BELGIQUE - Islamophobie - La contradiction s'invite à l'ULB...

Publié le 12 février 2012 par Pierrepiccinin

Belgique - Islamophobie - La contradiction s'invite à l'ULB...

Le mardi 7 février, à l’Université Libre de Bruxelles, devait se tenir un « débat » (non contradictoire…), sur le thème de l’extrême droite. L’Université invitait Caroline Fourest, laïcarde de profession, intellectuelle-people française qui a construit sa carrière médiatique sur le terreau de la stigmatisation des religions chrétiennes et musulmane. A l'initiative de Souhail Chichah, assistant à l'ULB, la séance fut interrompue par une cinquantaine d’opposants, d’étudiants, de membres du personnel scientifique et de citoyens, de militants d’associations estudiantines de gauche et d’organisations libertaires, bien décidés à dénoncer la géométrie variable du « débat » à l’ULB et les propos à la limite de l’islamophobie que l’invitée du jour avait tenus à maintes reprises déjà. Face aux indignations convenues et aux effets de manche cicéronesques, pour le moins outranciers et déplacés, de la bien-pensance conformiste et politiquement correcte des médias et des vieilles barbes carriéristes, une autre vision des faits, très à contre-courant et probablement sujette à faire grincer quelques dents…

[Auparavant, pour rappel*, les événements du 20 septembre 2010 : centré sur la personne de l’humoriste français Dieudonné et sur la question du conflit israélo-palestinien, un débat avait finalement pu avoir lieu à l’ULB, après bien des péripéties et avoir, dans un premier temps, été interdit par les autorités académiques, d’abord pour « raisons techniques », ensuite parce la contradiction n’était pas assez représentées par les intervenants invités. Le débat fut interrompu et la salle évacuée, du fait du chahut organisé par des associations juives dont les militants avaient investi l’auditorium. Plusieurs d’entre eux étaient armés et ont physiquement menacé les orateurs. Les médias qui dénoncent aujourd’hui, dans le cadre de la conférence de Caroline Fourest, l’action de prétendus « islamistes intégristes » s’étaient fort peu émus de l’événement, à l’époque, et montrés fort discrets... Sans commentaire.]

Ce mardi, un « débat » consensuel se tenait à l’Université libre de Bruxelles (ULB). Il opposait Caroline Fourest, grande pourfendeuse de soutane et de burqa, auteur d’un film sur Marine Le Pen, la présidente du Front national français, à… À personne.

On chercha en effet le contradicteur. En vain.

Ce pouvait donc être haro sur le baudet…

Le « modérateur » ? L’éternel Guy Haarscher : « nous sommes à l’ULB et il n’est pas possible de laisser la parole à l’extrême-droite ; ici, nous débattons entre démocrates ».

Pour peu aimables que soient leurs idées (il ne s’agit là que de mon humble point de vue), à en croire le philosophe si politiquement correct et tant prisé des milieux bienpensants, le FN et ses 17% d’électeurs ne participeraient pas au débat démocratique de la République française et n’auraient pas voix au chapitre, donc (ce n’est apparemment pas l’avis de Radio-France, qui recevait, le dimanche précédent, Louis Aliot, le vice-président du FN et conseiller régional du Languedoc-Roussillon).

Tous des fachos ! Présomption d’innocence, quand tu nous tiens…

On se souviendra cependant de plusieurs débats, sur la question israélo-palestinienne, entre autres, reportés sine die (on ne dit pas « censurés », à l’ULB ; tout est question de vocabulaire), parce que le plateau était « déséquilibré », car les organisateurs n’avaient pas pu produire de représentant du point de vue opposé, tous les invités s’étant désistés…

Au programme, aussi, ce mardi, du bouffage de curé à tour de bras (d’imam également), cautionné par les petits rires convenus d’un public en grande partie acquis.

