Geneviève ! Une autre Jeanne d’Arc ! Patronne de Paris et des Gendarmes

Publié le 14 janvier 2012 par Halleyjc

Le Moule ce vendredi 13 janvier 2012.

La messe en l'honneur de Sainte-Genviève est maintenant une tradition pour les Mouliens habitués de voir le Père Gillot délébré en présence d'une foule nombreuse de gendarmes et de paroissiens dont Madame le Maire !

Nous avons assisté à une messe chantée avec Chorale et Orgue et l'émotion communicative du Révérend Père Yves Gillot, attentif à tout même au déboulé des clôches juste avant la lecture de cette Prière du Gendarme : elle dit tout !

Prière du gendarme

Dieu d'Amour,
de Justice et de Paix,
entends la prière que j'élève vers toi:
je suis gendarme, et je veux être chrétien.
Il me faut être fort,
aide-moi à rester juste et paisible
dans l'accomplissement de mes missions.
Je dois être vigilant face aux hommes
qui peuvent devenir malfaiteurs, violents, criminels.
Donne-moi la sagesse nécessaire
pour garder la maitrîse de ma force
à l'encontre du péché et du mal,
tout en discernant en chacun la présence de ton image.
Et si je dois armer mon bras
pour faire respecter la loi,
garde mon âme dans la sérénité Seigneur.
Car c'est mon devoir,
d'assurer la Paix, l'ordre et la sécurité,
de sauver des vies menacées,
celles des autres ou la mienne.
Ouvre alors, Seigneur, les esprits et les coeurs
à la compréhension de mon service exigeant,
ceux de mon conjoint et de mes enfants,
ceux de mes amis et de mes compatriotes,
ceux même de mes adversaires.
Et s'il me faut aller jusqu'au sacrifice
de ma fierté,
de mon bien-être,
de ma vie,
donne-moi une confiance profonde en toi
Seigneur.
Par l'intercession de Sainte Geneviève,
ô Dieu, trois fois Saint
je t'en supplie:
soutiens mon service,
ranime mon courage
et fortifie ma foi.
Amen

Les gendarmes du Moule sont au nombre de 115 pour une population de 100 000 âmes.

La Gendarmerie célèbre Sainte Geneviève en souvenir "du miracle des ardents". Le pape Jean XXIII, par un rescrit en date du 18 mai 1962 a désigné solennellement sainte Geneviève comme patronne de la Gendarmerie.

 "…Ceux à qui est confiée la garde de la sécurité publique n'ont pas moins besoin d'un tel patronage; il leur revient de défendre les lois de leur pays, de veiller au bien de la société humaine, à réprimer l'audace des malfaiteurs. En France, les gardiens de l'ordre public ont coutume de se tourner vers la Vierge Sainte Geneviève, lumière de leur patrie, qui se montra autrefois, ainsi que le souvenir s'en est conservé, le soutien du peuple dans les   graves périls et qui n'a cessé, dans la gloire éternelle, de répandre ses bienfaits sur ceux qui la prient."

"…Par la vertu de ses présentes lettres d'une manière éternelle, nous établissons la Vierge Sainte Geneviève comme patronne céleste principale auprès de Dieu des Gendarmes français, gardienne de l'ordre publique; Nous le décidons et le déclarons…"

"Tous les privilèges et honneurs liturgiques qui appartiennent aux patrons principaux des communautés ou des ordres   découlent de cette décision, sans que rien ne puisse s'y opposer…."

Donné prés de st Pierre sous l'anneau du Pêcheur le 18 mai 1962 la quatrième année de mon pontificat.

Gabriel-François Doyen : Sainte Geneviève
: Le miracle des ardents - Greuze - Musée du Louvre

Mais avant d'être la patronne des Gendarmes Sainte-Geneviève protège Paris depuis des siècles. C'est Charles Peguy qui, auteur des Morts parallèles de Sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc, nous le chante.

...Et l'une est morte au soir et le trois de janvier,
Tout un peuple assemblé la regardait mourir,
Le bourgeois, le manant, le pâtre et le bouvier
Pleuraient et se taisaient, et la voyait partir...

L'éblouïssant manteau d'une sévère neige
Couvrait les beaux vallons du pays parisis,
L'amour de tout un peuple était son seul cortège
Et ce peuple, c'était le peuple de Paris...

La neige découpait un immense parvis,
L'histoire préparait un immense destin.
La gloire se levait dans un jeune matin,
Et la jeune Lutèce était le vieux Paris...

Et l'une est morte ainsi d'une mort solennelle,
Sur ses quatre vingt dix ou quatre vingt douze ans,
Et les durs villageois et les durs paysans,
La regardant vieillir, l'avaient crue éternelle...

Et le ne résiste pas au plaisir de partager un autre long poème du même Charles Peguy

Comme elle avait gardé les moutons à Nanterre,
On la mit à garder un bien autre troupeau,
La plus énorme horde où le loup et l’agneau
Aient jamais confondu leur commune misère.

Et comme elle veillait tous les soirs solitaire
Dans la cour de la ferme ou sur le bord de l’eau,
Du pied du même saule et du même bouleau
Elle veille aujourd’hui sur ce monstre de pierre.

Et quand le soir viendra qui fermera le jour,
C’est elle la caduque et l’antique bergère,
Qui ramassant Paris et tout son alentour

Conduira d’un pas ferme et d’une main légère
Pour la dernière fois dans la dernière cour
Le troupeau le plus vaste à la droite du père.