#113 Dimanche après-midi

Publié le 19 février 2012 par Victoireroset @victoireroset

La grasse matinée fut délicieuse, le soleil inondait l’appartement et la lumière m’a poussé à émerger. Retrouver un peu de clarté après plusieurs mois de grisailles et de nuit intensive me donne le sourire et m’emplie d’une zenitude longtemps oubliée. Les derniers mois furent particulièrement intenses, voire pénibles, et pour une fois, dimanche sera synonyme de glandage intempestif. Quelle joie.

Le printemps semble enfin pointer le bout de son nez, encore un mois à tenir, mais si les températures continuent à remonter, je suis prète pour affronter ces derniers instants d’hiver avec sérénité. La vue des toits de Paris est incomparable sous le soleil, elle sera d’autant plus apréciée accompagnée de mon thé Mariages Frères. Le Rituel a commencé, enveloppée dans mon plaid, je savoure cette grâce sans me soucier des minutes qui défilent.

L’après-midi est là, le temps défile si vite alors que je ne fais rien. Un peu de graphisme par ci par là pour une amie blogueuse, un peu de tri et de rangement, un peu de tout et beaucoup de rien, le dimanche c’est un jour à part, la pause imposée. Mon téléphone reste mort, il ne répondra pas, laissez moi errer sous mon plaid au son d’Emiliana Torrini. Je me sens dans un clip de Keren Ann, aérienne, douce et fainéante.

Twitter m’apprend que Nicolas Sarkosy fait un meeting à Marseille, les gens s’affollent et se battent entre soutien et critiques. Amusez-vous, débattez, grognez, adorez, mais en silence s’il vous plait. Travailler plus si il veut, mais la France forte a aussi besoin de son jour de repos : je propose un référendum contre les meetings politique le dimanche.

Finalement, la crise est bien loin quand on est bien chez soi. Quand les urgences ne reviendront que le lundi, que le froid reste dehors et que le doux son de l’eau qui bout rime avec gourmandise. On nous parle tellement d’un monde affreux sans avenir ou tout s’écroule qu’on en oublie de profiter de ce que l’on a encore. La peur c’est quelque chose de terrible qui nous freine sur tout. On ne consomme plus de peur de ne plus avoir, peut-être, éventuellement, un jour de quoi consommer. On ne profite plus car d’autres souffrent trop. On culpabilise d’avoir un travail qu’on ose plus demander une prime et encore moins postuler ailleurs.

La crise n’est pas conviée ce dimanche, je l’oublie, je l’exècre, je la laisse aux politiques qui en font leur fond de commerce. Le lundi au soleil c’est peut-être quelque chose qu’on aura jamais, mais le dimanche en paix, c’est quelque chose que j’espère avoir pour toujours.

Je vous embrasse, et à très vite.

Victoire.

Image en une :  ©We♥It