L’Europe accueille le plus grand centre de recherche de Google

Publié le 09 mars 2008 par Bigmac

Couleurs vives, restaurant accessible par toboggan, boissons et nourriture gratuite, billard et baby-foot en accès libre... Sur 12.000 mètres carrés de superficie et cinq étages, le plus grand centre de recherche de Google (hors des Etats-Unis), situé en Suisse, reprend le côté "cool" du siège californien de l'entreprise.... En une décennie, Google a changé la face d’internet.
Le mythe est désormais planétaire: en 1998, deux jeunes étudiants de Stanford, Larry Page et Sergey Brin, fondent un moteur de recherche d’une ergonomie simplissime. Comme toute bonne success story à l’américaine, l’aventure démarre modestement, en l’occurrence dans le dortoir du campus californien où les deux universitaires passent le plus clair de leur temps à bidouiller sur leur ordinateur.
Aujourd’hui, Google compte 16 000 employés, les «googlers», et la firme américaine a décidé aujourd’hui d’installer son plus grand laboratoire (hors des Etats-Unis) à Zurich, la capitale économique et financière suisse. Le nouveau centre de recherche zurichois reprend le côté « cool » du siège californien de l’entreprise, le Googleplex de Mountain View. Ainsi, les 12 000 m2 du bâtiment sont dévolus à la «googlitude», cela afin de nourrir la créativité et la productivité des jeunes «zooglers», dont la moyenne d’âge ne dépasse pas la trentaine.
Dans ce gigantesque centre de recherche où se côtoient plus de 300 ingénieurs de 40 nationalités différentes, chaque bureau, très coloré, est occupé par quatre à cinq personnes, car chez Google, on croit fermement aux vertus innovatives des petites équipes. Et comme il est inscrit dans la «bible» de Google, l’essentiel est ailleurs. «La communication est la clé de notre business. Et cela n’est pas possible si l’on reste scotché derrière son ordinateur», estime Randy Knaflic, responsable du recrutement des ingénieurs, pour qui Zurich aurait le potentiel d’accueillir jusqu’à 1600 employés.
Potache ou Paternaliste ?
Salles de jeux, fitness, chambre de relaxation remplie d’aquariums, salon baroque pour bouquiner, cabines colorées pour téléphoner en toute quiétude ou espace massages – parmi les mythes de la boîte, une belle place pour celui de Bonnie Brown, masseuse dans la jeune firme de la Silicon Valley, devenue millionnaire grâce à ses actions Google –, tout est conçu pour que les employés se sentent comme à la maison. Un chez-soi hautement sécurisé, toutefois, où les vigiles ne sont jamais très loin.
«C’est comme une ville où des gens de plus de 40 nationalités différentes se rencontrent», ajoute Tanya Ruegg-Basheva, directrice créative. Iconoclaste et potache, voire paternaliste selon certains, la recette fait mouche. Classée au premier rang des entreprises où il fait bon travailler par le magazine Fortune, la société fait figure de «club technologique» le plus couru du monde, 2 millions de «nooglers» (nouveaux googlers) ayant tenté leur chance l’an dernier.
« Aller où sont les talents »
« Nous pensons qu’une recherche centralisée dans un seul pays ne fonctionne plus aujourd’hui » explique Nelson Mattos, Vice-président des ingénieurs pour Google en Europe et Moyen-Orient. « Nous voulons être présents là où sont les talents, là où l’on peut trouver les grands scientifiques, les meilleurs ingénieurs, c'est-à-dire aux quatre coins du monde ».
Il n’est donc pas étonnant qu’en l’espace de quatre ans, le géant américain ait installé 33 centres de recherche dans 20 pays. Notons au passage que Google n’a pas encore ouvert de centre de recherche en France. Au total, Google compte désormais 2.500 salariés en Europe et au Moyen-Orient, dont plus de 800 ingénieurs. Le centre de Zurich est le plus grand au monde pour la société, juste derrière celui des Etats-Unis mais devant celui de Londres.
Comme au siège californien de Montain view, le centre zurichois reprend la règle des 20% de temps libre accordé aux ingénieurs afin qu’ils puissent mener leur propre projet. On apprend par exemple que l’intégration d’un jeu de simulation de vol à l’intérieur du logiciel 3D, Google Earth, a été développée par trois ingénieurs de Zurich sur ces 20% de temps libre. Ce jeu de simulation qui permet de prendre les commandes d’un avion et de survoler n’importe quel endroit sur terre aurait en effet été réalisé en seulement quelques mois dans la confédération Helvétique.
Outre les activités de cartographie, ce nouveau centre de recherche est également spécialisé dans les technologies publicitaires reposant sur les mots-clefs comme AdWords ou AdSense, qui sont deux éléments essentiels dans le développement du célèbre moteur de recherche. Chaque lien cliqué augmente en effet le chiffre d’affaires de Google.
Seul bémol à cette impressionnante croissance économique du moteur de recherche américain : le ralentissement de la croissance des revenus publicitaires depuis le début de cette année. Google constate en effet que les internautes cliquent moins sur les liens sponsorisés provoquant une chute confirmée de l’action en bourse. Par conséquent Google met tout en œuvre pour inverser cette tendance en améliorant la pertinence des mots-clefs pour augmenter les taux de clics.
Sources :
- La Tribune de Genève
- Les Echos
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