Un couple d'enfer (Les Nombrils) - Delaf & Dubuc

Par Venise19 @VeniseLandry
Voici environ cinq ans, j’ai lu par hasard « Pour qui tu te prends », premier tome de la série Les Nombrils, maintenant si populaire. Delaf & Dubuc en sont au cinquième tome et font un tabac en Europe. On se comprend que je ne suis pas la clientèle cible de ce trio de jeunes filles en mal de garçons, deux « m’as-tu-vu » (Vicky et Jenny) et un faire-valoir, Karine, dont le seul point commun est leur nombril à l’air !
J’ai acheté le premier tome dans une bouquinerie, à l’état neuf, probablement un service de presse non lu d’après la libraire, par solidarité pour le couple de bédéistes qui habitait la même région que « mon » bédéiste Marsi. Qui plus est, le tandem créatif, Delaf au dessin, Dubuc au scénario, avait une bouille sympa, travaillait ensemble tout en étant un couple dans la vie. J’étais convaincue que cet achat serait un geste isolé, je n’allais certainement pas mordre à l’hameçon, moi qui riais sous cape des fanas de séries déclinées en douzaine de tomes. Eh bien, je me suis lourdement trompé, me voici à espérer qu’il en ait une douzaine ... en autant que la qualité demeure.
Pour que la qualité demeure, les personnages principaux doivent évoluer, ne pas faire du sur-place, que des personnages forts s’y rajoutent et viennent chambouler les prédominantes relationnelles. Que surgissent des retournements de situation importants, mais probables. Bref, qu’on n’achète pas le lecteur en lui redonnant la même bouillie à chaque tome en tablant sur son attachement aux personnages. Il est facile de s’asseoir sur ce laurier, mais les auteurs ne l’ont pas fait, ma récente lecture me le prouve hors de tout doute.
Vous aimeriez que j’étaye mon propos ? Je m’apprêtais à le faire, au meilleur de mes connaissances, quand j’ai découvert la critique de mon ami explorateur BD. De sa lucarne, PG Luneau développe les points forts du tome 5 et, moult détails à l’appui, digresse sur les raisons pour lesquelles cette série maintient sa qualité. Pourquoi redire du si bien dit, d’autant plus qu’en cliquant, vous aurez le plaisir d’y découvrir une discussion passionnante autour du sujet des expressions françaises dans une bande dessinée d’origine québécoise. Delaf lui-même commente à deux reprises, partageant avec nous ce dont on peut difficilement se douter n’étant pas confronté à certaines règles ... Je reste intentionnellement vague, tout pour piquer votre curiosité !
Quoiqu’il en soit, j’applaudis ce gigantesque succès de bédéistes québécois à l’étranger. C’est une chose de réussir un album, mais une série ! D’un tome à l’autre, les lecteurs attendent d’être propulsés, toujours plus loin, toujours plus haut. Me voici haut, jusqu’où ira mon saut à la lecture du tome 6 ?
Les Nombrils, Un couple d’enfer, tome 5 – Delaf & Dubuc, (Aide au décor Pascal Colpron) - novembre 2011