Fragment. Dybbouk

Publié le 15 janvier 2012 par Transhumain


Au matin de la deuxième tempête j'affrontai Frère César en combat singulier. Mais l'un des fleurets d'onguent était enduit, si mortel que pour peu qu'on y trempe un couteau, là où il fait saigner il n'est de cataplasme. Mon adversaire aurait dû savoir que sur mon ignorance glissent les lames et que jamais ne coulent les larmes. À l'instant même où nous nous séparâmes, des rafales furieuses effacèrent tout relief du chantier de l'Arche. Rez-de-chaussée / Tout recommencer.

Au midi de la deuxième tempête, la Sophia (qui selon Jung partage avec le Logos johannique « certaines qualités essentielles ») me lut des extraits du Sefer Yetsira et de La sorcière de la rue Mouffetard avant de me rire au nez. Rendez-vous est pris avec un prêtre.

Au soir de la deuxième tempête, aspiré par les abymes de Daniel et des deux William, trompé par les faux miroirs d'Hamlet, de son double et des deux Ophélia, saisi d'effroi à la sortie de scène de Polonius défunt, transi de froid à la vue du cimetière jonché de crânes, et tétanisé par l'anticipation des ultimes trahisons, j'ai cru mon heure dernière arrivée. À mes oreilles déjà résonnaient les voix et les cuivres psychopompes du Pfhat de Giacinto Scelsi. Mais dans la grande salle, avant d'expirer, le prince s'adressa directement à moi, en cette lacanienne traduction : « Le ciel t'en absolve ! Je te suis. Je suis tué. »

Ah ! Dans les bas-fonds

 Le poisson des profondeurs

 Nous montre son œil