De curieux graffiti à Cap Sounion (Grèce)

Par Jean-Michel Mathonière

Nos correspondants de Belgique, M. Dominique Van Neste et Mme Aurore Delsoir, nous ont adressé les photos de curieux graffiti relevés sur des pierres du temple de Poséidon à Cap Sounion (Grèce). On y remarque, surmontant l'inscription, un compas entre les branches duquel est placé horizontalement un marteau; les outils étant placés au centre d'une forme évoquant une stèle.


Le compas semble non-spécifique, tandis que l'on peut affirmer qu'il ne s'agit pas d'un marteau de tailleur de pierre (m. taillant, m. bretté, têtu, ou encore polka) mais plutôt d'un marteau employé par les artisans du métal (chaudronniers, zingueurs...). Notons que la région regorge de mines (argent, plomb, zinc, arsenic, etc.) qui furent exploitées jusqu'au Vie siècle, abandonnées puis réouvertes en 1859 par deux compagnies, l'une grecque et l'autre française, qui arrêtèrent l'exploitation respectivement en 1917 et 1982.


Sur chaque pierre figure un nom (Giorgos Phrakopoulos et Pieris Phyllas), accompagné d'une date (1901, 1902).
Nos connaissances en grec nous empêchent de traduire les inscriptions. Des noms clairement identifiables sur la première pierre (Giorgos Phrakopoulos et Pieris Phyllas) et de caractères moins lisibles sur la seconde, alors que le terme philoi (entre les deux pierres) évoque peut-être un lien d'amitié...


© Photographies
Dominique Van Neste et Aurore Delsoir, D.R.

Quelqu'un pourrait-il nous éclairer sur la présence de ces emblèmes corporatifs ?

Existait-il au début du siècle dernier des associations d'ouvriers identifiables par des "blasons" du type de celui qui figure sur ces dalles ?

(Merci à Jean-Claude Bessac pour l'avis donné sur le marteau).

L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore (500-428 av. J.-C.)