Pastoralisme : l’argent n’a pas d’odeur

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Pastoralisme : l’argent n’a pas d’odeur La politique de préservation de l’ours brun illustre-t-elle emblématiquement une gouvernance à la Louis de Funès, c’est à dire tyrannique envers les faibles, et veule envers ceux détenant un pouvoir de nuisance ? Où comment les opposants les plus virulents se trouvent confortés dans leur stratégie jusqu’au boutiste, devenue économiquement la plus porteuse, tout du moins à court terme.

Examen du Bilan à mi parcours du Plan de Soutien à l’économie Agro-sylvo-pastorale
par Marc Laffont
Le pendant non officiel du plan de restauration de la population d’ours brun dans les Pyrénées

  • Etait-ce la volonté d’anticiper le vote d’un amendement au code rural demandant à l’Etat de « s’attacher à assurer la pérennité des exploitations agricoles et le maintien du pastoralisme ? »
  • Etait-ce le constat de l’irréversible non rentabilité structurelle de l’élevage ovin viande ?
  • Etait-ce le constat d’une incapacité à innover sur le thème du développement rural ?
  • Etait-ce l’influence considérable de l’Association Nationale des Elus de Montagne (l’ANEM ; la Montagne, 7 % de la population française mais 26 % des parlementaires) ?

En fait, il s’agit plutôt du pendant non officiel du plan de restauration de la population d’ours brun dans les Pyrénées. Plan dont il a été disjoint sur des motivations que le lecteur devinera aisément. C’est ainsi qu’en 2007 a été lancé un plan de soutien de l’économie agro-sylvo-pastorale des Pyrénées, doté de 48,5 M€. Dont 47 Millions d’€ pour le seul pastoralisme. Le peu qu’il reste concerne un dispositif forestier, le côté « sylvo » du plan étant un thème mineur.
Pour se faire une idée des sommes engagées par exploitation
Ce plan ne concerne que l’activité pastorale, sauf le gros million d’euros du volet forestier.
L’activité d’élevage dans son ensemble reçoit d’autres subventions, bien supérieures aux montants figurant dans ce plan.
A titre d’illustration, le tableau ci-dessus présente quelques cas types d’élevage ovins viande dans la région du Sud-Est de la France, qui, sans être extrapolables tels quels à la zone pyrénéenne (certains profils ne s’y trouvant peu ou pas), permettent déjà de se faire une idée des sommes engagées par exploitation : de 34.000 à 74.000 € de primes !

Cas type d'exploitations

* dont aide au gardiennage en montagne, 6 100 €.
UMO = Unité de main d’œuvre. 1 UMO correspond à une personne présente une année. Source Institut de l’Elevage.
Le montant par brebis n’est qu’indicatif et n’est mentionné que pour les exploitations véritablement spécialisées ovines. Cela n’a pas vraiment de sens pour les exploitations plus ou moins diversifiées.
Le Plan de Soutien à l'Economie de Montagne
Le document constituant le bilan à mi-parcours du plan de soutien à l’économie agro-sylvo-pastorale des Pyrénées  (PSEM) comporte 41 pages, dont 37 pour le volet pastoral. Oui je sais, l’acronyme ne colle pas, mais en fait il faut comprendre « Plan de Soutien à l'Economie de Montagne ».
Il s’agit d’un déluge de chiffres, de camemberts plus ou moins lisibles, et de tableaux plus ou moins utiles sur lesquels je ne compte pas m’étendre systématiquement. Je reconnais cependant qu’il est difficile d’aboutir à autre chose dans ce type de cas. Et d’ailleurs, j’en propose beaucoup également. Le tout rédigé dans la plus pure tradition administrative, faite d’impertinence, d’originalité et de volonté de prendre le risque de déplaire à ceux qui ont un pouvoir de nuisance, comme chacun le sait bien…
Afin de contrebalancer ma vision partielle et donc partiale, les amateurs de maquettes financières, les aficionados de niveaux de programmation et les inconditionnels d’engagements comptables pourront se faire leur propre opinion en analysant ce document.
A noter que, de façon concomitante à la mise en ligne de ce bilan à mi-parcours, paraissait sur le site du Ministère de l’Agriculture un dossier de presse relatif au plan d’action fruits et légumes, chichement doté de 25 millions d’€ pour l’ensemble du territoire français. Ce n’est pas spécialement connu des citoyens, mais contrairement aux filières animales et aux filières de grandes cultures, les productions de fruits et légumes ne touchent pratiquement pas de subventions, alors qu’elles sont pourvoyeuses d’emplois (et d’équilibre alimentaire).
Pour l’illustrer, voici un tableau basé sur les données présentées à la Commission des Comptes de l’Agriculture et de la Nation, le 20 décembre 2011, et concernant l’exercice 2010 pour les exploitations professionnelles :

