Histoire de la maison Hanhart

Publié le 03 février 2012 par Tendancehorlo

Le 1er juillet 1882, dans une annonce publiée dans l’«Anzeiger am Rhein», l’horloger Johann A. Hanhart signale aux «honorables habitants de Diessenhofen et des environs» l’«annonce respectueuse» qu’il a racheté un fonds de commerce et qu’il a pris possession de ses locaux pour y ouvrir une horlogerie. Avec ce magasin qui se trouve au numéro 33 de la Hauptstrasse de la petite ville de Diessenhofen, dans le nord-est de la Suisse, il pose la première pierre de la manufacture horlogère Hanhart à la longue tradition. Pendant plusieurs années, Johann A. Hanhart, qui est né le 11 mai 1856 à Diessenhofen, tient le rôle de président de la commune de citoyens de la petite ville des bords du Rhin avant qu’il ne transfère son entreprise dans la capitale de l’horlogerie de l’Allemagne du Sud, Schwenningen, en 1902. L’entreprise artisanale et de vente au détail connaît un immense succès et est bientôt la plus grande du genre dans la région.

D’aucuns affichent le temps, Hanhart le mesure C’est ici que la famille d’entrepreneurs assiste, dans les années 1920, à une première époque extrêmement innovante lorsque le benjamin Hanhart, Wilhelm Julius, qui est venu au monde le 31 octobre 1902 à Schwenningen, entre dans l’entreprise et transforme progressivement la société de remontage en une manufacture. En 1924, le jeune homme, fanatique de sport et pétri d’ambition, lance le premier compteur mécanique d’un prix modique. Un an auparavant, il avait participé à un festival d’athlétisme à l’occasion duquel les organisateurs n’étaient parvenus, et encore qu’à grande peine, à se procurer que quatre chronomètres de qualités différentes. A cette époque-là, ceux-ci provenaient exclusivement de la Suisse et étaient – si tant est que cela fut possible – disponibles uniquement à des prix très élevés, car ils n’étaient pratiquement fabriqués qu’en tant que spécimens uniques. Wilhelm Hanhart en a été tellement furieux qu’il a décidé de fabriquer lui-même des chronomètres.vec le concours d’un horloger, il dessine et conçoit un compteur manuel à ancre à cheville et ce faisant, il appuie sur le bouton de démarrage d’une société de chronométrage qui est aujourd’hui encore le leader dans le secteur des chronomètres .

Peu de temps après, des montres de poche et montres-bracelets d’une grande technicité viennent compléter la gamme de produits de Hanhart. Après le décès de son père, en 1932, Willy Hanhart se concentre totalement sur la fabrication de ses propres ébauches. Dans le sillage de son expansion, une deuxième manufacture est fondée en 1934 à Gütenbach, manufacture dans laquelle on fabrique aujourd’hui encore la collection de compteurs Hanhart ainsi que ses montres-bracelets. En 1935 a lieu la commercialisation du chronomètre à doubles aiguilles complexe. De nouveaux modèles toujours plus sophistiqués sont mis en production, dont le chronomètre oscillant ultrarapide avec sa fréquence de balancier de 360 000 A/h, avec lequel Hanhart, en tant qu’un des premiers fabricants de chronomètres, rend possible le chronométrage au centième de seconde. La précision sous une forme parachevée, en combinaison avec une fonctionnalité de première classe, faisait déjà partie des maximes de la maison à cette époque.

