Un prix Nouveau genre a d'ailleurs été créé l'année dernière, attribué à "Buried" en 2010 et à "Bullhead" en 2011 ; Enfin, Mikrociné, dédié au court-métrages, 45 minutes à 22h30 tous les samedis.

Bon! C'est bien sérieux ce petit debrief de ma première soirée de l'année, mais j'ai un mot d'excuse : sortant d'une bronchite m'ayant fait passer les fêtes derrière une muraille de boites de médicaments (l'exagération méridionale...), le mélange codéine du sirop contre la toux et champagne ne passant pas trop bien, je suis donc restée sage à grignoter, notamment des mini-tartelettes aux fruits de la passion et suis rentrée tôt, pour une fois...

 quelques chroniqueurs du "Cercle" : Alain Riou, Philippe Rouyer, Frédéric Beigbeder, Axelle Roppert, Marie Sauvion

LE CERCLE
(animé par Frédéric Beigbeder)


LA SEANCE DE MOULOUD ACHOUR
(animée par Mouloud Achour)



UN TICKET POUR DEUX
(animé par Dominique Besnehard)



NOUVEAU GENRE
(animé par Ivan Guyot, responsable éditorial  C+Cinéma/à gauche sur la photo,
à droite  sur la photo : Manuel Alduy, directeur du cinéma  de la chaîne)


 "Welcome to Fanland" (2011) de Didier Allouch
Ce qui m'a intéressée dans ce doc de réalisation très classique, plutôt pédagogique dans le ton, c'est l'évolution du fan-system : démarré sur le culte des stars du muet comme le célébrissime Rudolph Valentino dont les fans et enfants de fans fêtent encore l'anniversaire de la mort chaque année 75 ans après sa disparation, l'objet du désir change de support, si je puis dire, de la star on passe au film, au film de genre de préférence. On a donc, dans un second temps, des fans de films d'horreur, de séries Z (aujourd'hui tardivement réhabiltées mais longtemps moquées, ringardisées) qui se réunissent dès les années 70 en conventions, le salon Comic-Con de San Diego étant le point d'orgue de la Pop culture. A noter un extrait d'archives assez stupéfiant d'une visite chez
Forrest J. Ackerman (dit Dr Ackula, son nom d'auteur), écrivain, scénariste, producteur, spécialisé dans la la science-fiction et l'horreur, collectionneur compulsif, mort en 2008, qui possédait un véritable musée du film de genre.
Bien entendu, l'arrivée des nouveaux médias, internet et les réseaux sociaux, où les fans, très organisés, constituent une vraie force de frappe, ont fait revoir leur copie aux distributeurs : aujourd'hui, les fans sont chouchoutés, consultés, même un George Lucas vient tester un film au Comic Con et le diagnostic est sans appel : Coppola s'étant planté en présentant "Twixt", un film interactif, il a été laminé sur le net. Au contraire, les premières images du premier "Twilight" ont suscité l'engouement immédiat. On en arrive à la dernière translation : les dernières cibles des fans sont des films mais des films adaptés de livres au succès planétaire : la série du "Seigneur des anneaux", la saga "Harry Potter", "Twilight". Cependant, il reste de beaux jours pour les fans de simples stars comme Brad Pitt, George Clooney, Robert Pattinson bien que lié à "Twilight", etc...
Ce qui m'a un peu gênée dans ce doc, c'est la large part du gâteau dévolue au phénomène "Star Wars" (tournant de l'histoire, il est vrai), un peu moins pour "Star Trek", aux dépends de la période des grandes stars Hollywoodiennes, de Mae West à Rita Hayworth, sur lesquelles on passe trop rapidement exceptée Marilyn Monroe (on fêtera en aout 2012 les 50 ans de sa disparition) mais c'est peut-être un problème de rareté des archives de l'époque.

  
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Christophe Lemaire (à gauche), chroniqueur au "Cercle" et critique ciné "Rock'n folk"