Chine : Bordeaux voit rouge

Publié le 17 janvier 2012 par Alexandrevatus

Au cours des  trois dernières années Bordeaux a vu ses volumes de vente et ses prix atteindre des niveaux historiques.  Depuis 3 ans Bordeaux s’est donc mis à parler Mandarin. Seulement voilà, en 2012 Bordeaux pourrait bien devoir apprendre une autre langue.


Les Bordelais viennent de passer leurs premiers examens de l’année 2012 et les résultats ne sont pas brillants. Au cours des premières ventes aux enchères Chinoises de l’année, le nombre de lot invendus a atteint un niveau encore jamais vu. Des bouteilles prestigieuses et auparavant très convoitées comme Lafite 2003 ont été boudées. Les autres bouteilles ont quant à elles souvent été vendues à des prix très en deçà des estimations. Alors comment s’explique cette désaffection ?

-    Les très riches Chinois sont toujours extrêmement intéressés par le vin. Malheureusement  Lafite et consorts remplissent déjà toutes les caves de milliardaires. Ces vins largement diffusés ne sont donc plus à la mode.
-    Les incertitudes qui pèsent actuellement sur la zone Euro influent négativement ce marché hautement spéculatif.
-    Le manque de liquidités imposé par Pékin via une contraction des crédits ne joue pas non plus en faveur des grands vins de Bordeaux.
-    La crainte de l’explosion prochaine de la bulle immobilière Chinoise incite à la prudence. Pour l’anecdote à Pékin ou Shanghai, les chinois achètent leur appartement sur une base de 30 fois le revenu annuel moyen.
-    Le prix des primeurs 2010 a semble-t-il été jugé comme trop élevé par les Chinois si l’on en croit les annulations qui émanent d’importateurs Chinois.
-    La contrefaçon est sans doute le plus gros problème de Bordeaux. Certains avancent le chiffre de 70% de faux parmi les Lafite en circulation en Chine. Évidement ce problème ne peut que générer de la méfiance envers les vins de Bordeaux.

De fait, la crise aidant, on risque bientôt de découvrir que certains négociants et distributeurs sont au bord de la faillite. On risque aussi d’assister à une flambée des prix sur certaines grandes étiquettes d’autres régions Françaises. C’est d’ores et déjà le cas de la Bourgogne où certains grands noms comme la Romanée Conti font l’objet d’une demande insensée en Chine. Contrairement à Bordeaux, les grands vins de Bourgogne forment un marché de pénurie. Il est donc logique que les milliardaires Chinois convoitent le prestige qui en découle au détriment de Bordeaux et du consommateur Français.