L'Anneau sacré

Par Amaury Piedfer
Nous vous avions parlé il y a quelques temps de la bande dessinée Siegfried, de l'auteur français Alex Alice. La légende des Nibelungen et les aventures du plus grand héros du monde germanique reste l'un des récits légendaires les plus populaire en Europe et les Français ne sont bien entendu pas les seuls à s'y intéresser. En 2004, une production internationale (Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, Etats-Unis) dirigée par l'Allemand Uli Edel (Les brumes d'Avallon) a livré au grand public un film télévisé en deux épisodes d'une heure et demi chacun, avec B. Fürmann (Eric / Prince Siegfried), Kristanna Loken (Brunehilde, la Reine Walkyrie), Alicia Witt (la Princesse Kriemhild), Julian Sands (Hagen) et S. West (le Roi Gunther).
De l'enfance dramatique du jeune Siegfried à sa lutte contre le dragon, des intrigues du roi Gunther au meurtre de Siegfried, du royaume de Burgondie au royaume d'Islande, cette grande fresque européenne est plutôt réussie, notamment sur le plan esthétique. Le scénario intègre les éléments les plus importants des légendes antiques et médiévales, qui sont ainsi mises à la portée du plus grand nombre. On regrettera le caractère "holywoodien" du jeu de certains acteurs, en particulier, et c'est dommage, de Benno Fürmann, qu'on aurait aimé voir incarner un guerrier un peu plus fruste et sobre... Siegfried ne peut pas s'identifier seulement à un gentil garçon au large sourire. En revanche, la reine d'Islande Brunehilde est beaucoup plus convaincante, servie par une Kristanna Loken au regard d'acier.
Un film à recommander donc, mais destiné plutôt à un public d'adolescents. Mais n'est-ce pas précisément ce public auprès de qui il est urgent de faire circuler tout ce qui véhicule un peu d'âme européenne ?
Le film, passé totalement inaperçu en France (où les chaînes de télévision sont bien trop occupées à nous vendre le "multiculturalisme" pour s'occuper de ces vieilleries européennes), se trouve facilement en DVD à prix modique.
Arthur L.