Carnage

Publié le 17 janvier 2012 par Lorraine De Chezlo
de Roman Polanski
Drame - 1h20
Sortie salles France - 7 décembre 2011
d'après "Le dieu du carnage" de Yasmina Reza
avec Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz, John C. Reilly
Pour régler une histoire d'agression entre leurs fils (l'un aurait défiguré l'autre armé d'un bâton ou cassé une dent par colère), deux couples se rencontrent au domicile des parents de la victime.  Ce qui devait être une entrevue expéditive pour signer un constat, s'éternise. Plusieurs fois sur le point de partir, il y a toujours un détail qui remet le feu aux poudres, les poussant à prolonger leurs échanges qui deviennent de plus en plus houleux, tournant aux règlements de compte multiples lorsque la bouteille de whisky fut ouverte.
Retour dans les salles obscures depuis une longue abstinence datant du mois de septembre et de La fée ! Un huis clos qui nous tient entre l'ascenseur, le salon, la cuisine et la salle de bain de Penelope et Michael. D'abord courtois et conciliant, le dialogue laisse transparaître des insinuations indélicates sur le comportement des enfants, sur leur éducation par conséquent. Dès le début, Alan, le père de l'agresseur, avocat d'affaires overbooké reste en permanence accroché à son portable qui sonne toutes les deux minutes, y répondant dans la plus grande impolitesse ; il exprime parfaitement son ennui de se retrouver là et son manque de considération face à ce couple hautain prêt à faire la morale. A l'inverse, les autres protagonistes semblent assez satisfaits de voir se prolonger l'entretien, espérant l'amitié ou la franche explication. Peu à peu, les revirements de situations, de caractères, d'humeurs, font sauter le vernis sur l'apparence soignée des personnages.

Alan, sûr de lui et inaliénable, recevra comme un coup au coeur lorsque son téléphone portable atterrira dans le vase rempli d'eau. Sa femme sortira tout l'arsenal de ses reproches conjugaux et notamment la faiblesse des hommes à s'attacher à de tels objets dérisoires... mais elle crisera lorsque son sac à main sera retourné par terre... etc Un film sur les faux-semblants, qui fait tomber les masques dans un crescendo jubilatoire.Juste un regret : le jeu tourne à l'hystérie (ressort habituel du comique) pour Jodie Foster et pour Kate Winslet, tandis que les hommes, eux, font preuve de plus de sang froid et semblent bien mieux tenir l'alcool. J'aurais bien aimé voir les deux femmes accéder à la colère et la gérer peut-être différemment.
L'avis de Tarotman - Monsieur CinocheL'avis de Benoît Thévenin - Laterna Magica