Accoyer, le guerrier

Publié le 15 janvier 2012 par Malesherbes

Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, a déclaré, mercredi 11 janvier, lors de ses vœux à la presse, ceci : " 2012 sera une année de vérité [...]. Si nous ratons ce rendez-vous de la responsabilité et du courage, les conséquences économiques et sociales pourraient être comparables à celles provoquées par une guerre ". Lors de confidences à des journalistes, un homme politique peut se laisser aller à des écarts de langage malencontreux. Tout comme, dans le feu de l'action, il peut avoir une réponse maladroite. Mais ici, Bernard Accoyer lisait un texte rédigé et au préalable et, qui plus est, il a jugé nécessaire de maintenir ses propos, aussi scandaleux qu'ils fussent. Cet homme est absolument et irrémédiablement indigne d'occuper le poste que l'Assemblée lui a accordé.


Contrairement à ce qu'il semble croire, il n'est pas le représentant d'un parti, lequel prend de plus en plus l'allure d'un clan, pour ne pas parler d'une clique. Il est le patron de la représentation nationale et tient donc ses pouvoirs de l'ensemble du peuple et non d'une fraction apeurée à l'idée de perdre ses avantages. Sans même parler de sa nature guerrière, son intervention était inqualifiable et aurait dû conduire à sa déchéance immédiate.
Au lendemain des émeutes ouvrières du 17 juin 1953, Berthold Brecht avait écrit un poème, " La solution ", dans lequel on pouvait lire ceci :
" [...] le peuple
Avait sottement gaspillé la confiance du Gouvernement, [...]
Ne serait-il pas en l'occurrence plus simple,
Que le Gouvernement dissolve le Peuple
Et en élise un autre? "

On sent nettement que cet ignorant de la démocratie serait tout à fait capable d'adopter l'attitude ainsi moquée par Brecht, même face non à des émeutes, mais après des élections démocratiques perdues par sa bande. Et il se trouve ainsi sur la pente dangereuse suivie par les khmers rouges, qui plutôt que de tenter de changer le peuple, se sont employés à l'éliminer.

Il se range ainsi sans ambiguïté parmi ceux qui se considèrent seuls dépositaires de la France et pour lesquels la Gauche ne serait jamais légitime. C'est dans cet esprit que le Général Alain de Boissieu, grand Chancelier de la Légion d'Honneur, démissionna en mai 1981 de ses fonctions pour ne pas avoir à remettre le collier de grand maître de l'ordre à François Mitterrand, nouvellement élu président de la République.
Allez Bernard, dégage et vite, cours vers la Corée du Nord rejoindre tes semblables.