Martha Marcy May Marlene

Par Wolvy128 @Wolvy128

Retour aujourd’hui sur Martha Marcy May Marlene, un film que j’attendais avec impatience et qui ne m’a pas déçu. Pour info, il s’agit de la première réalisation de Sean Durkin avec Elizabeth Olsen (Martha), dont c’est le premier film également, et John Hawkes (Patrick). Concrètement, l’histoire s’intéresse à Martha, une jeune femme qui tente de se reconstruire auprès de sa sœur après avoir fui une secte. Mais Martha est persuadée que son ancienne secte la pourchasse toujours. Les souvenirs qui la hantent se transforment alors en effrayante paranoïa et la frontière entre réalité et illusion se brouille peu à peu…

Que dire de ce film si ce n’est que je l’ai beaucoup aimé et que c’est typiquement le genre de film que j’affectionne. Le genre de film qui continue à vous travailler après le dernier plan et qui vous laisse un souvenir impérissable dans la mémoire. Dès les première minutes du film, j’ai été captivé par cette femme quittant ce qu’on devine être une secte pour aller se réfugier chez sa sœur avec qui elle n’avait plus de contact. Et à partir de là, un peu comme sa sœur dans le film, le spectateur va tenter de comprendre ce qui lui est arrivé là-bas au moyen des différents flashbacks disséminés tout au long du film. Bien sûr, toutes les informations ne sont pas livrées sur un plateau et c’est au spectateur de rassembler petit à petit les pièces du puzzle. C’est un aspect du film que j’ai vraiment beaucoup apprécié, le fait qu’il ne prenne pas position d’un côté ou de l’autre et qu’il n’impose pas une façon de voir les choses. En effet, il ne juge jamais la secte ou ses membres, il se contente de décrire une situation et laisse au spectateur le soin de se forger sa propre opinion. D’ailleurs, il est parfois difficile de savoir si les membres de la secte sont véritablement mauvais car ils semblent tous s’aimer et au demeurant, chacun semble libre de partir s’il le souhaite. Le mécanisme de pression est donc beaucoup plus subtil qu’on ne pourrait le croire, rendant le film encore plus intéressant.

Ce qui rend le film intéressant, c’est également l’interprétation très réussie des acteurs. On ne le dira jamais assez mais dans un tel film, la performance des acteurs peut vraiment faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Et fort heureusement, la balance a penché du bon côté ici. Effectivement, Elizabeth Olsen et John Hawkes, pour ne citer qu’eux, sont vraiment tous les deux remarquables. Je découvrais la première avec ce film, pour cause vu que c’était son premier rôle, et j’ai vraiment été séduit par sa prestation. Et pourtant son personnage n’était pas évident à jouer car il s’agit d’une femme ayant subi des pressions physiques et mentales qui influent sur sa perception de la vie et même de la réalité. Quant à John Hawkes, je trouve qu’il a vraiment un charisme fou. J’avais déjà adoré sa performance dans Winter’s Bone et c’est avec beaucoup de plaisir que je l’ai retrouvé ici dans un rôle finalement pas si éloigné. Même sans rien dire, il arrive à faire passer une multitude d’émotions. Je ne vais pas en dire trop car son personnage est quand même assez énigmatique mais rien que la séquence où il chante le morceau folk vaut le détour.

En définitive, Martha Marcy May Marlene est une belle surprise comme le festival Sundance sait en livrer. L’histoire est prenante, la mise en scène est soignée et les acteurs sont à la hauteur. Qui plus est, le film interpelle, à l’image de cette séquence finale particulièrement réussie. Bref, un film à voir, surtout si on a aimé Funny Games US