Légendaires chronographes à un poussoir et d’aviateur
L’année 1938 marque le début d’une nouvelle époque dans l’histoire de l’entreprise: le premier modèle des chronographes Hanhart – le «Calibre 40» à un seul bouton, qui allait bientôt devenir le principal produit de la société – est lancé en série. En 1939 suivent les légendaires chronographes d’aviateur «Calibre 41» et «Tachy Tele» – avec un poussoir peint en rouge pour éviter toute remise à zéro involontaire.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les pilotes et officiers de marine portent des chronographes Hanhart qui résistent aux sollicitations les plus sévères. De plus – comme pratiquement la totalité de l’industrie horlogère allemande –, l’entreprise exécute des ordres pour l’armée. Après la fin de la guerre, les unités de production de Schwenningen et Gütenbach, qui se trouvent toutes les deux dans la zone d’occupation française, sont pillées et démontées. Dans leur majorité, les machines ainsi que les plans de construction sont transportés en France.Willy Hanhart est mis en prison pendant dix mois sous un prétexte fallacieux et l’entreprise est désaffectée de force. Des fiduciaires fiscaux lui recommandent de déclarer faillite.Au lieu de cela, il commence à reconstruire l’usine de Gütenbach avec le soutien de sa femme Gertraud.Pour éviter d’être arrêté de nouveau en 1947, il prend la fuite en Suisse et ne revient en Allemagne qu’en 1949. Pendant ces deux années, il se procure des premières machines en échange de montres-bracelets. Des collaborateurs récupèrent des mouvements, des petites machines et outils de leurs cachettes sûres, si bien que la production de chronographes peut redémarrer en 1948. Sur commande des Français, Hanhart fabrique le chronographe «Admiral», destiné spécialement aux médecins et officiers. La Marine fédérale allemande est approvisionnée en chronographes de précision. Au début des années 50 déjà, la production tourne de nouveau à plein régime. La manufacture horlogère se concentre de plus en plus sur la fabrication de chronomètres mécaniques et peut bientôt revendiquer le leadership dans le domaine de la mesure d’événements sportifs.
Elle commercialise simultanément aussi plusieurs créations innovantes comme des minuteries et la montre-bracelet à réveil intégré «Sans Souci».

Hanhart relève les défis quels qu’ils soient
En 1952, le siège social est réédifié à Schwenningen. La même année, Hanhart participe pour la première fois et ensuite de façon ininterrompue au Salon de l’Horlogerie Suisse – l’actuel Baselworld. Après avoir approvisionné en chronographes d’aviateur la Bundeswehr allemande fondée en 1955, leur fabrication est suspendue en 1962, ce qui est ensuite peu à peu le cas de toute la production de montres-bracelets. L’époque est aux chronomètres! Animés par un Willy Hanhart toujours aussi débordant d’activité et qui continue de s’adonner activement au sport, les horlogers de Gütenbach développent sans cesse de nouveaux modèles, faisant de l’entreprise le leader sur le marché et le plus grand producteur européen de compteurs mécaniques.

Hanhart enclenche la vitesse supérieure et, en 1963, inaugure une unité de production supplémentaire à Neukirch. En Allemagne, des chronomètres Hanhart sont utilisés dans pratiquement toutes les écoles et tous les clubs de sport pour la mesure du temps; le sport de masse de cette époque serait inimaginable sans les produits de la marque. En 1972 débute alors la marche triomphale des montres à quartz. Hanhart édifie sa propre usine d’injection de matière plastique et développe un mouvement à quartz qui se vend à des millions d’exemplaires. Parmi les clients figurent des entreprises réputées qui en équipent leurs propres réveils et montres ou pour lesquelles Hanhart fabrique, selon leur design, ces produits clés en main. Lorsque les premiers mouvements à quartz bon marché en provenance d’Extrême-Orient arrivent sur le marché, la pression au niveau des prix continue de s’accentuer et les débouchés régressent. Mais les horlogers de Gütenbach répliquent à l’offensive d’Extrême-Orient et développent en 1981 un nouveau mouvement d’un prix modique. Quelque 40 millions d’exemplaires du Calibre 3305, qui entre en production en 1982, seront vendus! En 1983, Klaus Eble, le gendre de Willy Hanhart, qui a rejoint la société en 1966, reprend les rênes de l’entreprise. Avec la redécouverte de l’artisanat horloger mécanique traditionnel, Hanhart reprend conscience, dans les années 90, de sa propre oeuvre de pionnier couronnée de succès et présente des répliques fidèle jusque dans les moindres détails des légendaires mono-poussoirs et chronographes d’aviateur Hanhart de 1939. Ces modèles qui représentent un pan de l’histoire provoquent l’enthousiasme chez les collectionneurs et amateurs de montres de précision de prestige.

