Rodolphe Challet à Beauvoir-sur-Niort

Publié le 07 mars 2008 par Philippe Thomas

Quelque chose se passe dans le canton de Beauvoir-sur-Niort. C’est la rencontre heureuse d’un homme avec un territoire et sa population. A la suite des circonstances que l’on sait, Rodolphe Challet est parti pour le PS à la conquête de ce canton rural aux portes de Niort. « Sur Niort ! », insistent en rigolant les autochtones. Mais Rodolphe, fort de son expérience d’adjoint à la mairie de Niort, a vite appris, vite compris la situation et les enjeux du canton. Le zigue est un bosseur qui sait écouter les gens, qui sait aussi envisager des solutions réalistes aux problèmes. Du coup, un vrai courant de sympathie s’est installé entre lui et la population, la forte fréquentation de son blog et de ses réunions en sont autant d’indices.

 Pour observer le phénomène, je suis allé ce jeudi soir au Cormenier à sa dernière réunion de campagne. Une soixantaine de personnes, citoyens, élus locaux ou anciens élus s’entassaient dans une ancienne salle de classe. Parmi elles, Jean-Claude Aubineau, le conseiller sortant (de l’actuelle majorité départementale UMP et divers droite) et candidat à sa succession. C’est devenu un genre suffisamment rare pour être signalé, le débat contradictoire. Il fut là courtois et révélateur. Le sortant est d’emblée apparu sur la défensive. Après le panorama du canton brossé par Rodolphe, J-C Aubineau a très vite levé le doigt comme un élève pris en faute et pressé de s’expliquer. Et même s’il essayait de prendre le ton de « celui qui sait et qui explique les choses », l’ennui pour lui c’est qu’il peinait à aligner des arguments convaincants. Par exemple sur le déficit du canton en équipements sportifs, sur la situation de l’emploi alors que beaucoup de ménages à revenus modestes font  chaque jour des kms en voiture pour aller travailler, sur la solidarité avec les personnes âgées…

A ses côtés, sa jeune suppléante souriait d’un petit air crispé, lui soufflait parfois quelques mots (j’étais juste derrière eux ! ). Un peu à court, J-C Aubineau lâcha soudain « Renseignez-vous sur les taux du chômage sur le canton et sur le Niortais ! » « Que voulez-vous dire ? rétorqua Rodolphe du tac au tac. « Vous vous êtes renseigné, vous, de l’incidence du prix du carburant sur les ménages ? ».

Une dame intervint pour signaler l’absence de point d’informations pour la jeunesse. Un jeune homme s’inquièta des personnes âgées, de leur maintien à domicile, de la difficulté à trouver des places dans les maisons de retraite. Le conseiller sortant crut bon alors de signaler que le département est situé au 7ème rang national pour le nombre de lits en maisons de retraite. « C’est tout à fait exact. Mais la répartition fait apparaître un déficit sur le sud Deux-Sèvres et en particulier dans notre canton », précisa avec douceur Rodolphe. Tout penaud, l’élève Aubineau se tassa sur son siège et ne pipa plus mot.

L’exercice fut donc assez significatif. « La justice sociale devrait être au cœur du métier de conseiller général », insista Rodolphe avant de se poser en partenaire de tous les maires du canton et d’exposer sa méthode participative. En peu de temps, il aura déjà réussi le tour de force de se poser comme interlocuteur respecté de bien des élus, anciens élus et responsables associatifs. Et si tout le monde au PS le soutient (un tel consensus sur une candidature devient rare au PS, ces temps-ci…), ses appuis vont désormais bien au-delà. Bref, c’est un gars sérieux qui mérite de gagner et que le canton mérite bien. En tout cas, moi je parie qu’il va gagner !