Les Pyrénées inquiets face au projet de ligne THT

Publié le 07 mars 2008 par Gaellef
A l'occasion du XX sommet franco-espagnol, les gouvernements des deux pays sont parvenus à un accord sur le projet de ligne à très haute tension transpyrénéenne.
José Luis Zapatero, chef du gouvernement espagnol, et Nicolas Sarkozy ont annoncé le 11 janvier 2008, le calendrier des étapes devant mener à la concrétisation du projet commun: l'interconnexion énergétique des deux pays via une ligne très haute tension (THT), soit plus de 400 000 voltes, à travers les Pyrénées. L'Espagne doit en effet améliorer son réseau énergétique pour répondre à une demande en hausse de 3% chaque année: avec 90 MW de disponibilité maximum et une demande actuelle de plus de 860Mw, elle arrive à une quasi-saturation. L'enjeu n'est pas uniquement économique ou national, il s'agit également de contribuer au désenclavement du pays et à une plus grande insertion européenne. Ce projet s'inscrit donc dans la même logique que celui de l'autoroute ou du TGV reliant Perpignan à Barcelone qui devraient voir le jour en 2012.
La première étape, celle de la mise en place d'une coentreprise dans laquelle les réseaux de transporteurs espagnols et français détiendront 50% du capital, devrait être finalisée d'ici juin 2008. Cette société sera en charge de la conception des études et plans de réalisation ainsi que du financement du projet. Elle devra donc inscrire la ligne THT dans un perspective technique, économique et environnementale et ainsi répondre aux craintes d'une vive opposition des élus français installés dans les Pyrénées.
Polémiques et Résistances La polémique fait rage depuis vingt ans dans les Pyrénées Orientales (66) et cette décision renforce les craintes  des élus locaux. 120 d'entre eux se sont réunis au sein de l'association Sydeco THT66 dont le président, Jean Claude Peralba, organise de multiples réunions dans les villages potentiellement concernés par le tracé de la nouvelle ligne.  L'association milite pour le renforcement des lignes déjà existantes et, le cas échéant, pour l'enfouissement de la ligne THT. Sur ce dernier point, leurs revendications trouvent un écho auprès de l'italien Mario Monti, coordinateur de l'interconnexion franco-espagnole. Cet ancien commissaire européen à la concurrence a été chargé d'organiser les rencontres entre les gouvernements des deux pays a dit souhaiter "l'enfouissement maximum" de la ligne et cherche à rassurer les délégations françaises et espagnoles qui ont manifesté conjointement, samedi 1 mars, à Perpignan. Ecoute et compromis pourraient être les mots d'ordre pour éviter de court-circuiter le projet...
Gaëlle F