C'est fort de café

Publié le 14 février 2012 par Montaigu

Je viens de vivre une aventure terrifiante.

J’ai eu récemment entre les  mains le cas d’une jeune femme d’une trentaine d’années qui après avoir vécu les tribulations classiques d’une mère de famille, souhaitait retrouver une activité professionnelle. Et s’inquiétait de ses chances compte tenu d’une période " hors marché"  de 5 ans : un congé parental suivi d’une expatriation de son mari. Au fond un grand classique.

Je me suis rapprochée de mes relations sur le marché du travail : une spécialiste de recrutement dans une banque et une spécialiste d’outplacement. Honnêtement je ne m’en suis pas remise. Voilà ce que j’ai obtenu.

Le "recrutement" m’a expliqué qu’en ces temps de crise, vous savez le machin qu’on vous sert matin, midi et soir,  on recrutait peu et donc on se concentrait sur des profils pointus. Et très franchement, un cv avec 5 ans sans activité professionnelle allait directement à la poubelle.

L' "outplacement" m’a quant à lui expliqué qu’il fallait peut-être conseiller à cette jeune femme la peinture sur soie  car elle n’avait aucune chance!

Je note que ce sont des femmes qui m’ont tenu ce genre de propos.

 Alléluia, Dieu est grand ! 

Toutes les raisons qui conduisent à ce genre de comportement, sont malheureusement connues.

J’en retiens une qui me paraît très inquiétante :  les embauches se font uniquement au vu d’une liste de compétences requises. Sans tenir compte d’autres expériences qui pourraient contribuer très intelligemment à une entreprise ou même de la personnalité des candidats. C’est intéressant de constater que pour répondre à un objectif de profit immédiat, les entreprises ne prennent aucun risque, obérant peut-être leurs possibilités ultérieures de résultats. Car un profil aussi pointu soit-il à l’instant"t"  le sera-t-il à l’instant "t+1" ?

Sans compter bien sûr, que la question du retour des femmes sur le marché du travail après une période de maternité, malgré toutes les déclarations pavées de bonne intentions, reste entière.

 Que faire ? Je ne sais pas.

S’indigner. Oui. Mais ce n’est pas suffisant.

Se rebeller. Sûrement. Mais comment ?

Un de mes copains coach m’a dit récemment qu’il m’imaginait très bien en train de prêcher la rébellion dans les entreprises. Il est vrai que je me sens plus proche des opprimés que des oppresseurs. Et je trouve que les entreprises le sont de plus en plus. La crise a bon dos.

 Je suis convaincue qu’il ne s’agit pas uniquement de comportements. Il s’agit de modes de pensée qui servent la logique financière qui nous gouverne.  Qui pourrait d'ailleurs expliquer en partie l’essoufflement de notre modèle économique.

Une petite lueur pour une autre vision du monde. Comme revenir à des attitudes plus saines.

 En attendant, c’est fort de café.