Top14 : Lionel Nallet en juge de paix au Racing-Métro.

Publié le 12 février 2012 par Lben

Chronique du lundi 13 février 2012.

Le Racing-Métro 92 est dans la tourmente. Aussi bien par le vote de défiance voté par les joueurs envers Pierre Berbizier et son staff que par le manque de connaissance et d’expérience de son président. Heureusement, Lionel Nallet est de retour…

Lorenzetti ne sait plus à quel sein se vouer :

La structure bâtit par Jacky Lorenzetti reposait sur 2 têtes : la sienne pour l’économique et celle de Pierre Berbizier pour la partie sportive. Elle fonctionnait très bien jusqu’il y a peu,  grâce à la puissance financière du président et le savoir-faire de l’ancien entraîneur de l’équipe de France. Mais la situation s’est compliquée récemment, d’abord pour des raisons économiques : le niveau budgetaire moyen des clubs continue de croître sensiblement ( inflation systématiques des salaires proposés en année Coupe du Monde ) alors que les sources de revenus du Racing Métro 92 sont arrivées à un plafond. Celui-ci est temporaire, le projet de l’Arena de Nanterre doit permettre de créer de nouvelles ressources, mais ne permet pas, actuellement, au club de vivre confortablement, sans être uniquement dépendant des investissements effectués directement par le président.

Même les plus grandes fortunes ont leurs propres limites et le président du RM92 est aussi un gestionnaire attentif et prudent. Même amoureux du rugby, il a certainement noté que le retour sur investissement n’est pas exactement à la hauteur de ses attentes. Le titre de champion de France 2011, ou, au moins, une place en finale, aurait peut-être encouragé le président à dépenser plus et à viser encore d’autres joueurs à très haut profil, permettant de laisser partir les mécontents et de les remplacer par, au moins, des joueurs du même niveau. Et ce jusqu’à l’arrivée de l’Arena et des ressources associées. Le problème c’est que la dynamique vertueuse a du plomb dans l’aile et que les mauvais résultats sportifs mettent en danger un équilibre économique toujours fragile.

Jacki Lorenzetti doit maintenant choisir entre une équipe ou un manager. Dans les 2 cas, il perdra quelque chose, l’important est de savoir ce qui mettra le moins en danger la pérénité du club à long terme. Un long terme économique et sportif qui passe d’abord et surtout par un court terme purement sportif. Pour le moment, le RM92 est en course pour une place dans les 6 premiers et une qualification en HCup, importante pour la progression de l’équipe et l’économie du club. Mais, en l’état, il n’est pas possible d’envisager que ce groupe, managé par Pierre Berbizier, soit capable d’assurer un niveau de performance satisfaisant. Il n’y a qu’à voir le résultat ramené de Clermont pour le comprendre. Alors que faire ?

Lionel Nallet va peser dans la balance :

Le seul à pouvoir contrebalancer la voix de Berbizier est sûrement l’ancien capitaine de l’équipe de France, Lionel Nallet. Sa parole aura certainement une importance quasi-décisive dans les décisions que doit prendre Jacky Lorenzetti. Pierre Berbizier ne renoncera jamais de son plein gré, et il faudra quand même un minimum d’une vingtaine de joueurs par match pour finir la saison. Même en excluant des supposés leaders, lesquels d’ailleurs ? Hernandez ? Chavancy ? Steyn ? Durand ?… et en recomposant une équipe d’hommes sur lesquels Pierre Berbizier croit pouvoir compter, il y a quand même eu 32 votant contre le manager, il parait difficile d’imaginer que le Racing-Métro puisse se qualifier en HCup en l’état. Il reste 9 matchs à jouer et il n’est pas possible d’imaginer qu’une équipe sans âme puisse arracher une qualification qu’il faudra prendre au Stade Français et, pourquoi pas, Agen ( opposition directe avec ces équipes lors des 2 dernières journées de la saison ).

Le seul à croire que la situation peut s’arranger est Jacky Lorenzetti. C’est dire son manque de connaissance du sujet. Il existe une dimension affective dans la vie d’une équipe de rugby qui ne permet pas d’être à un tel niveau de différence et de méfiance, tout en assurant les performances sportives. Une équipe de rugby est une entreprise un peu particulière qui est, notamment, très fragile sur sa dimension émotionnelle. Et là, le lien qui doit être fort entre l’entraîneur et les joueurs est brisé. A Jacky Lorenzetti de sauver maintenant, ce qu’il veut bien sauver : soit son amitié avec Pierre Berbizier, soit un minimum de résultats sportifs pour la fin de la saison. Sans vouloir dramatiser plus que de raison, le RM92 n’a que 13 points d’avance, et un match en plus, sur le dernier, Lyon, chez qui il se déplace le week-end prochain. Ce qui représente tout juste un peu plus de 3 victoires. Si l’équipe décide, inconsciemment bien sûr, de se saborder, tout devient malheureusement possible. Alors la décision que doit prendre, aujourd’hui ou demain, le président sera lourde d’incidences.

Le timing ne peut pas être meilleur avec le retour de Lionel Nallet qui va rencontrer le président. La parole du joueur aura obligatoirement une influence forte. L’importance du joueur qui est censé rester au club pour 2 nouvelles saisons, son calme et sa pondération ne peuvent pas laisser totalement insensible le président. Si l’ancien Berjallien tient un discours sobre et plutôt conciliateur, il confirmera Jacky Lorenzetti dans sa volonté de laisser l’ensemble des responsabilités sportives à Pierre Berbizier. Si, par contre, le discours tenu est plus virulent et insiste sur la rupture joueur / entraîneur et l’impossibilité de fonctionner dans un cadre devenu contre-productif, le président du Racing-Métro sera certainement ébranlé dans ses convictions. De là à donner immédiatement raison aux joueurs ? Jacky Lorenzetti ne semble pas aimer qu’on lui impose ses choix. Mais, attention, s’il croit que la situation peut tenir en l’état, il ne fera qu’accélérer la chute de cette équipe…

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