Un point sur les présidentielles en France

Publié le 13 février 2012 par Vindex @BloggActualite

Bonjour
Petit point sur les dernières nouvelles à propos des présidentielles de 2012. Depuis nos derniers articles sur les élections, il s'est passé des choses que nous allons essayer de décrypter.
Tout d'abord, il y a eu l'annonce de l'abandon de Jean-Pierre Chevènement, candidat du Mouvement Républicain et Citoyen. Ayant voulu "faire bouger les lignes", le Ché avait lancé une campagne contre toute attente, dénonçant le programme socialiste, notamment sur l'Union Européenne. Cette candidature, alors que Nicolas Dupont-Aignan était déjà présent sur le même créneau politique (à savoir souverainiste, républicain, gaulliste) depuis plusieurs mois, faisait l'effet d'un véritable retour après l'absence de 2007.
Mais le 1er février, Jean Pierre Chevènement, alors que sa candidature était tout à fait sérieuse, a annoncé son abandon. Il parle sur son blog de "candidature pédagogique" pour mettre la gauche face à ses responsabilités et rendre compte des enjeux d'avenir en s'adressant à tous les citoyens. A la fin de sa courte déclaration, il affirme qu'il prendra position pour un candidat en temps voulu et qu'il fera encore entendre sa voix.
Est-ce que cet abandon est une surprise ? Si certains pensent que le Ché a craqué suite aux pressions et aux affaires autour de son logement à Paris, nous pensons que ce n'est pas le cas, et que Jean Pierre Chevènement n'a jamais voulu aller jusqu'au bout. Lui même le dit dans sa déclaration : "Ayant pu exercer, autant que je le pouvais, le rôle pédagogique que je m'étais assigné". Il avait donc mûrement réfléchis le but pédagogique de sa campagne. De même, la question des 500 signatures n'est pas crédible puisqu'aux dernières nouvelles, il en disposait d'environ 400. Il faut ajouter à cela sa proximité avec le PS, qui n'a jamais réellement cessé, malgré l'indépendance de son mouvement. Ainsi, sa candidature aurait servi de rabat pour le PS ? Peut-être en partie. Mais Emmanuel Ratier évoque lui une candidature ayant pour but d'obtenir au Sénat la futur commission de la défense, qui va être séparée de celle des affaires étrangères. Ce n'est qu'une hypothèse, mais l'avenir nous le dira. 
Ces derniers temps, la question des signatures a beaucoup fait couler d'encre également. D'abord par une petite surprise, celle de Jacques Cheminade, candidat pour Solidarité et Progrès. Déjà candidat en 1995, il a réussi à obtenir les 500 promesses de signatures selon ses dires. Ce candidat gaulliste de gauche sera très porté sur la politique économique, financière et bancaire. Il annonce un Glass Steagall Act pour séparer les banques d'investissement et de dépôt, ce que proposent déjà plus ou moins similairement Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, François Hollande et Jean-Luc Mélenchon. Il remet aussi en cause la loi de 1973 sur la création monétaire, ce que dénoncent déjà tous ces derniers. Le fait que Jacques Cheminade, candidat très peu médiatisé, ait ses signatures, rend verts de rage certains candidats ayant encore du mal à les réunir, comme Marine Le Pen, qui affirme ne pas avoir les 500 parrainages requis. Elle affirmait en avoir moins de 400. Il est probablement vrai que Marine Le Pen n'ait pas encore ses signatures. Mais celle-ci en a probablement plus de 400 selon Eric Zemmour. Elle en annonce moins pour deux raisons : parce qu'il faut en réalité plus de 500 promesses de signatures pour ce que les 500 signatures réelles soient effectives, et parce qu'elle met la pression sur les maires et l'opinion publique. Elle demande ainsi à instaurer l'anonymat des maires concernant les signatures, pour que ceux-ci hésitent moins à les donner. Les hommes politiques, devant cet évènement, réagissent tous plus ou moins de la même manière, garantissant que Marine Le Pen aurait finalement ses signatures. Et si tel n'était pas le cas ? Comment priver 15 à 20 pour cent des électeurs (selon les sondages) de leur candidat ? Est-ce réellement démocratique, alors même que d'autres candidats moins importants ont leurs signatures (comme Cheminade) ou sont sur le point de les obtenir (comme Nicolas Dupont-Aignan ou Carl Lang). Le seul de la classe politique à se démarquer face à Marine Le Pen fut François Bayrou, qui a sollicité la tenue d'une concertation entre partis politiques pour pouvoir aider Marine Le Pen à obtenir les signatures s'il s'avérait que cet obstacle était trop important pour elle. Cela semble être mal accueillis à droite comme à gauche, et on comprend pourquoi au vu des sondages, puisque sans Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy recollerait François Hollande à l'issue du premier tour. Xavier Bertrand comme Manuel Valls rejettent l'idée. Si éventuellement, une telle solution était appliquée, Marine Le Pen n'en deviendrait-elle pas redevable face au système UMPS qu'elle dénonce ? 
Les candidats ont jusqu'au 16 mars pour récolter les signatures, ce qui suppose que nous sommes quasiment à la fin de la phase de récolte de promesse des signatures. 
Enfin, ces derniers temps la candidatures de Nicolas Sarkozy, président sortant, semble se préciser. Elle est assez tardive, mais bien entendu évidente tant son charisme a été victorieux en 2007. Le problème est qu'il va maintenant être jugé sur des actes en plus et non plus uniquement sur des paroles, comme il y a 5 ans. L'annonciation de sa candidature est à notre sens très bien placée. Elle permet de recentrer les médias sur lui alors que ceux-ci s'éparpillaient dans des incidents de campagne et sur les signatures. Aussi son caractère "tardif" a peut-être été calculé. Cela aurait permis à Nicolas Sarkozy de profiter de ses apparitions en public en tant que président pour faire campagne de manière plus ou moins affichée. Les évènements de ces derniers mois, notamment sur l'économie et l'Europe, lui ont permis de s'afficher officiellement uniquement en président et de faire passer un discours "rassurant" et "réaliste" sans être "électoraliste", ce qui lui aurait sans doute été plus reproché s'il avait déjà été officiellement candidat. 
Sources : 
http://www.chevenement.fr/Declaration-de-Jean-Pierre-Chevenement_a1359.htmlhttp://www.atlantico.fr/decryptage/marine-pen-signatures-elections-presidentielles-ump-ps-loana-lorrain-saint-affrique-286175.htmlhttp://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lens/actualite/Secteur_Lens/2012/02/13/article_carl-lang-candidat-de-l-union-de-la-droi.shtmlhttp://lci.tf1.fr/politique/parrainages-bayrou-au-secours-de-marine-le-pen-6987311.htmlhttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/04/97001-20120204FILWWW00529-un-sondage-envisage-l-election-sans-le-pen.php
Vincent Decombe