Supprimer le quotient familial, une « folie » de s’attaquer aux riches ?

Publié le 10 janvier 2012 par Jeunegarde

Qui a dit que François Hollande n’avait pas d’idées ? Certes elles ne font pas plaisir à la droite mais c’est plutôt bon signe. Elles ne vont pas faire plaisir aux riches non plus, mais la justice sociale et fiscale voulue par le parti socialiste et son candidat va devoir en passer par là. En proposant de supprimer le quotient familial François Hollande s’attaque à un pilier de la politique familiale de l’après guerre mais le constat est sans appel puisque ce quotient privilégie les familles les plus aisées. Pour une famille dont les deux parents touchent chacun le Smic, un enfant “rapporte” 269 euros par an. Dans une famille où les parents touchent l’équivalent de 15 Smic, chaque enfant “rapporte” 2 200 euros par an. Quant aux ménages trop modestes pour payer des impôts, ils ne bénéficient d’aucun avantage…

François Hollande souhaite donc, au nom de la justice sociale, le remplacer par un crédit d’impôt. Concrètement, l’État verserait directement un chèque à toutes les familles ayant un enfant, y compris aux non-imposables. Les familles recevraient ainsi environ 607 euros par enfant.

Preuve que le sujet inquiète et intéresse tout à la fois, relève “Les Échos”, la direction du Trésor, rattachée à Matignon, s’est elle-même penchée sur la question. Et reconnaît que, parmi plusieurs scénarios, c’est celui du Parti socialiste qui réduit le plus les inégalités. La suppression du quotient familial permettrait en effet, selon Bercy, une redistribution massive des aides. La moitié la plus riche de la population, reverserait 3,5 milliards d’euros à la moitié la plus pauvre.

Dans le détail, elle ferait près de 5 millions de gagnants (à hauteur de 829 euros par an en moyenne) et un peu moins de 4,5 millions de perdants (à hauteur de 931 euros en moyenne). Et pour près de deux tiers des ménages, la réforme serait neutre.

L’Union nationale des associations familiales (Unaf) s’est dite opposée à la proposition du candidat PS mais reconnaît que son avantage est plus important pour les familles aisées ! A l’UMP, le Président parle de « folie » et d’autres de coup de massue porté à une conquête sociale. On en rirait presque après tous les coups portés par la droite depuis 10 ans aux conquêtes sociales…


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