Ma liste de vœux (au Père Noël) pour 2012

Publié le 23 décembre 2011 par Tetue @tetue

Le tsunami japonais, la catastrophe nucléaire de Fukushima, les révolutions arabes, la chute de despotes, la mort d'Annie Girardot, de Jorge Semprún et Steve Jobs, le machisme gaulois ravivé par l'affaire DSK, la crise financière qui n'en finit pas, le mouvement des Indignés, l'incroyable tuerie d'Oslo... ainsi déferlât l'année sur nous, atteignant manifestement nos seuils de saturation respectifs puisque, autour de moi, les copains trollent à boulets rouges, des copines galèrent au rSa, tandis que d'autres, consommateurs aliénés, se plaignent de la « course aux cadeaux de Noël »... Et je vois, d'où je suis, trop d'argent se jeter par les fenêtres, trop de bureaucratie shadokienne et d'aveugle technocratie.

Si bien que c'est une issue de secours que je cherche en cette fin d'année, espérant un retour au monde libre, sans oublier de me réjouir simplement de quelques tendres personnes à chérir. Dans ma hotte, il y aura un excellent film allemand sur la constitution d'un régime autocratique, La Vague (Die Welle), pour nous souvenir que nous ne sommes jamais à l'abri ; et ce récit fabuleux d'une émancipation par la connaissance, La papesse Jeanne (Die Päpstin), qui invite à se réaliser envers et contre tout. Mais aussi cette marguerite vapeur que j'aime offrir aux amis et amies, en vœu de bonne santé, et quelques chaussettes Archiduchesse, juste parce que l'ergonomie de cette boutique en ligne est inlassablement exemplaire. En attendant, je m'amuse à faire ma lettre au Père Noël sur neeed.com, un nouveau site, sobre comme j'aime, lancé par les mêmes, de « whish-lists communautaires », qu'on s'étonne de découvrir réalisé en SPIP, sans que je sache s'il faut s'en réjouir, fatiguée que je suis de toute cette incessante, et parfois insensée, course en avant technologique, qui transforme même cet outil de publication militant en « framework » à tout faire...

Mon vœu pour 2012 est de retrouver le plaisir insouciant. De faire du Web, du SPIP, ou n'importe quoi d'autre. De bosser dans de meilleures conditions, à commencer par ne plus avoir à souffrir sur PC Windows, me débarrasser de cette souris débilitante qui nique le poignet et retrouver un clavier Mac afin de pouvoir écrire correctement, tant typographiquement qu'orthographiquement — c'est-à-dire avec des majuscules accentuées, des « Ç », des « Œ » et de vrais guillemets (voir cette note : Orthographe et accessibilité). J'ai besoin de renouer avec le texte, cet essentiel, le contenu, ce que l'on offre à l'autre. Tiens, pourquoi pas passer sur iPad, pour expérimenter le Web autrement, comme un calepin dans la poche ?

Il est temps que je me trouve un hébergement où installer mes projets, pour les reprendre en main et les ravigoter : OVH, Gandi ? Un truc simple, humainement interfacé, car cette année a renforcé mon allergie à la ligne de commande et autres geekeries. J'aimerais changer d'identité, retomber dans l'anonymat, fermer ce blog, laisser les péteux frimer de leur côté et du mien, retourner discrètement faire de la belle ouvrage, généreusement accessible, pour les autres.

Ou n'importe quoi d'autre, disais-je. Cuisiner. Écrire. Voire même dessiner. Sortir. Être la Gainsborough d'un homme à tête de chou. Rencontrer de nouvelles personnes. Retrouver le plaisir d'être ensemble. À propos, voici un mot que je ne peux plus entendre, même si je crains que cette nouvelle année, électorale, en abuse : « sécurité » — informatique ou parano sarkoziste, c'est du pareil au même. Laissez-nous vivre ! Libres.

En 2012, je réalise mes rêves. Je ne vous dis plus lesquels. Allez tous vous faire cramer les poils de cul en enfer ! Ça va barder du bazooka. À la Tank Girl. Fuck.