Autrefois il faisait jour jusqu'à minuit

Publié le 21 janvier 2012 par Naira
Du 10 au 21/01 au Rideau de Bruxelles installé au Petit Varia rue Gray 154 à 1050 Bruxelles. Les prix sont de 8 à 20 €.
De: Brigitte Bailleux.
Mise en scène: Brigitte Bailleux.
Avec: Cachou Kirsch, Françoise Oriane, Candy Saulnier, Mathilde Schennen, Alexandre Tissot.
"Une femme vient de perdre son père. Elle tente de lui rendre hommage, de s’arranger avec sa trop présente absence. Deux jeunes filles sont là aussi, qui s’interrogent, croient comprendre, imaginent cette vie désormais close. Une vieille dame rôde, la veuve, mais elle perd la mémoire. Toutes parlent de notre condition d’êtres qui ne traversent la vie qu’un moment, qui pleurent leurs morts et regrettent leurs absents, qui ont peur de la mort ou bien pire… de la vie."
Déstructurée, c’est le mot. Le terme qui définit, explique, situe, cadre « Autrefois il faisait jour jusqu’à minuit ». Une déstructuration multiple et poétique qui tente d’explorer les différents médiums artistiques avec audace. Et comme pour toutes les créations qui sortent des sentiers battus, il y a des idées ingénieuses et d’autres qui nous semblent parfois plus maladroites et éventuellement à peaufiner…

Autrefois il faisait jour jusqu’à minuit fait preuve d’une étonnante inventivité. Une inventivité qu’on retrouve tout au long de la pièce à travers, par exemple, les passages d’une voix à une autre  tel un écho qui se perpétue jusqu’à la mort – mais aussi le mélange constant entre anonymat et familiarité des personnages ainsi que le décor, pour le moins particulier, qui se meut, subtilement créé par les jeux de mouvements, de drapés et de sonorités. 
C’était pourtant risqué… Légèrement trop éclatée, la pièce, au départ, aliène le spectateur qui ne sait où fixer son attention. Elle aurait pu le perdre totalement avant le tiré de rideau si le texte, qui offre des paragraphes plus « réels » et palpables, n’avait pas fait office de garde-fou.
Ainsi, notamment grâce au rôle de cette charmante veuve (magnifiquement interprétée par Françoise Oriane), on retombe rapidement les pieds sur terre et on retrouve cette vie qui fait mal, où il n’y a pas de héros et où, quoi qu’on fasse, quoi qu’on dise, on meurt, à la fin…
Si son personnage permet à la pièce de s’ancrer dans l’humain et d’éviter l’écueil du « divin » (qui n’est forcément pas à la portée du spectateur), il n’empêche que l’ancrage aurait gagné à être plus fort… Cette femme qui vient de perdre son père ne nous donne pas tellement d’elle-même, au fond. Que dire de sa relation d’adulte à adulte avec cet être qui lui manque ? Que dire de ses sentiments profonds, de ses regrets ensevelis ? Que dire de son complexe d’Œdipe ? Evoqués, ces points gagneraient toutefois à être explorés !
Voici peut-être un conseil à méditer
Pour lire la suite, rendez-vous sur Culture et Compagnie!