[Critique] LA DAME EN NOIR (The woman in black) de James Watkins

Par Celine_diane

[AVANT-PREMIERE]
Pour négocier le virage un peu rude de l’après Harry Potter, Daniel Radcliffe n’a pas choisi un genre radicalement opposé à celui qu’il côtoyait sur le plateau de l’une des sagas les plus rentables du cinéma : il y a l’atmosphère sinistre des lieux anglais, une poignée d’enfants menacés, un monstre à combattre. Autre point commun : il s’agit également de l'adaptation d’un roman, The Woman in Black de Susan Hill. L’action, située au 19ème siècle dans un village paumé au fond de la campagne anglaise, voit Arthur Kipps, jeune notaire, endeuillé et londonien, contraint d’aller régler la succession d’une défunte dans une maison hantée. Ambiance lugubre et fantômes derrière les portes sont au programme de La Dame en noir, sorte de croisement raté entre trip gothique et yurei eiga (film de fantômes japonais). Hélas, James Watkins, que l’on avait trouvé plus inspiré avec Eden Lake, déçoit.
Que ce soit son spectre vengeur et en colère (désincarné), son personnage principal (fade), ou son intrigue (ridicule brindille) : il échoue à mettre en place une mécanique maligne et angoissante. Multipliant les jump scare (ces ombres soudaines, portes qui claquent subitement, et autres réjouissances), Watkins laisse apparaître un sérieux manque d’imagination, et peine à introduire, dans un univers pourtant propice à cela, folie mélancolique, richesse émotionnelle, et complexité psychologique. A la place, il suit des chemins balisés, et hautement ennuyeux : les ficelles y sont grossières, les frissons de pacotille. Quant au jeu de Radcliffe, il est aussi terne que le teint blafard des fantômes du récit. On zappe.

Sortie : le 14 mars 2012.