Test de Ratchet & Clank : All 4 One sur PS3

Publié le 09 janvier 2012 par Axime

Les duos de héros sont nombreux dans le monde vidéoludique, Mario et Luigi, Jak et Daxter, Donkey et Diddy Kong ou Ratchet et Clank sont quelques exemples bien connus. Alors que l'aventure la plus récente du dernier couple cité offrait deux aventures en une puisque les deux protagonistes avaient été séparés, Insomniac Games prend la recette à l'envers pour le nouvel opus. En effet, Ratchet & Clank : All 4 One plonge nos héros dans une histoire au cours de laquelle la coopération sera indispensable. Préparons-nous à un voyage intergalactique et voyons si cette nouvelle approche de la licence fait mouche ou si le soufflet s'écroule en un tas de boulons indigestes.

Les robots se serrent les boulons
Le Capitaine, devenu Président Qwark, fait route en compagnie de Ratchet et Clank vers la cérémonie de remise du grand prix du justicier intergalactique qu'il n'a pas vraiment mérité. Alors qu'il répète son discours mégalo, on comprend assez vite que tout cela n'est qu'une ruse de son ennemi de toujours, le Dr Nefarious. Ce dernier a en effet attiré le trio droit dans la gueule d'un z'grute dévoreur de lumière qui ne devait ensuite faire qu'une bouchée de la délicieuse ville de Luminopolis. Tel l'arroseur arrosé, le méchant se retrouve pris à son propre piège, kidnappé et retenu prisonnier par l'Ephemeris, grand vaisseau intergalactique collecteur de créatures, sur une planète inconnue. Il est donc contraint de s'allier à ceux dont il voulait se débarrasser afin de s'en sortir et d'arrêter la menace qui plane sur la planète Magnus et potentiellement l'univers tout entier.
On aura ainsi le loisir d'incarner, en solo ou jusqu'à quatre en local ou en ligne, le lombax le plus célèbre de la galaxie, le petit robot attachant et plutôt malin, l'anti-héros musclé mais pas très futé ou encore le vilain forcé d'être là. Tout ce beau monde partira à l'assaut d'un centre d'entrainement contrôlé par une intendante qui semble être une fan de GLaDOS avant de parcourir les divers environnements de la planète inconnue à la recherche d'indices sur le véritable adversaire qu'ils devront affronter. Magnus offrira de beaux moments de plateforme, que ce soit dans les plaines où les roches sont en suspension dans les airs, entre les morceaux de banquise ou encore dans les ruines d'une ville remplies de dangers. Mais nos héros varieront les plaisirs en passant du temps à glisser sur des rails, en se frayant un chemin entre les flammes et autres engrenages en jetpack, en dirigeant un radeau à travers une lagune piégée ou en tirant sur tout ce qui bouge à dos de robot, entre autres.

Un pour tous, tous pour le lombax!
L'aspect action du titre est en effet très présent et de manière similaire aux divers volets de la licence, les héros auront l'opportunité d'user et d'abuser de nombreux types d'armes tous plus farfelus et efficaces les uns que les autres. Cronk et Zephyr, deux anciens robots de combat, épaulent notre joyeuse troupe à distance et ont disposé des points de communication à la surface de Magnus afin de téléporter de nouveaux équipements pour aider les héros dans leur lutte effrénée. L'arsenal comprendra d'abord un banal Combustor, fusil bombardant les ennemis de boules de plasma, pour ensuite s'enrichir d'une dizaine d'autres accessoires mortels allant du fouet électrique au lance-flammes en passant par le flux d'énergie permettant de transformer les ennemis en animaux inoffensifs. Il va sans dire que la découverte et l'utilisation des diverses armes est un pur régal, on s'amuse à choisir notre dernier joujou en date sur le premier ennemi venu pour en constater l'efficacité jouissive. Cependant, l'accès à l'équipement et à ses diverses améliorations, portant sur le nombre de munitions maximum ou de dégâts engendrés, sera fonction de votre porte-monnaie plus ou moins rempli de boulons. Vous les récupèrerez en explosant les caisses réparties à travers les niveaux, grâce à votre clé multifonctions ou à mains nues, selon le personnage choisi ou en détruisant les robots ennemis au fil de l'aventure. Vous pourrez également gonfler votre cagnotte en explosant une caisse Double-Boulons avant de courir librement à travers les piles de cubes pour récolter la précieuse monnaie locale sans effort.
Outre l'arsenal impressionnant, varié et rechargeable à loisir en se plaçant dans les zones prévues à cet effet, les protagonistes principaux devront apprendre à utiliser un gadget très important pour leur progression dans l'aventure : l'Aspi-Propulseur. Cet objet quelque peu incongru sert, comme son nom l'indique, à deux choses : aspirer et propulser. La première phase pourra servir à collecter les nombreuses créatures pacifiques rencontrées sur Magnus afin de monter une collection et éventuellement gagner accès aux laboratoires secrets qui proposeront des énigmes à résoudre en coopération afin d'obtenir des pièces de l'armure ultime. On pourra également aspirer les caisses pour en faire sortir les boulons et les boulons héroïques cachés dans les niveaux et donnant accès à des costumes alternatifs, les interrupteurs pour ouvrir des portes ou faire apparaitre des plateformes ou déplacer des objets. Il sera également possible d'inviter un de nos coéquipiers à prendre place dans le canon de l'aspi-propulseur afin de tester la seconde utilisation de l'objet et l'envoyer sur une plateforme lointaine ou sur un interrupteur élevé sur lequel notre acolyte devra donner un grand coup de clé pour l'activer. Ce gadget étant au coeur de l'aventure, il est l'un des seuls à être activé par un bouton dédié. Le second à avoir ce privilège est le Swingueur qui sert de grappin : il permet au personnage de jouer à Tarzan entre les plateformes ou de rattraper un collègue un peu trop en avance sans avoir à passer par la case plateforming dangereux. D'autres gadgets sympathiques sont au rendez-vous comme, entre autres, le Fracasseur qui permettra de vivre l'expérience d'un travailleur de la DDE au guidon de son marteau-piqueur ou le Réflecteur qui vous protègera des lasers brûlants ou vous aidera dans la résolution de quelques énigmes éclairées.

