J'demande pas grand chose pourtant !

Publié le 14 février 2008 par Aureliepaslignac

C'est sûr, je devais être un sacré macho esclavagiste dans ma première vie. Un mufle, un goujat, riche et gras, un usurier, égoïste et profiteur, le genre de type qui réussit en écrasant les autres, qui claque les fesses des femmes et crache avec dédain sur les malheureux qui viendraient lui demander de l'aide ou de la compassion.

Alors, pour redresser le tir avec ma deuxième vie, ils ont réfléchi un bon moment au Bureau des Réincarnations :

- "Bon, qu'est-ce qu'on en fait de son âme à celui-là ?
- Moi j'dis, odieux comme il était, il a bien mérité le châtiment suprême, non ?
- Tu veux dire se retrouver dans le corps d'une femme ? Hey, bonne idée !
- Oui et je pensais carrément en faire une femme du 21ème siècle. Genre une femme qui en plus des règles douloureuses et de la cellulite, doive passer la moitié de sa vie à s'épiler, faire du Pilates et lutter trois plombes pour mettre son jean dans ses bottes.
- Mouais, ça me semble pas mal... t'es sûr que c'est pas un peu vache quand même ?
- Ouais bon, c'est un peu dur, t'as raison. Ben, on va lui mettre un ou deux trucs sympas pour compenser. Euh... un petit nez, des oreilles symétriques et du second degré... ça suffira hein ?!"
[...]

Enfin bon, voilà très certainement comment j'en suis arrivée là... Dire que j'étais un bonhomme fortuné, puissant, craint et respecté ! Ils m'ont pas loupé les saligauds !

Du coup, là maintenant tout de suite, je me demandais si je ne pouvais pas choisir ma prochaine vie. Histoire d'éviter une nouvelle déception.
Ce en quoi je voudrais me réincarner ? En lapin !

Oui un beau et jeune lapin à la cuisse à la fois tendre et ferme d'avoir gambadé dans les prés (et d'avoir honoré un sacré tableau de chasse de p'tites lapinettes pas farouches) toute sa courte mais heureuse vie.

Oui, car si je devenais lapin, je connaîtrais surtout le plaisir de finir ma vie entre les mains talentueuses de Philippe Delacourcelle. Assaisonné au cumin, cuit à point, posé sur des tranches d'aubergines et des patates douces fondantes, n'est-ce pas une glorieuse fin ? Franchement ?
En plus, je suis convaincue que, gentil comme il est, avant de me trancher les cuisses, Philippe me laisserait me régaler de son dessert spécial lapin, son gâteau à la carotte et aux châtaignes, avec la boule de glace à la carotte et la confiture de carotte à l'orange sanguine qui vont bien.

Ou alors, si le lapin est déjà pris (je me doute que c'est très demandé) me réincarner en morue (beaucoup moins plébiscité en général) pour qu'il me serve avec une purée fumée. Ou encore en scampi pour qu'il me fasse sauter moi et mes potes avec du basilic et qu'il nous aligne près d'un dôme de lentilles roses au mascarpone.
Ou finalement, en n'importe quel animal susceptible de figurer un jour sur la carte du Pré Verre. Parce que, je vous en ai déjà parlé je sais, mais je radote volontairement : c'est mon resto préféré et d'y être retournée mardi soir (oui, désolée, j'ai oublié de prendre des photos), ça m'a rappelé qu'à chaque fois, c'est un pur moment de bonheur. Et je voulais vous le dire. Alors je vous le dis.

Hein ? Comment ça on n'a pas le droit de choisir sa nouvelle vie ? Ah ouais ? Vous en êtes sûrs ? Même si j'essaie de me mettre les membres du Bureau des Réincarnations dans la poche en leur apportant quelques bonbons ?


Bonbons corrupteurs et croustillants à la fourme d'Ambert et aux pommes fondantes
Pour 16 bonbons

  • 4 feuilles de bricks
  • 1 pomme Golden ou Granny
  • 80 g de fourme d'Ambert
  • 20 g de beurre
  • 1 cuillère à soupe de miel
  • graines de cumin (facultatif)

Peler et épépiner la pomme. La couper en dés.
Chauffer le beurre dans une poêle, déposer les dés de pomme et ajouter le miel. Laisser dorer quelques minutes sur feu moyen. Lorsque les dés de pomme sont fondants et bronzés, retirer du feu et laisser refroidir.
Pendant ce temps, couper le fromage en lamelles et les feuilles de brick en 4 triangles.
A la pointe de chaque triangle, déposer quelques dés de pomme, quelques lamelles de fourme, éventuellement quelques graines de cumin puis rouler le tout pour former un bonbon. Fermer avec de la ficelle de cuisine (un noeud simple suffit... perso j'avais fait des double-noeuds, résultat on a bien galéré à les enlever !). Enfourner à 180°C pendant 10 minutes environ (surveiller car ça brûle vite).
Et manger chaud après avoir retiré la ficelle si possible.