Qu’on est bien entre soi, quand on partage les mêmes stéréotypes…

La vieille rombière ulbiste, cette grabataire de la pensée unique (euh... libre; pardon pour le lapsus), devenue complètement schizophrène, allait une fois de plus se gargariser des grands principes du Libre Examen, tout en se gardant bien de les mettre en pratique.

La soirée avait bien commencé, en douceur, tranquille, par le charabia inaudible de l’Amphitryon de l’heure, une certaine Emmanuelle Danblon, la honte de son pauvre père, Paul.

S’en suivit le petit film, attentat de l’invitée du jour, qui n'allait rien nous apprendre que de déjà su et maintes fois rabâché (et toujours sans contradicteur) : sur une musique stressante et inquiétante (nullement subjective et pas du tout conditionnante - lol), Marine Le Pen avançait au milieu d’une foule de ses partisans…

C’est alors que se produisit l’inespéré : la contradiction, écartée de la scène, s’est invitée à l’ULB.

Un groupe d’étudiants et de citoyens s’est imposé dans cette parodie de débat, au cri de « burqa bla bla ». Ils firent tant et si bien que le pseudo-débat s’acheva illico et que « l’intellectuelle faussaire » dut se retirer, escortée des honorables représentants du corps académique.

Un régal, pour ceux qu’insupportent ces grand-messes laïco-maçonniques ulbistes, si réconfortantes et rassurantes pour les « frères » !

Qui donc disait qu’il n’y avait plus de jeunesse ?

Présent, le Secrétaire perpétuel de l’Académie royale, le noble Sieur Hervé Hasquin, tel Mohamed face à la montagne, dit alors la seule intelligente chose de la mémorable soirée. Se dressant de la haute taille et de l’impressionnante carrure qu’on lui connaît, ne lâcha-t-il pas un autoritaire : « c’est pénible, intellectuellement ! ».

On aurait pu en rester là, en somme, lorsque le Haarscher, grand riposteur du tac au tac, assena aux « trublions » : « j’ai toujours su que vous aviez une burqa dans la tête ; c’est de la censure ! ».

Suivi du Recteur Didier Viviers, venu en renfort et qui, monté au créneau, lança un bien senti « attention : nous savons qui sont les responsables ! ». Et d’ajouter : « vous empêchez le débat ! ».

Auquel répondit une voix anonyme dans le public : « mais où est le débat contradictoire, monsieur ? ».

Ce à quoi le vénérable barbu rétorqua, édifiant : « nous ne sommes pas obligés d’organiser un débat contradictoire en toute occasion ! ».

Tout était dit.

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*Pour rappel :

- Censure, pressions ou usure? Qu'est-il en train d'arriver à l'Université Libre de Bruxelles?

- La liberté d'expression menacée de mort

La vidéo réalisée le 7 février :

- Sabotage du débat de Caroline Fourest à l'ULB

Lire aussi l'excellente analyse d'Abdellah BOUDAMI :

- Quelques considérations élémentaires à propos du chahutage de Caroline Fourest à l'ULB

Et quelques exemples de ces réactions précipitées et absurdes, parmi les plus insupportables, quasiment unanimes, qui donnent des gages, en criant "exclusion" et "refus du dialogue", et attribuent l'événement à un "groupuscule islamiste intégriste" (grotesque !) : 

- Eddy CAEKELBERGHS et ses invités, Face à l'info, RTBF1-Radio, 10 février 2012 (écouter à .1348)

Communiqué de l'Union des Anciens Étudiants de l'ULB : "Ce 7 février, l'ULB a été dénaturée et menacée par des assasins de la démocratie !"

Marc UYTTENDAELE, Excusez-nous, Madame Fourest, La Libre Belgique, 9 février 2012

Pour une mise en contexte :

- Serge HALIMI, Burqa-bla-bla, Le Monde diplomatique, avril 2010

- Pascal BONIFACE dénonce les intellectuels faussaires (à propos de Caroline Fourest)

  

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