Mégalo-explosivo-rigolo
La diversité de l'équipement délirant du Lombax et de son équipe est vaste et on peut légitimement se demander comment il est possible de gérer autant de matériel. On pourra changer d'armes en usant du joystick droit pour choisir son joujou préféré, en l'inclinant dans la direction où est disposé son logo à l'écran. Jusqu'ici, rien d'affolant mais la maniabilité deviendra un peu plus délicate lorsqu'il faudra jongler en trois inventaires d'armes classiques, d'autres plus sophistiquées et de gadgets en associant la gachette de tir au stick pour naviguer. Alors que les combats intenses nous forcent à rester constamment en mouvement pour éviter les balles de plasma ou bombes adverses, tout en canardant ardemment. Notre coordination est ainsi mise à rude épreuve si on veut passer à un accessoire plus évolué sans se faire toucher, malgré le mode ralenti qui se met en marche pour nous laisser un peu de répit. On perdra donc quelques points de vie à cause du système de gestion de l'équipement, mais on se réjouira des vies infinies accordées aux héros ainsi que la possibilité qu'a chacun des coéquipiers de ranimer un compagnon d'arme à terre grâce à l'aspi-propulseur, eh oui encore lui. Un compte à rebours s'inscrira au-dessus du personnage inconscient et il faudra le récupérer dans les dix secondes avant qu'il ne s'éteigne pour de bon.
Une mort impromptue par disparition de l'ensemble de l'équipage engendrera une reprise de l'aventure au dernier point de contrôle rencontré. Ceux-ci sont nombreux à baliser le chemin de leur lueur verte rassurante et permettent de ne pas perdre trop de temps à reprendre les mêmes combats ou les mêmes phases de plateformes encore et encore au moindre faux-pas, sauf en cas d'abandon de la partie en cours. En effet, la progression dans les différents environnements de la planète Magnus se fait sans interruption, le passage d'une zone à l'autre et donc au niveau suivant est ponctué d'une cinématique permettant de refaire le point sur la trame scénaristique et la reprise du jeu à un certain niveau vous propulsera toujours au début de celui-ci, vous obligeant à réitérer les actions que vous aviez pu entreprendre lors de votre partie précédente. La difficulté générale n'étant pas très élevée, même si elle est modulable en fonction de vos capacités vidéoludiques, cela ne posera pas forcément de problème sauf aux allergiques à la répétition. Ces points de sauvegarde un peu flous se révèlent être un atout lorsque l'on est confronté à un bug de déclenchement d'action nous obligeant à quitter le soft pour reprendre un peu avant le dernier checkpoint qui nous menait indubitablement vers la mort. Bien qu'assez rares, les bugs liés à des mécanismes sont bel et bien présents et peuvent malheureusement empoisonner une session de jeu durant laquelle seul Clank pourra actionner les mécanismes, par exemple.

