Réinvestissons les DESERTS MEDICAUX – Accès aux soins

Publié le 17 janvier 2012 par Santelog @santelog

Le problème des déserts médicaux constitue une véritable bombe à retardement compte tenu de l’âge des médecins notamment dans les zones difficiles.

Les départs en retraite à venir ne sont pas compensés par des arrivées de jeunes médecins : peu de médecins sont désireux de s’installer, et ceux qui souhaitent le faire refusent la vie des généralistes des zones rurales ou péri-urbaines pour eux-mêmes et leurs familles (contraintes horaires, insécurité, relation kafkaïenne avec la sécurité sociale, manque de moyens professionnels, pas d’emplois pour leurs conjoints ou d’école pour leurs enfants).

Pour apporter une solution à cette épineuse question de la désertification médicale en milieu rural ou dans certaines banlieues, la FHF propose que des médecins hospitaliers prennent en charge des cabinets fermés par des confrères libéraux, ou se déplacent au domicile des patients.
Il s’agit donc à travers une proposition au premier abord amicale et soucieuse de l’intérêt général, de donner la possibilité à l’hôpital public, de remplacer les médecins généralistes de ville, là où ils font défaut en récupérant les crédits qui leur sont alloués.

Proposer de remplacer les médecins généralistes par l’hôpital public est caricatural du mal français : l’hypertrophie du monde hospitalier pour pallier les insuffisances organisationnelles de l’ambulatoire.

Certes, peu de propositions se font jour. Relever le numerus clausus est une aberration. Il faut ne rien connaître au sujet pour le proposer ; d’abord parce qu’il faut dix ou plutôt vingt ans pour former un médecin , ensuite parce que des milliers de postes de médecins salariés sont disponibles et plus attractifs que l’exercice libéral. Nous sommes déjà le premier pays d’Europe en nombre de médecins, poursuivre dans cette voie de la désorganisation pourrait bien finir par aboutir à ce que tous les étudiants de notre pays deviennent médecins…

Légitimement la population et les élus locaux se tournent vers les pouvoirs publics pour demander des comptes. Longtemps la convention médicale a porté tous les espoirs de solution. Chacun a compris qu’il n’y a pas de réelles solutions du côté conventionnel et le relèvement du numerus clausus a remplacé les possibles de la convention.

Poussés dans leurs retranchements, quelques parlementaires proposent régulièrement l’arme de la coercition dont tout le monde sait pourtant qu’elle ne peut fonctionner et n’aboutir qu’à faire fuir toujours davantage les jeunes médecins qu’il convient pourtant d’attirer.

Paradoxalement, quand le secteur ambulatoire est désireux de s’organiser, les crédits ne sont pas disponibles, tous hypothéqués par l’hôpital. La France est le pays qui dépense proportionnellement le plus pour ses hôpitaux. Or, la cour des comptes avait chiffré le différentiel de coût de prise en soins d’un patient allant de 1 à 5 selon qu’elle soit faite en ville ou à l’hôpital.

N’en déplaise aux tenants des solutions simples, la vraie solution réside dans l’organisation des soins en même temps que dans la création exclusive de poste utiles de salariés et de généralistes libéraux.

Pour répondre à la proposition hospitalière dont nous parlions plus haut, l’association Soins Coordonnés qui regroupe et accompagne des équipes de soins de ville pluriprofessionnelles actives, propose de réinstaller une offre de soins de premier recours dans les déserts médicaux. Si c’est au prix de l’hôpital ce sera encore plus facile.

Source : Martial Olivier-Koehret, médecin généraliste – mok@chartesante.fr
 
Contact : Soins Coordonnés – 06 26 03 00 83 - contact@soinscoordonnes.fr

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