Histoire de l’art et semelles rouges : association heureuse…

Par Artilt

Par Annelaure

Aujourd’hui au programme petite digression « mode » et histoire de l’art… Bon, il faut admettre que cet écart est presque d’actualité : 2012 promet de faire quelques parallèles entre mode et création plastique…

Laissez un commentaire

Aujourd’hui au programme petite digression « mode » et histoire de l’art… Bon, il faut admettre que cet écart est presque d’actualité : 2012 promet de faire quelques parallèles entre mode et création plastique… La rétrospective de Jean-Paul Goude actuellement aux Arts Décoratifs et, à suivre l’exposition L’impressionnisme et la mode en préparation au Musée d’Orsay. Enfin autre excellente raison : c’est les soldes !

Avant tout, commençons par un petit quizz… Quel est le point commun entre Georges de la Tour, James McNeill Whistler, Francois Clouet, Jean Marc Nattier et Christian Louboutin ?

Si vous avez déjà fait le tour de la blogosphère sur la question des semelles rouges, pas de doutes, vous avez déjà la réponse, d’autant plus que cette « news » date déjà un peu… Il s’agit de la dernière campagne publicitaire menée par le photographe Peter Lippmann pour le lancement de la collection Automne Hiver 2011 du célèbre créateur de chaussures Christian Louboutin ! Intitulée Les Promises de l’Hiver, cette série photographique se joue des anachronismes et se nourrit de « références de taille » :


Francois Clouet Portrait d’Elisabeth d’Autriche et Impératrice Elisabeth de Louboutin

Une collaboration prolifique et créative !

L’association des deux noms Lippmann et Louboutin n’en est plus ses débuts. En effet , le photographe s’est distingué à plusieurs reprises en illustrant les campagnes de la marque. L’image de la Maison Louboutin est ainsi depuis 2008 signée par Lippmann. Ces campagnes avaient déjà été largement orientées vers la référence à l’histoire de l’art. Mais si jusque là, les escarpins s’intégraient avec subtilité à des natures mortes aux allures de vanités, cette nouvelle campagne s’oriente vers le portrait et prend quelques distances avec le registre « habituel » du photographe :


Peter Lippmann : extraits de book.

Avec cette série la réinterprétation s’attaque à de grands classiques de la peinture française, américaine et espagnole. D’origine américaine, le photographe travaille depuis 25 ans en France, son travail se focalise de façon presque exclusive à la mise en scène d’objets : magnifiés et auréolés de mystère. En s’attaquant à des visuels familiers, le challenge est d’autant plus important qu’il arrive à saisir des portraits saisissants et aisément identifiables !


Jean-Baptiste Camille Corot Portrait d’une jeune fille et une jeune fille Louboutin


Marie-Guillemine Benoist Portrait de négresse et une jeune femme Louboutin


Francisco de Zurbaran Santa Dorotea et la sainte version Louboutin


Jame Mcneill Whistler Whistler’s mother et La Mère Louboutin


Jean Marc Nattier La Marquise d’Antin et La Marquise de Louboutin

Le photographe a su insuffler à ces « reprises » un vent de modernisme qui là encore, sublime admirablement cet objet de convoitise que peuvent être les produits estampillés Louboutin ! Et ces égéries d‘un genre « nouveau » servent avec justesse la « cause »… Pour preuve, Louboutin ne connaît pas la crise !

Quand je vais dans une boutique et que je demande comment s’est passée la journée, on me donne souvent le chiffre d’affaires. Ça ne me parle pas. Je veux connaître le nombre de paires vendues, le nombre de femmes chaussées en Louboutin. Les finances ne m’intéressent pas. J’ai la chance de gagner assez pour pouvoir vivre tranquillement sans devoir regarder les chiffres. C’est une grande liberté.

Nous sommes bien loin de la polémique générée par la Cène revue et corrigée pour les stylistes Marithé et François Girbaud en 2005, pour lesquels la référence a été farouchement contestée et décriée. Avec ces hommages, les risques sont moindres et la réussite largement assurée par les accros de la marque. Si vous êtes du lot des fans invétérés du chausseur sachez que pour les news -très fraîches, elles-, il va prochainement (du 5 mars au 31 mai prochain) mettre en scène un show au Crazy Horse. Allez hop, voilà un lien pour en savoir plus… digression, un peu mais pas trop !

Articles liés

Réinvestir la planète : l’art au service de l’environnement ?VIP Art Fair : la première foire d’art contemporain virtuelle.Projective City, rencontre avec Benjamin Evans