Printemps des Poètes 2012

Par Capocapesdoc

Du 5 au 18 mars prochain se déroulera la 14ème édition du traditionnel Printemps des Poètes.

Cette année, le thème est "Enfances". Il s'agit de parler de l'enfance, de lapprentissage du monde, de la transmission entre les générations, de l'édition jeunesse.

Pour en savoir plus, allez sur le site de la manifestation !

Quelques poèmes sur le thème "Enfances" :

Mes deux filles


Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe,
L'une pareille au cygne et l'autre à la colombe,
Belle, et toutes deux joyeuses, ô douceur !
Voyez, la grande soeur et la petite soeur
Sont assises au seuil du jardin, et sur elles
Un bouquet d'œillets blancs aux longues tiges frêles,
Dans une urne de marbre agité par le vent,
Se penche, et les regarde, immobile et vivant,
Et frissonne dans l'ombre, et semble, au bord du vase,
Un vol de papillons arrêté dans l'extase.
Victor Hugo

L'enfant poète

Le temps enfant s’arrête de courir
pour marauder un fruit
le cœur flambé, au bras de la Folie
tandis que luit
fraîche comme un gardon - la poésie.
Abondance de seuils et de feuilles !
Chacun a son âge plus neuf mois
au fond de la pénombre lumineuse
où nagent les images.
« Je pomme dans les tombes »
jubile l’enfant ébloui.
Plus tard il saura se cacher
en compagnie de chats alchimistes
dans des cartons de livres oubliés
jusqu’à ce que la pluie
ranime les défuntes photographies.
Marc Alyn

Enfance
La tentation de s’incliner devant l’enfance
Est une erreur enrobée de miel
L’homme s’y rêve
A l’ombre d’un arbre
Où la connaissance ne scinde rien
Ni bien ni mal
Il est l’enfant
Il est bon d’aimer l’enfance
Fragile équilibre de l'amour infini
Et de l'égoïsme tranchant
Parfois totalitaire
L’homme s'enivre de pureté
Et oscille le saccage
La bascule de l'innocence
Ainsi vit le père de l’homme
Devenu rat pour l’homme
Enterrant l’enfance et ses boniments
Son garant contre la mort
A l’envie
Respiré dévoré
Une caution
Avalée crue
Les grands assassins de l’humanité
Ont tous été des enfants
Funambules angéliques
De tant de drames annoncés
L’enfant ignore
Avant de s’abîmer dans la carrière
D’être soldat martyr indifférent
Que tout cela s'oeuvrait déjà en lui
Il reste suspendu
Un enfant qui sommeille
Comme le rêve qui a pris froid
D’un amour perdu.
Poème écrit par Patricia Soula et Tahar Ben Jelloun
Pont-Audemer, 24 septembre 2011