Nicolas Jaar ‘ Don’t Break My Love

Publié le 25 janvier 2012 par Heepro Music @heepro

Nicolas Jaar est l’une des plus grandes découvertes de 2011, avec son album Space Is Only Noise. Un premier LP salué par énormément de classements de fin d’année et, surtout, nombre d’entre eux le positionnant en numéro 1. C’est-à-dire qu’il s’agit de l’un des albums de l’année, au même titre que Let England Shake de PJ Harvey ou le premier album de James Blake.
En décembre dernier, le jeune Chilien-Américain, qui réside et étudie  à New York, sa ville de naissance, offrait un deux titres en téléchargement libre sur Soundcloud.
Le visuel accompagnant Don’t Break My Love est des plus sobres : sur un fond immaculé, le titre apparaît, légèrement flouté. Le nom de l’artiste est, lui, carrément omis. Seul compte la musique.
Le premier titre est, logiquement, « Don’t break my love ». Parfaitement dans la lignée de ce que Nicolas Jaar avait pu proposer sur son album, il construit un univers en six minutes, pavé de bruits environnants rappelant un orage, des crépitements rendant eux un hommage incontestable au vinyle. La dernière minute du morceau donne l’impression, voulue, d’enchaîner un autre titre, telle une conclusion, sur laquelle une voix féminine mixée chante la phrase « Don’t break my love » comme un leitmotiv.
Le second morceau, d’une minute plus court, pose lui une question : « Why didn’t you save me ? ». Il permet de poursuivre ce qui a été entrepris sur le premier, et constitue ainsi la seconde partie évidente d’un diptyque onirique. Cette fois-ci, l’environnement naturel semble provenir de bruits de bambous. Quelques notes de pianos nous enfoncent dans une certaine léthargie, qui ne dure pas plus de quelques instants, quand une voix tellement torturée qu’on ne jurer qu’elle est masculine, chante « Why didn’t you save me ? ».
Si dans les années 90 nous avions découvert un certain trip-hop, qui allait notamment déboucher sur la musique d’ambiance dite « lounge », les années 2010 vont assurément voir avec de jeunes talents comme James Blake et donc Nicolas Jaar un nouveau genre, fait d’électronique pure et dure, de resucée de sons qui craquellent, avec le piano comme instrument classique de prédilection.
Un deux titres tout simplement sublime.

(in heepro.wordpress.com, le 25/01/2012)

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Voir aussi : Space Is Only Noise