Giorgio de Chirico à Paris

Publié le 06 février 2012 par Cardigan @onlyapartmentsF

Jusqu’en juillet 2012 sera exposée l’œuvre du peintre italien Giorgio de Chirico au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. L’exposition est centrée sur la donation que fit Isabel de Chirico, veuve du peintre, à la ville de Paris et fait partie de la reconnaissance que la ville fait à l’artiste.

Cette exposition est une des plus grandes rétrospectives sur l’œuvre de Chirico et est organisée par thèmes et par styles pour mettre en valeur son extraordinaire travail. Elle est organisée autour de 30 peintures, 20 dessins et 11 sculptures qui représentent les principales étapes du peintre. Parmi elles se trouve une série d’autoportraits qui incluent des portraits d’Isabel et un nu d’elle. De plus il y a des natures mortes et des chevaux dans la mer.

Giorgio de Chirico naquit à Volos, en Grèce en 1888. Fils de parents italiens, il étudia à Athènes et ensuite déménagea en Allemagne pour étudier à l’Académie d’Art de Munich, où il s’imprégna de la philosophie de Nietzsche, Schopenhauer et d’autres qui élevaient les drapeaux de la pensée métaphysique. A son retour en Italie, en 1909, il commença à réaliser ses premiers travaux de peinture métaphysique, une exposition de ces derniers est L’énigme d’un après-midi d’automne.

Son regard métaphysique sur l’esthétique l’amena à être fasciné par Turin et son architecture. Il s’installe pour vivre à Paris et s’enrôle dans l’armée, en 1915, durant la Première Guerre Mondiale. Toute la période qui précède cette étape dans l’armée et la guerre, son travail fut nettement métaphysique, créant le courant de l’école métaphysique. Les peintures sont remarquables par l’utilisation des couleurs et la thématique sombre, provocant une sensation accablante qui va dominer son imaginaire.

Après la guerre il y a un changement et commencent à apparaitre les mannequins, les paysages urbains, les objets, dans une intéressante séquence de démembrement des objets. Les couleurs vont être fortement influencées par son esprit méditerranéen.

Beaucoup d’intellectuels et de surréalistes vantèrent l’œuvre de Chirico, un d’eux fut Guillaume Apollinaire qui le mit en contact avec les surréalistes, causant un grand trouble qui influença définitivement Yves Tanguy, Marx Ernst, René Magritte et Salvador Dali.

Si Chirico abandonna précocement le style métaphysique pour se joindre à d’autres courants, parmi eux le réalisme, il continue à être reconnu par la critique comme peintre métaphysique. En 1911, fortement influencé par la lumière que projette la ville de Paris, il commence à réaliser des œuvres basées sur des représentations des espaces urbains où vont prédominer ses perceptions sur les dessins architectoniques. A ce nouveau regard esthétique il faut ajouter les représentations intemporelles, sans contexte et les juxtapositions d’œuvres sur des œuvres, propres au surréalisme.

De Chirico est un avant-gardiste dans la peinture, qui de plus introduit le concept de l’imperfection comme partie de l’œuvre et de toute action humaine. En 1925 il publia le roman Hedbdómero, le Métaphysicien.

Pour plus d’information http://www.mam.paris.fr/fr/expositions/presentation-du-legs-isabella-pakszwer-de-chirico

Nancy Guzman