Types de production (valeurs par exploitation)

Montants exprimés en €, sauf les UTA (Unité de Travail Agricole). 1 UTA équivaut à la quantité de travail agricole fournie par une personne occupée à plein temps pendant une année (source).
Cela ne semble pas émouvoir grand monde, mais à l’heure où la plupart des nutritionnistes sont d’accord sur le fait que nous (français et occidentaux en général) consommons plus de viande que de besoin physiologique, il est étonnant qu’une aussi forte proportion des 12 milliards annuels de subventions agricoles soit consacrée à la production de protéines animales.
Que ce soit directement, par soutien aux filières animales, ou que ce soit par soutien aux productions céréalières, dont la raison d’être d’une bonne part est de nourrir le bétail. Au final, l’ensemble des productions végétales (hors grandes cultures céréalières) reçoit moins de 400 millions d’€/an. Contre, par exemple, près de 4 milliards d’€/an pour les filières bovines. Cette parenthèse étant refermée, revenons à nos moutons…
État des lieux du pastoralisme pyrénéen (en 2000)
Le bilan propose un tableau de répartition départementale plutôt bien détaillé. Je le reprends d’ailleurs tel quel, mais en rajoutant l’expression par pourcentage :

Exploitations des Pyrénées, par département

Tableau précis qui, outre la non ventilation entre exploitations ovines et bovines, n’a qu’un seul défaut : être basé sur des données qui datent un peu : celles du recensement agricole 2000. Les résultats du recensement agricole 2010 ne sont pas encore intégralement dépouillées, notamment pas assez pour rajeunir ces chiffres.
Les premières publications à l’échelle départementale permettent cependant d’appréhender la tendance. A l’exception du département des Pyrénées Atlantiques, dont les données ne sont pas encore remontées.

Effectifs de brebis et de bovins par département
Source : Agreste - Recensements agricoles 2000 et 2010

Les chiffres figurant dans ce tableau n’ont pas à être comparés avec ceux du tableau précédent, vu qu’ils ne concernent ni exactement les mêmes territoires, ni exactement les mêmes types d’animaux.
Ce tableau est juste destiné à apprécier la tendance récente, ce que ne permettent plus les données du recensement agricole de 2000.
Qui finance ?
Question simple, mais importante. Au moins pour ceux qui ne sont pas bénéficiaires.

Les élus locaux, souvent en pointe quand il s’agit de dénier le droit de donner leur avis aux « citadins » et autres « estrangers au pays » sont-ils aussi restrictifs en terme d’acceptation de provenance de subventions ? La réponse se trouve dans les deux tableaux ci-dessous :
Maquette globale

Origine des financements

73 % des crédits programmés proviennent de l’Europe ou de l’Etat !
Montants programmés à mi-parcours

Et la réponse est…

NON, quand il s’agit de récupérer des subventions, l'élus local est moins regardant que quand il analyse  le pedigree des ours, qui ne peuvent être d’origine étrangère. Ils doivent être pyrénéens et ...herbivores!

