Shining

Publié le 31 janvier 2012 par Olivier Walmacq

L'histoire: Jack Torrance, écrivain, a trouvé un poste de gardien dans un hôtel isolé. On le prévient tout de suite: l'hôtel est hanté et un homme y aurait massacré sa famille à coup de hâche avant de se mettre une balle dans la tête. Il accepte tout de même et emmène sa femme et son fils. Mais Jack va très vite changer de comportement...

La critique d'Alice In Oliver:

Inutile de le préciser, mais Shining, réalisé par Stanley Kubrick en 1980, appartient aux grands classiques du cinéma d'épouvante.
D'ailleurs, l'affiche a le mérite de prévenir: "la terreur selon Stanley Kubrick". Pourtant, dans la filmographie du cinéaste, Shining reste une oeuvre polémique.
A la base, il s'agit de l'adaptation d'un célèbre roman de Stephen King.

Toutefois, même si l'auteur reconnaît aimer le film, il n'aime pas les modifications apportées par Kubrick.
Pour Stephen King, le long métrage trahit l'essence même du roman original et refuse que son nom apparaisse dans le générique de fin.
C'est vrai que Shining est assez peu respectueux du livre. On note de nombreuses différences.

La plus importante concerne le père, Jack Torrance, qui sombre dans la folie à cause de l'alcool. Pour Stephen King, ce roman est quasi autobiographique.
Toutefois, Stanley Kubrick a une vision très personnelle du livre et transforme totalement le scénario. Ici, le cinéaste se concentre sur une cellule familiale aux dynamiques psychanalytiques étranges et terriblement complexes.
Dans le film, Stanley Kubrick n'évoque même pas l'alcoolisme du paternel mais les liens qui existent entre le père, le fils et la mère.

Dans Shining, la dimension spatio-temporelle a une place prépondérante. Au fur et à mesure du film, la notion de temps devient de plus en plus confuse et semble se fondre dans un espace isolé mais également labyrinthique.
D'ailleurs, la caméra de Stanley Kubrick insiste largement sur les longs couloirs interminables d'un hôtel perdu au beau milieu de nulle part.

Pour instaurer ce sentiment de peur, Kubrick évite de sombrer dans le gore et vise avant tout l'efficacité. La séquence montrant une mare de sang envahir les murs de l'hôtel reste incroyablement glauque. C'est une scène qui ne cesse de poursuivre le spectateur mais également les protagonistes pendant tout le film.
A partir de ces différents éléments, Stanley Kubrick joue sur les décors. Indéniablement, cet endroit isolé du monde, ses couleurs et son pseudo confort vont entraîner Jack Torrance dans les abimes de la folie.

Passionné par la psychanalyse et la schizophrénie, Stanley Kubrick reste fasciné par la complexité de l'esprit humain et les projections fantasmatiques que ce dernier opère. Stanley Kubrick choisit alors d'explorer les lieux en profondeur.
Sa caméra se glisse sous les décors de cet hôtel qui ressemble de plus en plus à un tombeau, tout du moins, à une maison hantée par des spectres au passé énigmatique. Ici, c'est le sentiment de claustrophobie qui domine.
Jack Torrance finira logiquement par péter les plombs. Stanley Kubrick peut alors compter sur l'excellente performance de Jack Nicholson, absolument démentiel (c'est le cas de le dire) dans la peau de cet écrivain paranoïaque.
Bref, un sommet du cinéma d'épouvante, souvent critiqué par les fans de Stephen King, qui semblent pinailler sur la fidélité de cette adaptation.

Note: 18/20