Il Caffè (Thierry Burlot et Thierry Costes), 75008 Paris

Publié le 17 janvier 2012 par Chrisos

Il Caffè, Thierry Costes et Thierry Burlot
9 rue du Colisée, 75008 Paris.
Tél. : 01 53 75 42 00. Site Web.

Avis rapide

J’avais bien aimé le Caffè de Thierry Burlot et de Thierry Costes lors de ma première visite, en novembre 2011. Je déplorais l’absence de menu ou de formule à midi pour alléger un peu la note. Puis, quelques semaines plus tard une formule à 29€ (entrée+plat ou plat+dessert) faisait son apparition. Bonne idée, restait à trouver l’occasion d’y retourner. Cette seconde visite fut, hélas, moins réussie que la première. Les quelques ratés ou déceptions dans la réalisation des plats (pâtes trop cuites, sabayon trop liquide) ne sont pas acceptables quand on paie plus de 55€/personne!

Déjeuner du mardi 17 janvier 2012

Ce midi, après le dernier rendez-vous échographie (chez un échographe d’origine Libanaise et Juif-assez rare pour être remarqué), O et moi n’avons eu que quelques mètres à faire pour entrer au Caffè. Bonne nouvelle pour eux, c’était nettement plus rempli que lors de ma première visite. La première table proposée, sous une plante, n’étant pas géniale, nous sommes installés dans la première « petite » salle, située en entrant, derrière le comptoir d’accueil. Le comptoir, comme chez Blend est assez bas. Serait-ce pour que les clients puissent profiter des décolletés des hôtesses et serveuses?. J’ai l’impression d’être assis plus bas que dans la salle principale ; les tables font plus tables de café que de restaurant. J’avais bien aimé la banquette et les grandes tables en marbre de la dernière fois.

C’est une jeune femme brune et svelte qui s’occupera de nous, même si un jeune serveur (qui n’avait pas l’air de bien maitriser la carte), le responsable de salle et une autre hôtesse en chef nous serviront également. En ayant les oreilles indiscrètes, nous apprendrons que le chef, Thierry Burlot, n’est pas en cuisine aujourd’hui.

La carte a connu quelques changements : cette formule à 29€ qui change toutes les semaines (entrée+plat ou plat+dessert), puis la carte qui commence par les desserts (10-16€). Douze entrées à 11-72€ (caviar de Venise), 12 plats (15-38€). O choisit une entrée et un plat au menu, j’opte pour la carte. Nous commandons une carafe d’eau. Point de carafe, mais un service à la demande, à partir d’une jolie carafe toute simple en verre teinté/fumé.

[Faire défiler]

Entrées : pas mal du tout

St Jacques, en carpaccio, avec de l’orange et de la courgette (12€ avec la formule) pour O. Frais bon, mais assez simple et un peu riquiqui. Scampi pour moi : des langoustines « toutes fraiches », en carpaccio aussi, avec de l’aubergine (chips de peau et pseudo ratatouille) et de fines feuilles de salade verte (19€). Frais assez consistant, agréable, même un peu moins d’huile d’olive aurait probablement permis de plus profiter de la chair délicate des crustacés émincés. Bonne aubergine. Par contre, le citron dans un plastique transparent, je ne trouve pas ça chic, et en plus ça ne retient pas les pépins. Ce n’est pas mal du tout pour commencer!

Plats : hauts et bas

O n’a pas de chance avec ses Taglioni (pâtes fraiches, ragu Bologne, et tétragone, 17€ avec la formule) : elles sont trop cuites, et n’ont ni tenue, ni consistance. Hésitations, puis je l’encourage, arpès avoir goûté et confirmé, à signaler qu’elles sont trop cuites. Elles sont donc remportées en cuisine par l’hôtesse-chef, qui dira que d’habitude, on les trouve pas assez cuites. Puis elle revient en expliquant que ce sont des pâtes fraiches, ce qui explique qu’elles ne soient pas aussi fermes que des pâtes sèches. O confirme qu’elle veut bien leur donner une seconde chance en reprenant le même plat.

Pendant ce temps, j’attaque ma Milanese (cotelette de veau panée, accompagnée d’un bouquet de salade-tige et d’un gratin de pâtes, 29€). La côtelette est tendre, goûteuse et généreuse. C’est très bon! Le bouquet est frais et très bien assaisonné. La galette de pâtes n’est pas mal, mais un peu fade, dommage, ça baisse un peu le niveau de ce plat.

Des taglioni reviennent au milieu de la côtelette. Moins cuits, même s’ils pourraient être plus al dente. Nous tenons peut-être une explication : les premières bouchées sont brulantes, l’assiette aussi. Les pâtes continuent de cuire dans l’assiette. Une attente un peu plus longue que prévu sur le passe, et c’est le drame! Dommage, parce la cuisson des pâtes est souvent essentielle pour déterminer le sérieux et la qualité d’un bon restaurant italien. Cela passe, mais après rattrapage. Bonne sauce.

Dommage pour le raté des pâtes. Sans cela, les plats étaient plus que convenables.

Desserts : déception!

Le Zabayon (13€) fait rêver, sur le papier. À Paris, ceux du Perron et du Mori Venice Bar sont excellents. Nous en espérions un du même accabit, après un sabayon décevant chez Astier il y a deux jours. Hélas, le sabayon est en fait un gratin de fruits. Ce n’est pas monté, c’est liquide. Impardonnable!

Ma Pina (ananas rôti, glace vanille,16€) n’est pas mal du tout. Bien rôti, bonne glace vanille, le tout baignant dans un jus agréablement parfumé et légèrement alcoolisé. Mais pourquoi diable est-il à 16€? Voyage-t-il en première classe depuis sa région d’origine?

Un dessert raté et un autre trop cher : hum hum!

Bilan

Le cadre est sympathique, même si l’on est mieux assis dans la salle principale. Service OK, mais sans plus. Des propositions alléchantes, mais des réalisations et des préparations inégales et approximatives, c’est dommage, lorsque l’on paie 112€ à l’arrivée. C’est assez frustrant de vivre une telle déception, surtout que le premier repas s’était très bien passé (à part le tiramisu version 1, complètement effondré, mais vite changé). Était-ce un jour sans? Sans chef? Sans maitrise et discipline suffisantes en cuisine? Je n’en sais rien et je n’attends pas vraiment de réponse. Ce manque de constance et une telle volatilité pénalise les restaurants, puisque leurs fiabilité et crédibilité en prennent un coup. Des pâtes trop cuites! Cela faisait longtemps que l’on ne m’avait plus fait le coup à Paris? Et que penser des desserts? Trop ambitieux, trop chers!

Si la première impression est très importante, la deuxième visite l’est encore plus. Si c’est à peu près fidèle aux attente et que cela se passe bien, cela peut déboucher sur une confiance et une longue série de repas, où l’on dévient plus indulgent au fil du temps. Mais si la deuxième visite ne se passe pas très bien, elle risque bien de devenir et de rester la seconde et la dernière. Dommage, ça avait plutôt bien commencé…

Rédigé par chrisos