A mi programmation, plus de 80 % des crédits débloqués l’ont été par l’Europe ou l’Etat. De la à dire que ça traîne un peu les pieds côté collectivités…
Mention spéciale à l’Ariège

15 % des exploitations pastorales du massif, mais à mi-parcours, 30 % des montants programmés.
Et à 88 % d’origine Europe ou Etat, les collectivités locales s’étant montrées plus timides.
Il est dommage qu’on ne puisse savoir à quel niveau abonde le Conseil Général local dans ce plan, sachant que l’ensemble des collectivités locales n’a fourni que 12 % des subventions programmées en Ariège. Coïncidence : le Conseil Général de l’Ariège vient justement d’annoncer l'apport d’une contribution à hauteur de 146 984 €.
Ça ne fait jamais que 6 % du montant abondé par l’Europe des technocrates entre 2007 et 2010.
Mais l’intention est là…
Nature des opérations programmées : Gardiennage, "animation et études", amélioration pastorale, cabanes.

Objectifs des subventions

"Animations et études" ? Qui anime quoi et qui étudie quoi ?

On laissera de côté le département de l’Aude, vraiment trop peu pastoral pour être significatif.

  • La première chose qui frappe, c’est qu’il n’est pas prévu de différencier exploitations ovines et exploitations bovines. Il n’est donc pas possible de savoir précisément quelle filière touche quoi, ni de connaître cette ventilation fine par département.
  • 56 % des investissements ont été réalisés en Ariège ou Hautes Pyrénées. Ce qui est bien supérieur à leur part relative dans le pastoralisme pyrénéen, ovins et bovins confondus…
  • On constate aussi que le gardiennage est sous-programmé en Ariège et dans les Hautes Pyrénées, par rapport aux autres départements (sauf l’Aude, donc). Que ceux que ce résultat surprend lèvent le doigt…
  • Ils sont beaucoup mieux positionnés en « animations et études ». Là aussi, que ceux qui sont surpris lèvent le doigt.

Mon expérience personnelle de ce que recouvrent habituellement les grandioses projets qualifiés de « dynamisation de territoires », de « mise en relation des différents intervenants » ou de « coordination et animation » m’interdira de faire le moindre commentaire sur ce point.
Le montant élevé du poste gardiennage en Haute Garonne n’étonnera personne : Les éleveurs doivent y faire face à des effectifs pléthoriques d’ours slovènes « plus gros et plus carnassiers que ceux de chez nous... ». Il est par contre tout particulièrement intéressant de constater le montant élevé (au prorata) des opérations de gardiennage en Pyrénées Orientales.
Malgré un cheptel, notamment ovin, spécialement modeste (3 % des ovins pyrénéens estivants, mais + de 10 % des crédits « gardiennage »). Et surtout, malgré l’absence d’ours sur ce secteur, qui devrait se traduire par une sous-vulnérabilité à la prédation, à en croire les tenants du pastoralisme divaguant.
Qui plus est, les quelques loups détectés semblent y être particulièrement peu impactants. D’où la question qui tombe sous le (bon) sens : Les écolos n’y ont-ils pas lâchés des loups végétariens (voire génétiquement modifiés…) ?
On remarquera aussi la prépondérance des "améliorations pastorales" en Pyrénées Atlantiques.
Enfin, on regrettera le déficit de précisions sur le niveau du gardiennage, notamment le taux d’estives concernées et la ventilation par départements. Ces données sont pourtant disponibles pour les chiens de protection (voir ci-dessous), ce qui rend cette lacune d’autant plus surprenante, alors que le nombre de « gardiens » (338) est connu. Sauf si certaines réalités gagnent à ne pas être trop communiquées…
Quelques exemples de réalisations
Les chiens de protection
La présentation du bilan sur les chiens de protection introduit une nouveauté  dans le document :
Alors que TOUS les éléments précédents figuraient dans des tableaux de chiffres lisibles et/ou étaient illustrés par des diagrammes en bâtonnets de belle taille, il faut pour ce seul sujet des chiens de protection se contenter de camemberts lilliputiens et d’un très bref commentaire.
Néanmoins, en zoomant franchement (ou en sacrifiant 3 dixièmes à chaque œil…), on peut dresser le tableau suivant :

Chiens de protection

La discrétion dans la présentation s‘explique largement par la nature mitigée du bilan : moins de 8 % des unités pastorales sont équipées de chiens de protection. Et ce, malgré une aide à l’achat de patou à hauteur de 80 % (à laquelle s’ajoute un forfait annuel d’entretien).
De plus, seuls 64 % de patous sont effectivement transhumants. Mention spéciale au département des Pyrénées Atlantiques, où près de 90 % des chiens transhument. D’où l’idée lancée de restreindre l’aide aux chiens transhumants à l’avenir. Pas complètement stupide pour éviter certains effets d’affichage.
Les cabanes pastorales
Vous reprendrez bien un dernier petit tableau pour la route ? Il concerne la répartition des financements de 23 projets de rénovation ou création de cabanes d’estives, ce qui est un objectif des plus louables, si on veut améliorer le gardiennage effectif. Le taux de subvention cumulé maximum est de 80 % !

