Metz renonce a l’euro 2016 : la gros(se) connerie …

Publié le 01 mars 2012 par Legraoully @LeGraoullyOff

On le sentait venir , la nouvelle est tombée officiellement hier matin mais faisait déjà jaser dans les rédactions depuis lundi soir : Metz renonce à l’euro 2016. Et surtout, au projet de rénovation totale du stade Saint Symphorien qui accompagnait cette candidature revenue du diable vauvert après les abandons de Strasbourg et de Nancy. Une décision incompréhensible ; pourquoi avoir relancé la candidature pour ensuite jeter l’éponge , finissant de ridiculiser la Lorraine ?


Le peuple grenat , ça existe Mr Gros

La réponse est simple : le maire doit ménager ses troupes alors que 2014 approche à grand pas. Or, la rénovation du stade ne faisait pas l’unanimité dans les rangs de la majorité messine. Très mal embarqué pour 2014, Mr Gros a préféré céder aux revendications des opposants au stade pour ne pas risquer la division en 2014 et passer outre les intérêts de la ville et même de la région . Dans ces conditions , évoquer en excuse un manque de soutien de la minorité municipale est tout bonnement une farce risible ; le mettis n’a pas non plus l’approbation de la minorité municipale , il ne l’a pas abandonné pour autant…

On nous vante le passage du tour de France en juillet prochain et  l’impact de cet évènement sur l’image de la ville :  foutaise…la ville va dépenser plusieurs centaines de milliers d’euros pour voir le tour passer devant son centre Pompidou et les terrains vagues qui l’entourent. Elle a dépensé un million pour une passerelle design sur la Seille , elle va détruire une place rénovée il y a à peine plus de 15 ans pour faire passer son mettis, un transport même pas écologique …et la ville de Metz , au faible taux d’endettement , n’aurait pas les moyens de dépenser 10 ou même 15 millions pour son stade ? un stade pour lequel le FC Metz dépense chaque année 1,67 millions en frais de location et d’entretien dont 370000 euros à la ville  ?

Sur Facebook , Monsieur Fonte, adjoint au maire se gargarise du soutien de la ville de Metz au sport et nous parle du marathon, qui fait plaisir à l’adjoint au maire chargé des sports,adepte de la course à pieds, mais qui pour sa deuxième édition a déjà vu le nombre d’inscrits passer de près de 1500 à 1100 pour un coût de 600000 euros (ça fait cher par tête de pipe…)  pour un impact médiatique ridicule. Il nous parle aussi de l’open de Moselle de tennis , où certes toute la jet-set messine va se montrer , mais qui n’a jamais provoqué une ferveur populaire à grimper aux rideaux, pour il faut bien le dire, un tournoi d’un si faible niveau que même des français arrivent à le gagner. Il nous dit qu’en France aucun stade pas même Lyon ou Marseille ne dépasse les 35000 spectateurs de moyenne ; je l’invite amicalement à consulter ce site pour qu’il soit un peu plus renseigné. Et lui rappelle que Saint Symphorien a dépassé à 74 reprises les 20000 spectateurs dans son histoire pour une capacité de 26700 places. Combien aurions nous été dans un stade de 35000 places rénové pour le mondial 98 dans les belles années du FC Metz ? quel élan un stade neuf aurait-il insufflé pour un club obligé constamment de jongler pour se sauver financièrement ? car Gros n’est pas seul responsable : si Rausch avait accepté d’accueillir le mondial 1998, nous aurions un stade rénové , qui aurait peut-être eu besoin d’un lifting , mais qui en tout cas aurait été en état d’accueillir un deuxième évènement de portée planétaire en moins de 20 ans.

Le FC Metz a 80 ans. Des millions de personnes ont fréquenté Saint Symphorien depuis 1932. Si pour certains le football ne représente rien, pour d’autres il porte la fierté d’un peuple, et en ce sens  l’expression « le peuple grenat » m’a toujours été chère.

Car en 1984,  quand la Lorraine se mourrait en même temps que sa sidérurgie, les seules éclaircies de l’année , les seuls moments de bonheur , aussi futiles et fugaces fussent-ils auront été la victoire des petits lorrains grenats(eux-même en péril de mort) contre les millionnaires monégasques en finale de la coupe de France dans un parc des princes entièrement acquis à leur cause. Et celle de ses mêmes lorrains sur la pelouse du grand Barça dans un exploit retentissant qui aujourd’hui encore fait régulièrement l’objet d’articles de presse nostalgiques. Qui aura fait plus pour l’image de Metz depuis 80 ans que notre vieux FC Metz , sa croix de Lorraine et son Graoully sur le coeur ?  la nuit blanche ? Metz-Plage ?

Non ; Mr Gros prend, par manque de courage , une décision qui va impacter défavorablement les espoirs de renouveau du FC Metz , qui est plus qu’un club, qui est la locomotive du sport messin même si on voit rarement Gros à St Symphorien mais plus souvent du côté des arènes , où il est sans doute plus facile de poser avec une équipe féminine de handball qui domine son sport depuis 20 ans  (dans des arènes toutes neuves cela dit en passant) que dans les travées d’un club en difficulté.

Monsieur Gros n’aime pas le sport professionnel, son truc à lui c’est le vélo. Mais en 2014, quand il s’agira de voter, gageons que les footeux seront plus nombreux à se souvenir de l’abandon du FC Metz par le maire que les cyclistes heureux par les pseudos pistes cyclables crées dans des rues étroites juste pour dire qu’on en a crée  (exemple : rue de la chapelle au Sablon…). Notre maire doute de la ferveur populaire autour de l’euro 2016 : qu’il ne doute pas de la froideur populaire autour de son bilan ; un maire sortant à deux doigts d’être battu par une candidate frontiste à des cantonales , ça en dit très long. En 2008, j’ai fait partie des enchantés , en 2012, je fais partie des désenchantés. Plus que jamais, la parenthèse socialiste ouverte à la mairie de Metz par la grâce de la désunion de la droite aura été une décevante expérience que plus grand chose ne semble en mesure de sauver.

Il ne suffit pas de monter sur un escabeau dans les salons de l’hôtel de ville pour être grand…et pour voir loin.