Rencontre avec Amos Gitaï et projection de Esther (1985)

Par Mickabenda @judaicine

Dans le cadre du cycle « Mon premier film », rencontre avec Amos Gitaï, jeudi 12 janvier à 20 heures. Une soirée animée par Isy Morgensztern

Esther est le premier film de fiction écrit et réalisé après une suite de documentaires polémiques et abrupts sur la réalité israélienne et le conflit israélo-palestinien.

Gitaï se confronte – et nous confronte – avec une lecture ambivalente du texte biblique, à la fois israélienne, juive et distanciée.

Le film, conçu comme un immense tableau vivant, raconte l’histoire d’Esther dans la Bible ; celle- ci est choisie par le roi Assuérus, qui ignore qu’elle est juive, pour devenir son épouse. Découvrant un complot contre son peuple, elle parvient à le sauver.

De cette histoire mythique de survie et de résistance, Gitaï donne aussi la suite telle que la raconte la Bible : les Juifs, pour se venger, massacrèrent leurs ennemis.

Il s’appuie très littéralement sur le texte biblique. Inspirée par le théâtre brechtien, sa mise en scène recourt à une stylisation revendiquée, où les acteurs, décors et accessoires participent non d’une reconstitution historique, comme il est d’usage au cinéma, mais de la représentation d’un mythe donné en tant que tel. Au sein de l’œuvre d’Amos Gitaï, Esther (1985) est le premier volet de la Trilogie de l’exil, suivi par Berlin Jérusalem (1989) et Golem, l’esprit de l’exil (1991).

Avec Simona Benyamini, Mohammed Bakri, Juliano Merr

En près de quarante films, Amos Gitaï a produit une œuvre extraordinairement variée où il explore l’histoire du Moyen Orient et sa propre biographie à travers les thèmes récurrents de l’exil et de l’utopie.
À la fin des années soixante-dix et au début des années quatre- vingt, Amos Gitaï livre plusieurs documentaires, parmi lesquels House / La Maison et Journal de campagne.
Il s’installe à Paris en 1983, où il travaille pendant dix ans à des documentaires. C’est également au cours de cette période qu’il commence à mettre en scène des fictions sur le thème de l’exil comme Esther, Berlin-Jérusalem (Prix de la Critique à la Mostra de Venise) et la trilogie du Golem.

Au cours des années quatre-vingt-dix, à la suite de l’élection de Yitzhak Rabin comme Premier ministre, Gitaï retourne s’installer à Haïfa. C’est le début de la période la plus fertile de sa carrière.

En dix ans, il réalise près de quinze films, fictions et documentaires. Devarim (1995) marque son retour dans son pays et ses retrouvailles avec la lumière et la géographie d’une ville (Tel-Aviv). C’est le premier volet d’une trilogie des villes qui se poursuit avec YomYom (Haïfa) et Kadosh (sur Mea Sharim, le quartier des religieux orthodoxes de Jérusalem).

Ce retour au pays est aussi un retour sur sa propre histoire: Gitaï tourne Kippour (2000), une fiction inspirée par ses souvenirs de guerre. Puis suivent Eden (2001) et Kedma (2002) qui remontent tous deux à la création de l’Etat d’Israël, pour mettre en scène son origine et ses fondements historiques et idéologiques.

Avec Alila (2003), Amos Gitaï revient au présent de son pays et sonde l’état de la société israélienne contemporaine à travers les destins croisés des habitants d’un même immeuble.Terre promise (2004) et Free Zone (2005) sont eux aussi ancrés dans l’actualité du pays et de toute sa région.

Ils forment les deux premiers volets d’une trilogie sur les frontières, dans une zone où leur définition constitue un enjeu dramatique.
PAF: 10 € (5 € pour les étudiants)

RSVP:Ariel Danan / ariel.danan@aiu.org / 0155747910

CCentre Alliance Edmond J. Safra 6 bis, rue Michel-Ange – 75 016 Paris
Médiathèque Alliance Baron Edmond de Rothschild

6 bis, rue Michel-Ange – 75 016 Paris Métro : Michel-Ange Auteuil (lignes 9 et 10) Bus : 22, 62, 52

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