La BCE tient le cap !

Publié le 08 mars 2008 par Raphael57



A rebours de ce que certains espéraient, jeudi 6 mars, le conseil de la BCE a décidé, à l'unanimité, de maintenir le niveau des taux d'intérêt en zone euro à 4 %. Ceci s'inscrit dans l'objectif unique revendiqué par la BCE qui est de donner toute priorité à la lutte contre l'inflation, comme précisé par le Traité de Maastricht. Jean-Claude Trichet, son président, l'a confirmé en ces termes : "les dernières informations nous ont confirmé l'existence de fortes pressions inflationnistes à court terme". 

En effet, la BCE redoute que l'envolée prix qui touchent directement le consommateur, entraîne la multiplication de revendications salariales (que l'on appelle effets de second tour). On entrerait alors dans une spirale inflationniste. Pour rappel, la BCE prévoit une hausse des prix de 2,9 % en 2008 quand son objectif est de la maintenir à un niveau égal ou inférieur à 2 %...
Aux Etat-Unis, la FED (équivalent de la banque centrale) a déjà baissé ses taux jusqu'à 3 % et semble vouloir les abaisser encore prochainement. Cela tient au fait que le mandat dont dispose la FED l'oblige à oeuvrer à la fois pour la croissance et à lutter contre l'inflation. Au vu de la récession qui se profile aux Etats-Unis, priorité a donc été donnée au premier des deux objectifs. Le problème posé alors par le décalage entre les politiques monétaires de part et d'autre de l'Atlantique est qu'il contribue à alimenter la hausse de l'euro face au billet vert. L'euro s'échangeait en effet 1,54 dollar vendredi 7 mars, les investisseurs préférant placer leur argent en Euro plutôt qu'en Dollar, puisque les taux sont plus élevés en Europe. 
Concernant le taux de change, j'avais expliqué dans un autre billet que cela a des conséquences positives et négatives. En général on retient surtout le problème de compétitivité qui en découle, puique les exportateurs sont défavorisés par une monnaie forte. Mais n'oublions pas qu'en absorbant une partie de la hausse des prix importés libellés en dollar comme le pétrole, l'euro fort a l'avantage de réduire l'inflation. D'ailleurs, notre voisin allemand semble très bien s'accomoder d'un euro fort et sa compétitivité est forte...