Les 2/3 du financement sont apporté par l’Europe ou l’Etat. 7 % par les Conseils locaux, la part totale des collectivités locales ne pouvant pas dépasser 10 %. Merci qui ?
Les rédacteurs du bilan à mi-parcours notent que « L’autofinancement de 24% reste une charge très importante pour les maîtres d’ouvrages. » (communes et groupements pastoraux, surtout). Certes, 24 % d’un peu plus de 2 millions d’€ reste une somme. Mais je ne prends pas grand risque à affirmer qu’il y aurait bien des maîtres d’ouvrage, en agriculture ou ailleurs, qui aimeraient n’avoir que moins du quart du montant des projets à assumer financièrement. Mais la non rentabilité structurelle du pastoralisme pèse...
Études de vulnérabilités : la bonne nouvelle du bilan
Différentes études sont prévues par le plan (diagnostics pastoraux, études sur les thèmes pastoraux…). Elles sont financées entre 50 et 80 %, ce qui est bienvenu, mais finalement assez nettement inférieur au financement des études de vulnérabilité, qui atteint 100 %. Et en dépit de ce taux de 100 %, il n’y a pas eu une seule demande d’étude de vulnérabilité.
En effet, grâce au formidable travail en amont « d’animation » foncière, territoriales, de gestion…, la liste est longue, sonnante et trébuchante, le bilan est incontestable : Les estives pyrénéennes ne sont pas vulnérables à la prédation, d’où qu’elle vienne ! C’est donc là que se situe la bonne nouvelle.
On ne remerciera jamais assez les communes, syndicats agricoles et émanations apparentées (pas moins de 670 structures collectives sur l’ensemble du massif en bénéficiaires potentiels) d’avoir œuvré à ce point à la marginalisation de la vulnérabilité. Si, si ! Car elles ont ainsi au mieux préparé deux projets d’avenir :

  • Le renforcement de la population d’ours brun, qui est inévitable si la France ne veut pas devenir le premier pays européen à laisser disparaître l’ours de son sol depuis plus d’un siècle.
  • La poursuite de la recolonisation du massif pyrénéen par le loup gris, également inéluctable.

L’anticipation a de tout temps été la plus efficace et la plus sage des politiques. Et on ne peut que saluer ce souci d’être en phase avec les attentes de la majorité des citoyens français, largement favorable à la cohabitation de l’homme avec les grands prédateurs.
J’en resterai là pour ce qui concerne le volet « études et animation pastorale ». D’ailleurs que rajouter de plus concret, précis et consistant que cet extrait du bilan ? :

« …les estives comportent des composantes à la fois économiques, sociales, foncières, environnementales, paysagères et touristiques. Ces enjeux nécessitent d’accroître les moyens d’étude et d’animation pour permettre aux structures collectives d’intégrer ces dimensions dans une gestion globale des estives. »

Personnellement je n’avais rien lu de si fort depuis ce sketch télévisé des Inconnus, au début des années 90, mettant en scène un ministre nous expliquant qu’il allait « œuvrer dans le sens d’une mise en œuvre destinée à mettre en œuvre les moyens de la mise en œuvre ». (NDLB : Si quelqu'un retrouve le lien vers une vidéo..)
Ce que le bilan n’aborde pas
Arrivé à déjà 7 pages sous traitement de texte, et me rendant compte de mon incapacité à rivaliser avec le style aérien et festif des rédacteurs de ce bilan à mi-parcours, je préfère m’en tenir là, bien que conscient de n’avoir abordé qu’une fraction des 41 pages du document complet. Mais comme je lai déjà mentionné plus haut, le bilan intégral est disponible sur le site de la DRAAF Midi-Pyrénées. Pour ceux que cela intéresse.
Il est maintenant temps de se pencher sur les informations « en creux » contenues dans ce bilan à mi-parcours.

