Au pays du sang et du miel... du cinéma pour ne pas oublier

Publié le 22 février 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
PLAN DU SITE Abonnez-vous à nos flux par rubriques! Recherche d'évènements à venir (indiquez un mot significatif) Ce long métrage présenté en avant première par Angelina Jolie le 14 février à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), met en garde dès le début de la projection, devant plus de six mille personnes, explique: "Je sais que ce film va raviver des souvenirs douloureux, déclare la réalisatrice. J’espère qu’il vous rappellera aussi tout ce à quoi vous avez survécu". Également présenté à Paris (France)le 16 février et à Zagreb (Croatie) le 17 février.

Dans de nombreux interviews ces jours derniers, la scénariste-réalisatrice répond sur l'inspiration d'un tel film: "J'ai commencé à voyager il y a plusieurs années, je me suis rendue dans différents pays, et j'ai éprouvé des émotions violentes (...) Je ne m'attendais pas à faire un film, mais un jour je me suis dit que j'avais écrit des carnets de voyage et que, puisque mon domaine, c'est le cinéma, je pourrais peut-être écrire un projet sur lequel je méditerais, j'étudierais ce qui arrive aux êtres humains confrontés à la guerre, pour pouvoir mieux comprendre les gens qui se trouvent dans des situations d'après-guerre".

"Au pays du sang et du miel" raconte l'histoire d'amour tragique entre une femme bosniaque musulmane et un Serbe, avec, en toile de fond, les horreurs perpétrées durant la guerre, à la fin du scénario, l'un des personnages se rend. Cela n'a jamais existé, mais Angelina Jolie avoue: "C'est l'un de mes rêves secrets, que les gens prennent leurs responsabilités"

Quant à ses détracteurs, la star planétaire qui a même reçu des menaces de mort, réplique: "J'ai montré l'humanité dans les deux camps. Mais le massacre de Srebrenica a bien eu lieu." Assumant la violence et la dureté de son film, elle a précisé qu'il ne s'agissait pas d'un documentaire historique, mais bien d'une interprétation artistique de cette guerre pour dénoncer les violences, entre autres, faites aux femmes dans toutes les guerres et touche ainsi à l’universel.

A voir ci-dessous un reportage "Des racines et des ailes". En 2008 j'ai rencontré Tereza Késovija lors de sa venue en France pour finaliser les "Bonus" de son double CD* "A l'Olympia". Elle m'a décrit l'encerclement de Dubrovnik, ville où elle habitait alors, sa maison pillée et incendiée**, je n'oublierai jamais les trémolos dans sa jolie voix et les larmes qui coulaient sur son visage. D'autant que sa pudeur, n'a pas été de m'en parler la première, mais bien de répondre à mes questions. Tout ce drame de 1991 toujours au bord de son cœur m'a bouleversé et m'a interrogé, tout comme aujourd'hui Angelina Jolie, sur l’inaction de l'époque.

Ce qui est terrifiant, c'est de prendre conscience par ces récits, que la barbarie humaine n'a de cesse, malgré les siècles. En écoutant Tereza Késovija, résonnaient aussi dans ma tête les mots de mon grand-père me décrivant des scènes de guerre de 14 mais aussi de 44. Si le mot "guerre" est rattaché aux gouvernants et aux militaires, reste qu'au milieu il y a toujours des humains innocents qui paient de leur chair et de leur âme. La démarche d'Angelina Jolie: "Mieux comprendre les gens qui se trouvent dans des situations d'après-guerre", semble ce que l'on peut apporter déjà de plus précieux à ces gens qui doivent se reconstruire.

L'acteur principal Goran Kostic a déclaré, si "Au pays du sang et du miel, aide au moins un spectateur à en prendre conscience, on aura pas réalisé ce film pour rien".

* Tereza Késovija "Olympia 2007"

** Extrait de la littérature serbe: "Nebojsa Jevric est devenu un héros de guerre qui a fait des attaques dans la villa de Teresa Kesovija, où il peint dans la piscine, décoré avec la lingerie de la chanteuse".
Source
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