[Critique DVD] Le cochon de Gaza

Par Gicquel

Une bande annonce rigolote, un bouche à oreille allant en ce sens, je pensais voir un film drôle, sur un sujet grave. Mais c’est le contraire, le film est grave, le sujet plutôt drôle, et le résultat mitige mon sentiment.

Je ne sais vraiment pas ce que ce film veut dire réellement , au-delà du message de paix qu’il évoque en parlant de tout autre chose ; soit un pêcheur de Gaza , pauvre et démuni, qui ne ramène jamais rien dans ses filets. Le jour où la chose se produit, c’est le diable en personne qui frappe à sa porte. Un cochon rumine entre deux sardines !

Sa religion lui interdit le commerce, et la consommation de la dite bête. Qui ne peut poser les pieds sur le sol palestinien, encore moins chez le voisin Israélien. Que faire ?

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Les solutions ont beau se bousculer chez notre pêcheur désemparé, aucune ne donne satisfaction. Il lui est de plus en plus difficile de cacher l’intrus à son épouse, à ses amis et aux militaires qui barrent les accès à la colonie juive. C’est pourtant là que son problème va peut-être se résoudre, au risque de passer pour un traître.

L’histoire ainsi racontée flirte effectivement avec une comédie à part entière, mais personnellement, j’ai rarement souri aux déboires du pauvre héros. Les situations cocasses tournent à vide, et seule son épouse Baya Belal, ( la Maika de «  Incendies » )  tout en retenue , possède de savoureuses répliques .

Deux excellents interprètes un peu perdus dans cette (mauvaise) farce

Je n’ai par contre jamais lâché des yeux Sasson Gabai , sur qui tout repose et qui assume son personnage double face, avec une constance remarquable. Quel que soit le tempo, notre pêcheur adopte le ton juste d’une histoire pourtant beaucoup trop balbutiante. Entre le drame et l’humour, la réalisation de Sylvain Estibal, ne sait jamais sur  quel pied danser. On devine l’esprit de «  La fanfare » où Gabai faisait déjà merveille, mais seules, les intentions ici demeurent.

Le trait est  appuyé (lourdingue, la métaphore entre la situation israélo-palestienne et la série brésilienne ….) et les personnages beaucoup trop caricaturaux. La farce des débuts est devenue une  fanfaronnade.

 LE MAKING OF

20 mn

C’est l’histoire d’un cochon tombé à l’eau, et le making of nous en prouve la véracité. Mais cette fois, ce n’était pas prévu. Il s’agit du tournage des dernières séquences du film à Malte, où le propriétaire de la bête explique comment il agit avec. On le voit ensuite hors champ, diriger le cochon.

Plusieurs séquences de tournage sont ensuite proposées, avec en prime une réunion de crise à laquelle on ne comprend pas grand-chose. Et quand il pleut on se ramasse pour chanter et danser

La seconde partie se passe en studio à Cologne. Rien de bien transcendant dans la retranscription de ce tournage. «  C’est un film français tourné en arabe en Allemagne », dit Lotfi Abdelli  dans le rôle du jeune policier. Il est d’origine … tunisienne !