La première, c’est le peu d’allusions aux grands prédateurs (le mot ours revient 2 fois, loup et prédation, une fois chacun). On peut l’interpréter de deux manières :

  • A faible impact réel, référence rare, le problème du pastoralisme, et de l’élevage ovin viande en général, étant ailleurs.
  • Peu de liens affichés entre ces nuisibles coûteux, et la noble activité pastorale, mais obtention quand même d’un plan à 47 millions d’€ sur 6 ans, sans avoir eu besoin de lâcher un pouce de terrain vers le compromis de la cohabitation. Continuons comme ça, et on arrivera au but recherché depuis le début : pérenniser l’argent de l’ours, sans l’ours.

Et plus tard, bien plus tard, quand l’ours ne sera plus qu’un lointain souvenir, ce sera alors le moment de créer un Pays de l’Ours touristico-folklorique, par exemple calqué sur l’actuel Pays Cathare : pas besoin de cathares pour générer une économie autour. Et avec ce qu’ils ont pris au XIIIème siècle, ils ne risquent pas de poser des problèmes de cohabitation au XXIème…
La deuxième information, c’est que ce plan de soutien est totalement déconnecté de la notion de production. A aucun moment ne sont mentionnées les incidences sur les volumes de lait récoltés ou les équivalents carcasse de viande commercialisés grâce à ces améliorations pastorales. Ce n’est d’ailleurs guère surprenant : à l’exception notable des Pyrénées Atlantiques, le potentiel de production reste très limité, contrairement au surfacique mobilisé.

A titre de comparaison, le département midi-pyrénéen du Lot élève à lui seul en 2010 davantage de brebis (231.000) qu’Ariège, Haute Garonne, Hautes Pyrénées et Pyrénées Orientales cumulés (215.000).
Mentionner une quelconque variation de production, même à la hausse, ce serait indirectement dévoiler le faible volume de denrées animales produites, malgré la mobilisation de superficies conséquentes. L’Ariège, c’est plus de 100.000 ha d’estives, mais c’est juste 1 % du cheptel ovin français. Ce n’est donc pas le niveau de production animale qui est en jeu sur ces quatre départements. Le lobbying, notamment politique, s’effectue sur d’autres critères et motivations.
On pourrait penser que cette déconnexion entre productivité et soutien public est une bonne nouvelle pour l’ours en particulier et la biodiversité en général, celle-ci n’étant guère compatible avec le productivisme à tout crin. Il n’en est concrètement rien.

Les opposants les plus virulents se trouvent au contraire confortés dans leur stratégie jusqu’au boutiste, devenue économiquement la plus porteuse, tout du moins à court terme.
Conclusions

  • Ce PSEM aurait-il existé sans le plan de restauration de l’ours dans les Pyrénées ? C’est quasi-certain.
  • Aurait-il pris la même orientation et aurait-il été aussi richement doté, sans la présence d’un bouc-émissaire servant de parfait porte-voix comme l’ours ? C’est hautement improbable.
  • Le conditionnement des aides à l’acceptation de l’ours aurait-il dû être un critère incontournable ? Chacun est juge.
  • La politique de préservation de l’ours brun illustre-t-elle emblématiquement une gouvernance à la Louis de Funès, c’est à dire tyrannique envers les faibles, et veule envers ceux détenant un pouvoir de nuisance ?

Marc Laffont
L’argent n’a pas d’odeur : « Pecunia non olet » : extrait d’un dialogue entre l’empereur romain Vespasien et son fils Titus, usuellement traduit par la locution « l’argent n’a pas d’odeur ». Dans un contexte contemporain, elle pourrait s’appliquer au fait que les zones urbaines, 80 % du territoire français, sont des secteurs souvent davantage pollués, à l’air vicié et donc régulièrement malodorant. Heureusement les subsides publics financés à partir des impôts des citoyens qui y vivent ne sont pas entachés de ces défauts…