Mais l’entreprise se veut aussi pionnière du présent et lance, en 2004, le modèle «Dornier by Hanhart». Son initiateur est Irén Dornier, le petit-fils du célèbre constructeur d’aéronefs Claude Dornier. Il fait concevoir et fabriquer à Gütenbach un chronographe dédié au légendaire hydravion Do-X et l’accompagne lors d’un voyage d’un genre tout particulier: Irén Dornier fait en effet le tour du monde dans un hydravion historique avec le chronographe Hanhart au poignet.

Concentration sur le coeur de métier
Pour le positionnement et la commercialisation à l’échelle internationale des chronographes a lieu, le 1er juillet 2008 – soit exactement 126 ans après le lancement réussi de l’entreprise Hanhart – la fondation de la société Hanhart AG en Suisse. Son siège se trouve au numéro 17 de la Hauptstrasse à Diessenhofen, à quelques pas seulement de cette maison dans laquelle Johann A. Hanhart a inauguré son magasin de montres en 1882.
Au 1er octobre 2010, Thomas Morf a repris la direction de Hanhart. «Avec l’histoire fascinante et limpide de la marque, sa grande compétence technique ainsi que l’orientation systématique sur les montres-instruments, Hanhart est un bijou parmi les fabricants de montres et peut se prévaloir d’un grand potentiel à l’échelle internationale», dit-il pour expliquer son engagement en faveur de la marque de montres helvético-allemande dont il détient une participation financière. Du fait de l’extension de sa participation à Hanhart Group AG, Gaydoul Group AG, Suisse, devient aussi actionnaire majoritaire. Aujourd’hui, Hanhart propose les collections Pioneer, Primus et ClassicTimer. Par leur dessin et leur technique, les modèles de la collection Pioneer s’inscrivent dans le droit fil de la longue tradition et des légendaires chronographes de la maison Hanhart. Ainsi possèdent-ils, notamment, le très caractéristique poussoir de remise à zéro rouge, le mode d’affichage «bicompaxe » typique ainsi que l’agencement asymétrique des poussoirs, qui est une constante depuis la création de Hanhart. Comme toutes les montres Hanhart, ils se distinguent par une fonctionnalité parfaite et une lisibilité optimale.

En étroite coopération avec les ateliers de Gütenbach et des équipementiers ultra-spécialisés du secteur de l’horlogerie suisse, une nouvelle collection de chronographes mécaniques à la philosophie progressive a été conçue sous la désignation «Primus» en 2009. Cette associe des gènes historiques à une technique ultramoderne et à un design progressif. Les modèles Pilot, Racer et Diver reposent sur la compétence intrinsèque de la marque: des montresinstruments ultra-précises, extrêmement fiables et robustes, destinées à être utilisées dans les airs, sur la terre et sur l’eau.

Aujourd’hui encore, les chronomètres mécaniques sophistiqués fabriqués sous le nom ClassicTimer en de nombreuses étapes de travail dans la manufacture de Gütenbach constituent un segment de produits important de la marque. Jadis, ils furent utilisés lors de toutes les courses automobiles importantes et sont aujourd’hui notamment très appréciés des pilotes de voitures de collection ambitieux.
La poursuite de l’extension sur les marchés domestiques que sont l’Allemagne et la Suisse ainsi que sur d’importants marchés d’exportation est appelée à prendre une grande signification au cours des prochaines années. Aujourd’hui déjà, aussi bien les modèles de montres-bracelets que les chronomètres mécaniques de la collection ClassicTimer sont disponibles dans de nombreux pays auprès de distributeurs spécialisés triés sur le volet.

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