Les salariés parisiens devront prendre leur pause cigarette en banlieue

Publié le 11 janvier 2012 par Bravepatrie

La décision de la Mairie de Paris de verbaliser les jeteurs de mégots fait des vagues. Les acteurs économiques craignent une forte baisse de la compétitivité des entreprises parisiennes et exhortent l’équipe dirigeante à prévoir des aménagements.

La petite pichenette pyrotechnique qui marque l’entrée dans une bouche de métro coûtera bientôt très cher. Dans le cadre de la campagne « Paris ville morte » lancée en 2001, le fumeur désinvolte paiera en effet une amende de 35 euros s’il laisse sur le trottoir une preuve de vie : son mégot de cigarette.
Les arguments mis en avant par la majorité socialo-écologiste sont de prime abord séduisants : un mégot met plusieurs années à se décomposer et diffuse dans la nature métaux lourds et substances chimiques nocives.
« Un mégot pollue de 6 à 8 litres d’eau, » souligne François Dagnaud, adjoint chargé de la propreté. « L’ajustement tarifaire des débits de boisson à notre statut de capitale internationale fait que de plus en plus de Parisiens boivent l’eau du caniveau à l’apéritif. Il s’agit d’une bombe à retardement sanitaire, qui pourrait coûter très cher à la Ville si les classes populaires refusent de quitter Paris dans les années qui viennent. »

Mais comme souvent avec la rhétorique socialiste, le diable se niche dans les détails.
Le faible nombre de cendriers sur les trottoirs attenant aux entreprises de la capitale rendra en effet impossible la pause cigarette au pied de l’immeuble. De nombreux employés seront par conséquent contraints à de longs déplacements pour aller fumer en banlieue, où la pratique sera encore légale.
Les responsables du Medef ont fait le calcul : le temps de trajet moyen pour se rendre du cœur de Paris à la proche banlieue étant de 25 minutes, les pauses cigarette dureront environ une heure. « Dans un contexte économique de compétitivité globale tendue comme un slip de scout, c’est beaucoup trop » déplore Laurence Parisot.

Le syndicat patronal propose donc à l’équipe de M. Delanoë d’autoriser certains aménagements.
Les chefs d’entreprise pourraient ainsi mettre leurs restes de cigares à disposition des salariés si la Ville de Paris accepte d’exclure le havane de la loi. « Quand on n’a pas reçu la formation nécessaire, une taffe contente les poumons pour au moins deux heures. Et puis un Cohiba roulé avec soin, c’est beaucoup plus écologique qu’une Gitane maïs », insiste Mme Parisot.

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Un emploi-cendrier en pleine action.

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Un emploi-cendrier en pleine action.

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Un emploi-cendrier en pleine action.

Autre piste explorée : la création d’emplois-cendriers défiscalisés ouverts aux diplômés étrangers. Sous ce nouveau statut, ceux-ci conserveraient leurs attributions actuelles mais verraient leur temps de travail aménagé de manière à pouvoir accompagner leurs collègues qui désirent fumer. L’emploi-cendrier, qui se reconnaîtra à son gilet jaune, sera chargé de recueillir les mégots et de les porter à la poubelle la plus proche. Il pourra ensuite rejoindre son poste de travail habituel.
Inscrit dans le cadre de la révision de la circulaire Guéant, l’emploi-cendrier permettrait au diplômé étranger de rester légalement en France tout en lui offrant une occasion supplémentaire d’apprendre les traditions de notre pays, qui s’expriment souvent dans toute leur verve lors des pauses cigarette.
C’est du win-win.