Serrez les rangs, camarades
Comme le titre du soft l'indique, la coopération est au coeur des mécaniques de jeu, notamment pour les quelques phases de réflexion. Il faudra ainsi actionner plusieurs interrupteurs simultanément ou successivement dans un ordre spécifique, catapulter un de vos compagnons pour qu'il écrase un ennemi en évitant gracieusement ses protections latérales ou laisser un laser se réfléchir sur les réflecteurs orientables des protagonistes afin de le guider pour qu'il détruise les systèmes de protection des lieux à infiltrer. Les combats à l'unisson seront également récompensés puisque lorsque les personnages attaquent le même ennemi avec la même arme, la puissance de feu combinée multiplie les dommages induits et offre une explosion de bonheur et de boulons pour les participants. Le jeu à plusieurs présente également une dimension compétitive puisqu'à chaque fin de chapitre, un écran récapitulatifindique le nombre de boulons amassés, les créatures récoltées et la faculté de coopération et offre un titre à chacun des participants, de la bête de guerre à l'avide de monnaie. Jouable en local ainsi qu'en ligne, le seul vrai problème que l'on rencontrera avec le multijoueur sera lorsque l'on décidera d'inviter un ami à nous rejoindre en cours d'aventure, celui-ci ne bénéficiera alors pas des armes ni des améliorations que notre personnage possède, lui donnant un handicap difficilement surmontable. La maniabilité sera également mise à l'épreuve si l'un des joueurs à une fâcheuse tendance à rester à la traine sur ses partenaires. Le point de vue de la caméra étant fixe, celle-ci prendra le plus de recul possible pour offrir à chacun une vision claire de l'action mais le champ d'action des protagonistes sera également limité par un mur invisible qui pourra alors vous empêcher d'atteindre une plateforme vers laquelle vous venez de sauter. Il faudra donc bien choisir ses partenaires et voyager en groupe pour éviter les morts inutiles. Il sera aisé de créer une partie ouverte aux joueurs du monde entier ou de restreindre l'accès à ses amis seuls si l'on souhaite éviter les mauvaises surprises éventuelles. On trouvera facilement accès à des parties en cours qui listeront le nombre de places encore vacantes et le lieu où se trouvent les autres protagonistes. On pourra choisir de privilégier le jeu avec notre personnage favori, ce qui agira comme un filtre supplémentaire vous laissant choisir les sessions de jeu dans lesquelles il n'apparait pas encore.
Que les loups solitaires sans connexion internet se consolent, les développeurs ont pensé à eux en offrant un compagnon de qualité pour les aider dans les tâches à accomplir en équipe. Vous serez ainsi accompagné de Clank si vous choisissez un des trois autres héros ou du Capitaine Qwark si vous prenez le parti de donner le premier rôle au petit robot. L'IA réagira en général de belle manière selon les situations dans lesquelles vous vous trouverez, optant pour la même arme que vous afin de déclencher le bonus coop lors des combats ou agissant sur les interrupteurs le nécessitant sans broncher. Tout ayant une limite, votre compagnon non-humain partira parfois dans des missions kamikazes droit dans la ligne de feu de l'ennemi, vous laissant seul face à votre destin pendant quelques secondes ou glissera hors des plateformes vers une mort certaine sans qu'aucun danger ne l'y ait poussé. Mais il reviendra en général vite à la vie pour vous donner un nouveau coup de main à travers les différents niveaux du soft que l'on terminera en une bonne dizaine d'heures en ligne droite, sans pour autant avoir l'occasion d'obtenir l'ensemble des améliorations des armes. On prendra même plaisir à reprendre la manette pour recommencer le jeu et parcourir encore les environnements colorés et variés dont il est composé. On aura presque le vertige dans les îles suspendues, on sera émerveillé par les détails de la faune et de la flore des sous-bois et on se dépêchera de sortir du marais lugubre. On s'amusera à faire virevolter son personnage lors des combats pour admirer les différentes animations et on en prendra plein les yeux quand les balles de plasma fuseront de tout côté, rendant parfois l'action un peu brouillon même si les repères de couleur des différents personnages aide à se repérer. On explorera les moindres recoins à la recherche des derniers boulons héroïques qu'il nous manque et des laboratoires secrets tout en profitant de la bande-son rythmée et en adéquation parfaite avec l'ambiance visuelle du soft. Comme toujours, le doublage des personnages est d'excellente qualité et les dialogues savent nous faire sourire, même dans les moments les plus intenses. Les cut-scenes narrant l'histoire sont à mourir de rire, notamment grâce à la rivalité historique entre Qwark et Nefarious qui offre des moments d'anthologie. De même, la présentation de chaque nouvelle arme se fait à la manière d'un télé-achat cartoon en 2D qui, même si vous n'en aviez pas l'intention, ne pourra pas vous faire résister à l'envie de dépenser vos boulons pour de nouvelles façons d'exploser les ennemis. Ceux-ci sont évidemment de plus en plus gros et belliqueux alors que l'on avance dans l'aventure mais le bestiaire a un vilain goût de déjà-vu une fois la moitié du jeu passée, même si le tout est rattrapé par la présence de boss intermédiaires imposants et pour lesquels il faudra à chaque fois adapter sa technique de combat.