Grey's Anatomy [8x 13]

Publié le 06 février 2012 par Lulla

If/Then // 9 710 000 tlsp.

 

   Le concept du "What If?" n'est pas nouveau et la plupart des séries qui s'y sont essayées ne se sont pas ratées, sans doute car dans l'idée même, il y a quelque chose de suffisamment rafraichissant et sans conséquences pour qu'on puisse se laisser porter facilement. Mais, bien souvent, ces épisodes interviennent plus pour casser la routine et passer le temps que pour véritablement apporter quelque chose et éclairer la situation actuelle. Celui de Grey's Anatomy surpasse les autres car il intervient à un moment important pour l'héroïne, son questionnement est parfaitement légitime au regard de son évolution et il refléte ainsi à merveille l'évolution même du show. Alors, que se serait-il passé si Ellis Grey n'avait pas souffert de la maladie d'Alzheimer, l'obligeant à quitter ses fonctions au Seattle Grace ? 

   Pour commencer, Meredith aurait été une femme... différente. Pas nécessairement plus heureuse puisqu'elle tombe dans les bras d'Alex, le genre de malédiction qu'on ne souhaite à personne, mais elle porte quand même des pulls roses, quoi ! Sa mère l'étouffe, bien sûr, elle l'empêche de grandir par elle-même en lui imposant ses choix et elle dirige l'hôpital de la même manière qu'elle élève sa fille, avec autorité et égoïsme, mais l'incompréhension entre elles et la souffrance semblent être moins fortes grâce à Richard, qui est là pour veiller sur elles deux. Ce que l'épisode va petit à petit faire passer comme message, sans surprise, certes, mais subtilement malgré tout, c'est que le destin est inéluctable : Meredith était faite pour tomber sur un Derek éméché un soir dans un bar, leur histoire ne pouvait qu'exister, Addison ne pouvait que tromper Derek avec Mark, et Mark ne pouvait que "sauver" Little Grey, malgré les tentatives de Jackson, Callie ne pouvait que se tourner vers les femmes, enfin vers une femme... Et tout cela est parfaitement logique. Pensez par exemple à l'influence d'Ellis sur Bailey, incapable de se faire confiance, qui a forcément des répercussions sur ses élèves et notamment sur George, qui a raté ses examens et qui est parti car elle n'a pas su ou cherché à l'aider. C'était d'ailleurs primordial de ne pas rayer purement et simplement Burke, George et Izzie de l'équation. On aurait bien aimé revoir T.R. Knight pour l'occasion d'ailleurs... Bref, qu'on le veuille ou non, on ne peut échapper aux évidences. Tôt ou tard, notre destin nous rattrape. Il est écrit. Tout est écrit. 

   L'intérêt d'un tel épisode, d'un point de vue divertissant, c'est de multiplier les clins d'oeil, les réfèrences... C'est ce qui nous fait le vivre à fond ! Nous les fans, les fidèles parmi les fidèles, en tous cas. Les scénaristes se sont donc éclatés, que ce soit dans les situations -Alex qui trompe Meredith avec... April !!!!- dans les dialogues -le "Oh, Just Shoot Me Now" de Percy, dans la réalisation et la playlist -certaines chansons sont reprises du pilote, dont le fameux Into The Fire de Thirteen Senses, ainsi que certaines scènes- et dans l'apparence des acteurs, la palme revenant bien entendu à la sublime coupe de cheveux de Cristina ! C'était l'occasion aussi pour certains acteurs de jouer dans un registre un peu différent.

 

// Bilan // Contrairement à la parenthèse musicale de la saison dernière qui n'était pas une franche réussite -c'est peu de le dire- cet épisode spécial de Grey's Anatomy dans un univers alternatif tenait vraiment la route de bout en bout, tantôt fun tantôt émouvant, et il aurait même mérité d'être en deux parties, histoire de creuser davantage les histoires de chacun même si le focus principal était évidemment Meredith. Un bel exercice de style en somme !