Zita dans la peau d'une femme de ménage

Publié le 02 mars 2012 par Rozennlefeuvre @aladom

Au cours de son expérience qui dure 3 semaines, Zita découvre que faire le ménage est vrai métier qui ne s'improvise pas. Il faut notamment beaucoup d'organisation.

Reportage en immersion et première expérience en tant que femme de ménage pendant trois semaines pour Zita Lotis-Faure. L'émission d'M6 a réuni plus de 3 millions de téléspectateurs. On y découvrait notamment qu'exercer en tant que femme de ménage ne s'improvise pas.

Mercredi 29 février, la chaine M6 a diffusé une nouvelle émission baptisée « Zita, dans la peau de.. ». La fin du titre est à compléter en fonction des différentes expériences d'immersion menées par la journaliste. Pour la première, Zita a vécu dans la peau d'une obèse et dans celle d'une femme de ménage. 

Est-ce du journalisme ou de la télé-réalité, la question se pose. Quoiqu'il en soit, l'expérience de Zita en tant que femme de ménage dans le Nord-Pas de Calais n'était pas dénuée d'intérêt. Comme évoqué dans un précédent reportage consacré aux femmes de ménage par le magazine Envoyé Spécial, en France aujourd'hui, le marché potentiel du ménage représente 4 millions de foyers. Cette année, les métiers du ménage vont proposer 140 000 offres d'emplois, soit 10% de toutes les propositions d'embauche. Il est donc légitime de s'intéresser aux conditions de travail (et de vie) des femmes de ménage (peu d'hommes). 

Faire le ménage n'est pas si simple

Dans l'émission d'M6, Zita découvre le métier de femme de ménage et ce n'est pas sans surprise. Embauchée par une société dont le nom n'est pas dévoilé, la jeune femme est supervisée par une formatrice qui l'aide à s'organiser pour effectuer son travail dans les délais impartis. Premier constat pour Zita, faire le ménage chez les autres n'est pas simple. Pas question de se satisfaire d'un résultat approximatif comme on peut le faire chez soi. Dans un cadre professionnel, tout doit être impeccable.

A la fin du temps alloué pour son premier chantier, Zita est épuisée et débordée. Quand sa formatrice arrive pour vérifier le travail effectué, force est de constater qu'il reste encore beaucoup à faire. De plus, rien n'échappe à l'oeil de la professionnelle qui remarque de nombreux oublis dans les pièces déjà nettoyées par Zita.

Il lui faudra recommencer ce même chantier à plusieurs reprises avant de réussir à le mener à bien en respectant les délais. Conclusion de la journaliste et commentaire qui reviendra de nombreuses fois au cours de l'émission : faire le ménage est vrai métier qui ne s'improvise pas. Il faut notamment beaucoup d'organisation. 

De la fatigue, mais le plaisir du travail bien fait

Autre constat : faire le ménage toute la journée est fatiguant. Très vite, Zita souffre du dos. La discussion qu'elle a avec un médecin du travail sur ce sujet est riche d'enseignements. Tout est question de posture et d'équipement. Le médecin lui montre les gestes et attitudes adéquats pour passer l'aspirateur sans se pencher, repasser en soulageant la colonne vertébrale ou encore se baisser sans solliciter les lombaires. Une formation qui devrait impérativement être dispensée à toutes celles (et ceux) qui souhaitent travailler dans le ménage. 

Dernier point intéressant du reportage, Zita fait la connaissance de femmes de ménage qui aiment ce qu'elles font et le revendiquent. A l'occasion d'une compétition organisée par une entreprise de services autour des tâches ménagères et auquel elle participe elle-même, sans grande réussite, Zita rencontre des femmes heureuses de leur métier. Toutes déplorent la faiblesse de leurs revenus, surtout qu'elles considèrent et c'est légitime, que n'est pas femme de ménage qui veut. 

Quelques "hors sujet" dans le reportage

On pourra regretter malgré tout quelques hors sujets dans le reportage de Zita. En effet, avec ses faibles revenus qui avoisinent les 630 euros, la jeune femme ne trouve qu'une chambre de bonne pour se loger. Elle établit alors un lien entre son statut de femme de ménage et la modicité de son logement. Le raccourci est maladroit. Le problème évoqué par cette situation est celui du logement aujourd'hui en France et de son coût disproportionné, compte tenu des salaires perçus. C'est malheureusement valable pour tout le monde et pas uniquement pour les femmes de ménage. 

Autre hors sujet : la rencontre avec Line, une femme de 77 ans qui travaille comme femme de ménage. On peut s'offusquer, à juste titre, qu'une femme de son âge continue à faire le ménage chez d'autres (certainement plus jeunes). Mais le reportage est sorti de son sujet, car il n'était plus question avec Line du statut des femmes de ménage, mais du problème du coût élevé de la vie et de la faiblesse des retraites. Il est effectivement choquant que pour subvenir à ses besoins, une femme de 77 ans soit obligée de reprendre une activité salariée, très physique de surcroît. C'est là que se trouve l'indignation, pas dans l'exercice du métier de femme de ménage.

Malgré ces écarts, l'émission diffusée par M6 était  intéressante à regarder pour comprendre un peu mieux le quotidien de ces femmes qui sont de plus en plus nombreuses à travailler dans le ménage, un secteur qui a le vent en poupe. 

Illustration : M6