Seven

Publié le 02 février 2012 par Olivier Walmacq

L'histoire:William Somerset, vétéran proche de la retraite et David Mills, une nouvelle recrue, découvrent qu'ils vont être partenaires sur une affaire sordide. Le tueur utilise les 7 péchés capitaux à la perfection: la gourmandise, l'avarice, la paresse, la luxure, l'orgueil, l'envie et la colère...

La critique d'Alice In Oliver:

Avec Le Silence des Agneaux, Seven, réalisé par David Fincher, fait partie des meilleurs thrillers réalisés dans les années 90.
Seven marque également la première collaboration entre David Fincher et Brad Pitt. Les deux hommes se retrouveront par la suite dans Fight Club et L'étrange histoire de Benjamin Button.

Pour l'anecdote, New Line Cinema fera pression sur David Fincher pour que la fin du film soit modifiée. Toutefois, le cinéaste se battra pour que la conclusion de Seven reste la même. Ouf, on l'a échappé belle !
Pour le reste, Seven s'inspire beaucoup de M Le Maudit, le célèbre film de Fritz Lang, qui influencera toute une génération de cinéastes.

Certes, le scénario de Seven reste très différent, mais David Fincher reconnaît avoir été influencé par la mise en scène de Fritz Lang.
L'histoire est de facture classique. Des meurtres atroces sont commis à New York. Visiblement, tous ces crimes ont un rapport avec les sept péchés capitaux.
Le tueur en série semble punir tous les individus qui ne méritent pas de vivre: les rebus de la société sont donc les nouvelles victimes de ce serial killer insaisissable.

Les inspecteurs William Somerset (Morgan Freeman) et David Mills (Brad Pitt) mènent l'enquête. A partir de là, David Fincher signe un thriller qui va largement marquer les esprits. Déjà, le générique d'introduction a le mérite de nous plonger dans une ambiance putride, noire et austère.
D'entrée de jeu, Seven saisit le spectateur à la gorge. Le film ne relâchera la pression que dans son générique de fin, et ce, après le dénouement monumental et véritablement éprouvant (n'ayez crainte, je ne révélerai pas les clés du scénario).

Comme je l'ai déjà souligné, le scénario est de facture classique. Toutefois, Seven se démarque du lot via le traitement opéré par David Fincher.
Encore une fois, le film nous plonge dans un New York underground, de jour comme de nuit, et sous la pluie.
Ensuite, Seven a une vraie dimension religieuse et symbolique. Notre société va mal: il faut donc éradiquer ses fautes et punir les individus à la hauteur de leurs péchés.

Tel est le raisonnement de ce nouveau serial killer, prêcheur de la bonne parole et qui va mettre à rude épreuve les nerfs de William Somerset et David Mills. Chaque crime est relié à un péché en particulier.
Par exemple, le premier meurtre est relié à la gourmandise. Un homme obèse est retrouvé mort la tête dans son assiette.
Seven joue donc la carte de la torture mais sans jamais sombrer dans le film gore, débile et putassier.

C'est indéniablement un thriller qui va marquer James Wan pour réaliser le premier Saw. Pour le reste, David Fincher tient l'identité du serial killer dans le plus grand secret. Ensuite, le réalisateur a le mérite de se concentrer sur ses personnages.
Par exemple, William Somerset est un inspecteur blasé et proche de la retraite. Quant à David Mills, c'est une jeune recrue, un flic ambitieux qui mène une vie heureuse avec sa femme (Gwyneth Paltrow).
Les convictions les plus profondes de David seront mises à rude épreuve lors d'un rebondissement final qui fait vraiment froid dans le dos.
Bref, Seven peut se targuer d'appartenir aux meilleurs films de genre. Le long métrage de David Fincher sera justement récompensé en 1996: meilleur film, meilleur scénario et prix du meilleur film étranger.

Note: 18.5/20